Principal élément déclencheur de l’éviction de Pape Diouf en juin 2009, Vincent Labrune a pris la présidence de l’Olympique de Marseille en juin dernier avec comme objectif de remettre les finances du club dans le vert. Trop dépensier depuis l’arrivée de Didier Deschamps, l’OM a été déficitaire de 16 millions d’euros en fin de saison dernière malgré un titre (Coupe de la Ligue) et une seconde place qualificative en Champions League. Aujourd’hui, alors que les résultats sportifs sont bien en deçà des objectifs de début de saison, le président Vincent Labrune prend la parole avec un brin d’inquiétude dans la voix.
Un copier-coller de l’analyse de Deschamps
Défaits hier soir face à Toulouse à domicile une semaine après avoir perdu face à Brest et enregistré deux matchs nuls face à l’OL et Valenciennes, les joueurs de l’OM sont pointés du doigt par Vincent Labrune. « En termes d’envie, de détermination, on n’y était pas. Et sans une motivation de tous les instants, on ne peut pas y arriver. » Didier Deschamps faisait globalement la même analyse après la rencontre. « J’ai dit à mes joueurs qu’ils n’avaient pas à être déçus car ce qu’on a fait n’était pas suffisant ce soir. » Est-ce seulement le manque d’envie qui a fait défaut aux Marseillais ou tout simplement l’absence de jeu et de plaisir ? On pourrait dire un peu les deux même si on peut rester interloquer devant l’absence de prise de conscience des deux Olympiens au sujet de la qualité de jeu.
La Ligue 1 : une priorité qui n’en est pas une
Après un début de saison catastrophique (9 points engrangés sur 30 possibles lors des 10 dernières journées), les dirigeants phocéens ont décidé de placer la qualification pour la Champions League comme objectif prioritaire. Vincent Labrune confirme encore cela aujourd’hui sur le site officiel. « Le championnat est pour nous la priorité des priorités. » Or engagé dans 4 compétitions dont deux coupes nationales, Didier Deschamps a décidé de ne pas prioriser les objectifs de l’équipe et de faire jouer son équipe-type face à Bourg-Péronnas (CdF) ou au Havre (CdF) par exemple au lieu de faire souffler ses cadres. Logique qu’ensuite, des joueurs qui ont beaucoup joué (voire trop joué) comme Loïc Rémy soient plus fragiles face aux blessures. Il y a donc bien un double discours au sein du club. Celui du président qui privilégie l’aspect financier et la pérennité du club. Celui de l’entraineur qui souhaite engranger le plus de titres possibles.
Sans Ligue des Champions le désastre ?
Quelles seraient les conséquences pour l’OM en terme financier s’il advenait que le club phocéen ne se qualifie pas pour la lucrative Champions League ? 20 millions d’euros de moins dans les caisses du club, des joueurs tentés par un départ, une baisse d’attractivité sur le marché des transferts (même si les joueurs ne connaissent qu’un intérêt : l’argent), … Vincent Labrune confirme envisager ce cauchemar. « Nous travaillons en permanence autour de plusieurs hypothèses en préparant le budget pour la saison prochaine. Dans tous les cas de figure, nous trouverons des solutions et nous resterons compétitifs l’an prochain. Pour autant, en termes de statut, d’image et de notoriété, il est essentiel que nous participions à la Ligue des Champions l’an prochain. C’est la place de l’OM, encore plus l’année des 20 ans du titre de 1993. »
Alors qu’il ne reste que 13 matchs à Marseille pour rattraper les 8 points qui séparent l’OM du LOSC (avec un match de retard mardi face à Evian Thonon-Gaillard qui sera déterminant certainement), la situation sportive du club phocéen commence à inquiéter les dirigeants et l’actionnaire. Or avec le 3ème budget de France, l’Olympique de Marseille est bien loin de tenir son rang depuis des mois. Et pas seulement depuis quelques jours. Le mercato hivernal qui aurait du permettre de bonifier le groupe de Didier Deschamps l’a affaibli (arrivée de Brandao et départ de Lucho Gonzalez). Entre un entraineur qui ne se soucie jamais du jeu, un actionnaire qui espère seulement ne pas dépenser d’argent, un président qui dirige son club par téléphone, Marseille a le mix parfait de l’échec. Alors on continue avec les mêmes ?