OM : les choix contestables de Baup

Sans excuse désormais pour ce hisser sur le podium avec un recrutement de plus de 40 millions d’euros, Elie Baup connait un début de saison difficile avec 3 victoires, 2 défaites et 1 match nul. A quelques heures d’une rencontre face à Bastia, retour sur les erreurs du coach marseillais depuis août dernier.

La saison dernière, avec un groupe famélique et malgré un contexte périlleux, Elie Baup a réalisé l’exploit de terminer second, qualifiant de la sorte l’OM pour la Ligue des Champions. On peut d’ailleurs s’interroger sur l’attribution du trophée de meilleur entraîneur de la LFP à Carlo Ancelotti et Christophe Galtier. Le premier disposait effectivement d’un effectif hors norme « façon qatari » tandis que l’équipe du second n’a même pas terminé sur le podium. En ce début de saison, compte tenu des sommes engagées dans le mercato, les attentes sont toutefois différentes. Et, maintenant que l’entraîneur marseillais dispose de plusieurs solutions, ses choix sont autrement plus sujets à polémique.

Gignac et la concurrence

Avec les arrivées de Dimitri Payet, Florian Thauvin et Saber Khalifa, Elie Baup dispose de pléthore de possibilités pour organiser son animation offensive. L’erreur à ne pas commettre serait de ne pas faire de turn-over et de sacrifier certains, au risque de les démotiver, au profit de titulaires inamovibles et intouchables. C’est ce qui semble s’être produit avec le poste d’avant-centre. André-Pierre Gignac, malgré quelques buts depuis le début de la saison, vient d’aligner quelques prestations insipides. Elie Baup serait certainement inspiré de le mettre en concurrence avec Saber Khalifa et Jordan Ayew, lesquels semblent morts de faim. Depuis son arrivée lors de l’été 2012, Baup a fait le maximum pour redonner la confiance à l’ancien buteur toulousain. Cela a marché mais il ne s’agit pas malgré tout de tout lui laisser passer. Quelques-unes de ses prestations sont proprement intolérables et il est certainement temps de le mettre en concurrence.

Morel : le pari discutable

Pour ce match de Ligue des Champions, Elie Baup a préféré miser sur l’expérience de l’ancien Lorientais plutôt que de faire débuter le jeune Benjamin Mendy. Rien n’indique d’ailleurs que ce dernier aurait fait mieux. Toutefois, difficile de passer la cagade de Jérémy Morel sous silence. Compte tenu de son ancienneté, cette erreur est regrettable. Certes, le défenseur n’a pas que des défauts et a par ailleurs réalisé un bon match : plusieurs adversaires se sont cassés les dents contre lui. Physiquement le Réunionnais est assez monstrueux et globalement ses placement et apports offensifs sont de qualité. Néanmoins, il n’a pas toujours des réflexes de défenseur et oublie parfois que son rôle est de ne pas laisser passer le ballon en mettant le pied et en bouchant l’angle. Enfin, son mental, comme cela a été le cas hier soir, est quelquefois défaillant. Espérons dès lors que Benjamin Mendy montrera rapidement les qualités qui feront de lui un concurrent solide à ce poste.

Un coaching de match défaillant

Contre Monaco, les changements ont tardé à venir. Et certains fans n’hésitent pas à dire que la défaite incombe largement à Elie Baup. Face à Arsenal, l’entraîneur phocéen a fait le choix surprenant de faire sortir Giannelli Imbula, lequel pesait énormément dans l’entrejeu. On l’a payé cash en encaissant un second but sur une percée de Ramsey plein axe… S’il fallait apporter un changement pour tenter de déstabiliser la défense d’Arsenal, on aurait pu penser que le remplacement de Gignac coulait de source. En quelques minutes, Jordan Ayew a notamment proposé bien plus de solutions que son partenaire. Il s’agirait aussi de rappeler à Nicolas Nkoulou, Steve Mandanda et quelques autres de rentrer pleinement dans leurs rôles. On ne peut pas se prétendre capitaine ou cadre de l’effectif sans assumer ses responsabilités de leader. Et le premier cherche encore son meilleur niveau tandis que le second a quelques gueulantes de retard.

La conclusion ne se résume pas à « Gignac doit se sortir les doigts et Morel doit arrêter les conneries » car la défaite et les défaillances individuelles ne doivent pas entamer l’esprit de solidarité qu’essaye de maintenir Elie Baup au sein de son vestiaire. Espérons simplement que chacun prenne conscience qu’aucun relâchement n’est possible si on veut atteindre les objectifs. C’est dans ces moments-là qu’un aboyeur capable de remettre ses collègues à leur place ne ferait pas de mal. Aussi fou qu’il soit, la présence de Joey Barton maintenait chacun sur le qui-vive. Quant aux responsabilités de l’entraîneur, elles sont indéniables. Etant donné les résultats de la saison passée, on se doit d’être indulgent avec Elie Baup. Mais, tant dans l’aspect de la gestion de la concurrence que dans ses choix d’équipe, espérons que le coach se montrera plus inspiré dans les semaines à venir.