L’OM peut-il encore être champion ? La plupart des supporters, réalistes si ce n’est pessimistes, répondront » non « . Une frange moins nombreuse, mais toute aussi considérée, sera plutôt tentée par le » oui « . Mais ce pseudo-référendum n’a pas pour vocation de trancher la question parmi les fans. Plutôt de soulever des réalités sportives à l’issue d’un match nul (1-1) des Marseillais chez les rivaux Girondins, qui papillonnent en tête de la Ligue 1… avec 11 points d’avance ! 11 unités, c’est beaucoup trop et relativement peu à la fois. Et c’est là toute l’ambigüité et le charme de cette deuxième partie de saison. Avec un match de plus à jouer en championnat et une débauche d’énergie moindre sur la scène européenne – la Ligue Europe ne requiert évidemment pas le même niveau que la Ligue des Champions – le rapport de force peut s’équilibrer. Mais avant d’espérer revenir au coude à coude, l’OM doit prendre les matches les uns après les autres ; avec une idée fixe : gagner. Engranger les points. La moisson commence dès ce soir, face au Mans. Objectif : trois points.
Le Mans vit une saison pour le moins galère. Dans la Sarthe, rien ne se passe comme prévu. L’entraîneur Paulo Duarte, venu avec l’ambition de faire grandir le club avec un style plus latino, a entretenu quelques semaines le paradoxe de l’entraîneur-sélectionneur (du Burkina Faso) avant d’être démis sans avoir eu le temps de dire » ouf « , clôturant cette page folklorique du MUC 72. Les temps ont changé. La belle période d’un Mans aux dents longues, rêvant de rivaliser avec les meilleurs, grâce au nez de sa filiation au réseau africain (Gervinho, Sesseignon, Romaric…), est bien révolue. Désormais emmené par Arnaud Cormier, le MUC lutte pour ne pas descendre avec de petits moyens et une flopée de jeunes pousses (Corchia, Lamah, Ovono…). Le 3-0 encaissé face à Lorient il y a quelques jours éclaire avec précision les points faibles manceaux : inexpérience, naïveté, et manque de chance. Des maux à soigner. À Marseille… Difficile thérapie afin d’éviter la chute à l’échelon inférieur.
L’OM est loin de ces préoccupations là, mais doit désormais se mettre la tête dans le guidon pour respecter sa promesse de début de saison. 2010 risque bien d’être une nouvelle année sans titre. À moins que… Rien n’est impossible, surtout à Marseille. Gagner, gagner, gagner. Y croire encore. N’oublions pas que Bordeaux n’en serait pas là aujourd’hui sans une remontée aussi inespérée que spectaculaire sur l’OM l’an dernier. Peu devaient y songer à ce moment-là.