Fort de ses 5 victoires en 5 rencontres de championnat, Elie Baup a rapidement fait taire les quelques Cassandres qui, dans le cercle médiatique restreint du football, estimaient qu’il n’était pas l’homme de la situation. Or, avec une baisse de budget de 30% (de 140 millions à 100 millions d’euros), l’ancien coach des Girondins de Bordeaux et de l’AS Saint-Etienne fait pour le moment mieux que son prédécesseur, sur les 3 dernières années. Pour autant, il est légitime de se demander si cette période faste n’est pas l’arbre qui cache la forêt des difficultés à venir, même s’il faut savourer à sa juste valeur l’instant présent.
Un calendrier qui a épargné l’OM pour le moment
En affrontant Reims, Sochaux, Montpellier, Rennes et Nancy, les Marseillais n’ont pas encore joué contre les favoris et outsiders de la saison que sont le PSG, Lille, Bordeaux, comme le notait hier Rolland Courbis. Après une préparation estivale et des matchs amicaux alarmants, les hommes d’Elie Baup ont pourtant réussi à se métamorphoser à l’image d’André-Pierre Gignac très performant à chacune de ses titularisations, même lorsqu’il ne marque pas comme face à Nancy ce week-end. En cela, les matchs face à Fenerbahçe jeudi et celui face au Paris Saint-Germain à la mi-octobre devraient rendre compte du potentiel de ce groupe qui, pour le moment, ne suscite que des compliments. Il est aussi utile d’ajouter que le titre ou la qualification en Champions League ne se jouera pas forcément dans les confrontations directes avec les concurrents les mieux armés, mais aussi sur la capacité à être constant dans la performance face aux équipes mineures.
Cette CAN qui pourrait faire mal à l’OM
Déjà lourdement handicapé par la Coupe d’Afrique des Nations 2012, l’Olympique de Marseille pourrait de nouveau pâtir des départs d’André Ayew, Jordan Ayew, Charles Kaboré et de Nicolas Nkoulou pour l’édition 2013. Même si pour le Cameroun les choses paraissent mal engagées, il est probable que ces absences seraient préjudiciables pour Baup dont les choix, déjà restreints par la faible profondeur de son banc, seraient inévitablement réduits à peau de chagrin. Le coach olympien serait alors dans l’obligation de faire appel aux jeunes du centre de formation, ce qui a pour le moment réussi avec Raffidine Abdullah mais qui ne serait pas forcément le cas avec d’autres joueurs. En positivant, on peut voir cela comme une opportunité pour Omrani ou Raspentino de saisir leur chance pour marquer les esprits. Toutefois le choix financier de réduire au plus strict minimum l’effectif phocéen pourrait à terme coûter des points précieux. Il faudra en faire le bilan en fin de saison.
Des signes qui donnent espoir
Même si certains choix effectués à l’inter-saison peuvent laisser dubitatif, les progrès enregistrés dans le jeu peuvent aussi être source d’espoir. Pour bon nombre d’observateurs comme Pierre Ménès ou Christophe Dugarry, l’OM est actuellement l’équipe la plus solide et la plus cohérente collectivement. Or c’est par le jeu que Lille avait devancé l’OM en juin 2011 et que Montpellier avait volé la vedette au PSG il y a 3 mois. La politique de crise voulue par Margarita Louis-Dreyfus et mise en oeuvre par Vincent Labrune a aussi permis aux Olympiens d’échapper à la pression habituelle du résultat. L’équipe joue donc plus libérée et les résultats s’en ressentent d’autant que la confiance accumulée entretient le succès. « Ce n’est pas forcément la place de leader que je retiens en premier, ce sont les résultats et ce que l’on montre en ce moment, on en est tous contents, maintenant il faut que cela dure« , a expliqué aujourd’hui Nicolas Nkoulou face à la presse. C’est tout ce que les supporters espèrent.