OM : la première conférence de presse de Bielsa

Les premières rumeurs évoquant un possible rapprochement entre le club phocéen et Marcelo Bielsa datent d’avril. Depuis, journalistes et supporters rêvaient d’entendre le Rosarino s’exprimer au sujet de l’OM. Cette fois-ci, plus de doutes à avoir : l’ancien sélectionneur de l’Argentine et du Chili a pleinement intégré le paysage olympien. Et la masse de journalistes présents, les nombreuses caméras et les crépitements incessants des appareils photos attestent de la ferveur qui l’entoure. Voici le résumé de cet évènement.

Marcelo Bielsa, un homme tout à fait normal à première vue, s’est donc présenté dans la salle de conférence de presse à 17h00 précises, accompagné de Franck Passi, son traducteur pour l’occasion. Il a ainsi patiemment répondu aux questions des journalistes, lesquelles ont couvert l’ensemble des sujets du moment.

La communication avec les journalistes

Ce sujet a occupé une grosse partie de la présentation. Si Marcelo Bielsa a indiqué que « l’attente de sa venue en conférence de presse était demandée par le club », il en est visiblement de même concernant la fermeture des entraînements au public. Il considère toutefois « qu’il n’y a jamais eu autant de diffusion de son travail que depuis qu’il est à l’OM » même si pour lui, « ce qui s’est passé lors des cinq derniers matchs parle plus que les séances » à la Commanderie. Certains revendicateurs, qui n’ont visiblement pas compris le métier de l’Argentin, ont profité de l’occasion pour se plaindre de son manque de disponibilité. Ils ont donné une belle image de la presse française. Qu’on se rassure, le nouveau coach marseillais donnera désormais des conférences de presse chaque semaine, comme le demande le règlement.

Son arrivée à Marseille

Il précise que son surnom, « El Loco, provient du fait qu’il a parfois « donné des réponses qui n’étaient pas celles qu’attendaient les gens ». Il n’estime toutefois pas être « un révolutionnaire ». Son choix de venir à l’OM s’explique « par les joueurs qu’il y a ici, par le fait qu’il est enthousiasmant de travailler dans ce club et dans un stade Vélodrome plein ». Réaliser son métier avec de tels supporters est l’une de ses aspirations de toujours. Il considère que Marseille « est une ville avec beaucoup de diversité qui parvient quand même à progresser dans un sens collectif commun ». C’est d’ailleurs la vision de son travail au sein de l’équipe phocéenne : « donner une idée commune à la diversité qu’il y a ». Il pense qu’il s’agit d’une « expérience intéressante, d’autant plus que Marseille veut essayer de figurer parmi les leaders« . Il refuse cependant de livrer son objectif pour la saison : « demander un pronostic dans le football, c’est demander d’interpréter un sport dans lequel l’on ne sait jamais ce qui va arriver ». Il souhaite avant tout « gagner le prochain match ».

La Ligue 1

D’après-lui, le championnat français est « très physique, riche techniquement, très combatif et très disputé ». Il estime aussi que dans cette compétition, « les aspects techniques et le caractère priment sur l’aspect tactique ». Malgré ce qui se dit sur les joueurs français, il est pour l’instant impressionné par le sérieux des Phocéens : « l’implication est à 100% professionnelle, comme je l’ai peu vu dans ma carrière. »

Le recrutement

Si l’on s’attendait à voir arriver des joueurs sud-Américains, on risque d’être déçu. L’entraîneur argentin a effectivement indiqué qu’il ne prenait pas part aux décisions de recrutement : « les entraîneurs de passage acceptent de travailler, ou pas, avec les joueurs qu’on leur donne. » Ainsi, il n’est pas responsable des venues de Romain Alessandrini et Michy Batshuayi : « aucun joueur n’est arrivé au club par ma décision ». Et s’il considère que « Mathieu Valbuena a été le meilleur joueur français du Mondial », il n’a pas voulu son départ. « Si c’était moi qui n’avais pas voulu travailler avec lui, cela signifierait que j’ai beaucoup de mal à évaluer les capacités d’un joueur ! » Idem pour Souleymane Diawara et les lofteurs. « L’arrivé des joueurs, c’est le club qui en décide, a-t-il poursuivi. Ils représentent le capital du club. »

Sa méthode de travail

« Dans chaque club où nous sommes arrivés, nous avons établi un programme de travail », a-t-il précisé. A la Commanderie, « les installations de travail et les ressources ne sont pas améliorables » : « nous n’avons pratiquement rien changé et nous avons même beaucoup appris des expériences précédentes dans le club. » Il nie par ailleurs détenir les « clés du club » : « hormis sur l’aspect technique, je n’ai aucune influence ». Et il ne s’occupe donc pas du centre de formation. Il indique également que « la traduction permanente » espagnol/français n’est pas un problème. Au contraire : « pour moi, c’est un défi. Un Argentin parle beaucoup, et même souvent trop ! Utiliser moins de mots est une amélioration. » Il refuse enfin qu’on qualifie le parcours de santé qu’il a fait construire à la Commanderie de militaire : « depuis quinze ans, chaque fois que je vais dans une ville, je prends des photos des parcours de santé. Je propose ensuite les exercices à des préparateurs physiques qui me disent si c’est bon ou non. Cela n’a rien à voir avec des exercices militaires. J’essaie de reproduire ce que font les enfants en jouant dans les bois. »

Le match contre Bastia

« Ce qui est important c’est de gagner ce weekend. Nous sommes prêts, nous n’avons aucune excuse de ne pas le faire », a-t-il déclaré. Comme lors des matchs amicaux, il compte « attaquer et avoir plus le ballons que les adversaires ». Il espère néanmoins des progrès : lors des rencontres de préparations, « nous avons eu des périodes offensive de qualité mais nous n’avons pas eu de continuité de jeu ». Le système défensif qu’il « préconise est d’avoir une supériorité numérique par rapport aux attaquants ». Il souhaite « résoudre les problèmes et assurer la sécurité en plaçant des défenseurs là où il y aura des attaquants, avec toujours un joueur en couverture ». L’absence de Mario Lémina et Alaixys Romao est un problème car « ce sont des joueurs de valeur », mais « il y a d’autres solutions ».

La concurrence Batshuayi – Gignac

« Mon idée en attaque est de jouer avec deux joueurs à gauche, deux joueurs au centre et deux à droite, a-t-il expliqué. Dans l’axe, je veux un attaquant de pointe et un créatif. Si je mets deux pointes, je limite solutions sur les côtés. Mais cela ne veut pas dire que je ne changerai pas lors des prochains matchs. » Les deux attaquants paraissent donc avoir peu de chance de jouer ensemble.