OM : les grosses têtes du vestiaire

Il y a plusieurs manières d’analyser la lourde défaite subie contre Lorient, au Stade Vélodrome, dimanche. On pourrait effectivement s’intéresser à la gestion globale de l’OM. Mais le club, malgré son élimination en Coupe d’Europe et les 11 buts encaissés lors des 4 dernières rencontres, parait suivre le tableau de marche des dirigeants qui ne […]

Il y a plusieurs manières d’analyser la lourde défaite subie contre Lorient, au Stade Vélodrome, dimanche. On pourrait effectivement s’intéresser à la gestion globale de l’OM. Mais le club, malgré son élimination en Coupe d’Europe et les 11 buts encaissés lors des 4 dernières rencontres, parait suivre le tableau de marche des dirigeants qui ne s’inquiètent pas outre-mesure. Et l’effectif est peut-être limité tant qualitativement que quantitativement mais on ne paye pas d’AGIOS chaque fin de mois. Milan, Barcelone ou le Real Madrid ne peuvent pas en dire autant. Gardons donc le sourire et préoccupons-nous, l’esprit léger, du domaine sportif. Quelques joueurs retiennent notre attention depuis le début de la saison :

Kaboré : le lien avec la CFA 2

De Didier Deschamps à Jean-Jacques Marcel, en passant par Jean Tigana, Franck Sauzée, Lorik Cana ou Brandao (qui était plus défenseur qu’attaquant), l’OM a compté, dans sa longue histoire, quelques milieux défensifs à l’efficacité indéniable. Charles Kaboré est d’une autre dimension. L’international burkinabais, associé dimanche à Joey Barton, affiche un niveau d’intelligence de jeu et une qualité de passe assez atypique en Ligue 1. Il est malgré tout l’un des hommes de confiance d’Elie Baup qui l’a déjà aligné à 25 reprises depuis le début de la saison. Comme face à Lorient, l’ancien de Libourne pèse souvent sur les rencontres. En 38 minutes face aux Bretons, il a touché 27 ballons, pour un taux de passes réussies de 68%, écopé de deux cartons jaunes (leçon retenue de Gaby Heinze, qui faisait attention à ne prendre que des jaunes) et intelligemment provoqué une faute dans sa surface afin d’endiguer une situation plutôt chaude pour Steve Mandanda. Pas décisif Charles Kaboré ?

Amalfitano et Ayew, coureurs alternatifs

Spectateur attentif de la dernière saison de Didier Deschamps et conscient des lacunes de l’OM à son arrivée, Elie Baup a demandé à ses joueurs de la solidarité, tant dans l’effort que dans l’état d’esprit. Le mot d’ordre de cette succession a donc été de se battre les uns pour les autres. C’est dans l’entrejeu, lieu de toutes les batailles, que cette consigne a pris tout son sens. On peut considérer que la semelle délicatement posée par Maxime Gonalons sur la cheville de Mathieu Valbuena, sans rébellion aucune de la part de ses partenaires, n’était qu’une anicroche. Car effectivement, les liens entre certains autres milieux ont incontestablement progressé. Morgan Amalfitano et André Ayew ne font plus qu’un, et encore ! 27 matchs de Ligue 1 cumulés depuis août, 4 buts et 1 passe décisive. Ca parle non ? De temps en temps, Benoit Cheyrou exprime quant à lui sa solidarité, de manière on ne peut plus marquée, avec son acolyte Charles Kaboré.

Rémy, le Patatino style

L’an dernier Loïc Rémy tirait l’équipe vers le haut, affichant un ratio d’un but toutes les 164 minutes sur l’ensemble des compétitions. Malheureusement les résultats n’ont pas été ceux escomptés, puisque l’OM n’est pas parvenu à se qualifier pour la Ligue des Champions. L’ancien Niçois retient les leçons. Nouvelle saison, nouvelle méthode, pour préserver la dynamique de l’équipe et éviter que certains se sentent à l’écart, il a choisi de s’abaisser au niveau de ses coéquipiers plutôt que l’inverse. Car Loïc est un mec simple, altruiste et solidaire avec son vestiaire, voire même certains adversaires. On se rappelle qu’avant le Clasico du Stade Vélodrome, en octobre dernier, ayant bien senti que le climat était un peu tendu dans les couloirs menant au terrain, il a tapé causette avec les Parisiens pour détendre l’atmosphère. On ne le voit jamais sourire mais il faut parfois faire exception pour préserver la bonne ambiance, même quand le boulot ne vous plait pas des masses.

Mandanda, capitaine glouglou

Comme beaucoup, Steve Mandanda a retenu de l’histoire de Francesco Schettino qu’il ne fallait pas abandonner son navire, quitte à couler avec lui. C’est d’ailleurs ce qu’il s’évertue de faire. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à Marseille il y a du travail pour le porteur du brassard. Car, avant de sombrer, le bateau tangue très fort, notamment pour certains qui rentrent chez eux très tôt le matin en semaine. Un capitaine doit avoir le courage de réprimander ces hommes qui ont tendance à se désinfecter le gosier à outrance. Steve, élu par ses potes plutôt que choisi par son coach, en est-il capable ? Dans la performance, il s’agit également de montrer l’exemple. A Brest, le vaisseau n’a pas sombré et c’est bien Mandanda qui l’a maintenu à flot. Mais près du Vieux Port, c’est différent. Le portier est allé chercher le poisson au fond des filets sept fois lors des deux dernières sorties. De-là à y voir des signes de mutinerie…

Très loquaces depuis le mois d’août, les joueurs phocéens se sont peut-être un peu trop vite emballés suite à leur début de saison très remarqué. Reste qu’outre une condition physique en avance durant quelques semaines, les Marseillais ne paraissent pas vraiment mieux armés que leurs concurrents. Il serait bon de rappeler à certains qui se voient plus beaux qu’ils ne sont, les valeurs d’humilité, de don de soi et de solidarité qu’incarne le maillot bleu et blanc. Compte tenu des résultats récents, on peut penser que les contre-performances de la saison passée n’étaient pas un accident. Certains parmi nos cadres les plus inamovibles sont-ils tout simplement surcotés… ?