Pour de nombreux journalistes cet été, le recrutement de l’écurie marseillaise était bati de nature à pouvoir contrecarrer enfin l’hégémonie de la cylindrée rhodanienne, ou, tout au moins lui mettre de sérieux coups d’essieu dans les roues. Après 10 journées de championnat, le constat est amer, le club phocéen est relégable, plongé dans les places qui correspondent en général aux 2 CV de l’élite ou à ceux qui s’embourbent dans une saison longue et à rapidement oublier. Le plus consternant dans cette entame de championnat, qui en est déjà à son quart, est bien entendu le fait que l’Olympique de Marseille ne s’est toujours pas imposé dans son garage du Vélodrome. La réception de Lens est donc fortement attendue pour voir la profondeur du coffre qu’a cet OM ; puisque pour une formation qui clamait jouer les premiers rôles, il n’y a pas lieu de rouler les mécaniques pour l’instant…
Les deux clubs possèdent au moins une chose en commun dans ce démarrage poussif. Tous deux ont changés de mécano pour diriger leur groupe professionnel pour des raisons plutôt diverses. La formation nordiste tout d’abord car notre Guy Roux national ne se sentait plus la force de pouvoir pousser des coups de gueule pour redonner un peu d’essence à ses troupes et les remobiliser. Puis l’éviction d’Albert Emon, incapable de donner des coups de pompes bien placés afin d’insufler un peu de carburant à une équipe manquant de plomb dans la tête. Lorsqu’on change la personne en charge de l’effectif, c’est bien souvent avec la ferme certitude qu’il sera l’homme idoine pour redonner un peu de vitesse et de gaz à un groupe qui tendait à caler rapidement lors des démarages de rencontres. Force est de constater que l’effet souhaité n’est pas encore présent vu que les deux clubs tatonnent, peinant à trouver un rythme de croisière alors que chacun sait que dans ce championnat et avec cette victoire à 3 points, un simple coup d’accélérateur permet rapidement de remonter au classement. La trève internationale a normalement permis aux deux techniciens de mieux connaitre les qualités certaines des effectifs mis à leur disposition mais surtout de travailler encore et encore les réglages pour faire tourner au mieux leur supposé bolide. L’effectif marseillais nous a été vendu comme un formidable véhicule tuning par nos dirigeants alors qu’on venait de vendre nos jantes alus en Bavière. Il s’agit pour Gerets de nous prouver qu’ils ne nous avaient pas menti et que seul le travail et la rigueur payent pour tirer la quintescence d’un effectif que beaucoup jugaient pléthorique et de qualité. Actuellement, ce qui inquiète le plus les supporters des deux camps, c’est pourtant bien de regarder si le rétroviseur est bien ajusté, il parait inconcevable de voir aussi peu de monde derrière alors que le but affiché des deux clubs était d’aller devant le plus tôt possible !