Comme la saison passée, l’équipe marseillaise s’est engagée dans un sprint final alléchant et peut-être tonitruant, avec la Ligue des Champions en ligne de mire. L’objectif affiché en début de saison et qui paraissait irréalisable au bout d’une dizaine de journées. Tout va très vite dans le sport et dans le football en particulier. La venue des dogues lillois est une affiche intéressante pour le grand argentier qu’est Canal +, étant donné que les Lillois espèrent également récupérer quelque chose en fin de saison après le même genre de départ poussif…
Lorsque Lille est évoqué par les « spécialistes » dans la presse ou autres média, un seul nom est sur toutes les lèvres : Claude Puel. Comme si ce personnage était un magicien hors norme et qu’il était le seul responsable de la relative réussite sportive de ces dernières années. Sans doute que sa rigueur tactique sans cesse mise en avant est pour beaucoup dans les récents résultats obtenus, sa méthode fonctionne. C’est premièrement ce que les supporters nordistes demandent, mais le beau jeu est une denrée rare du côté de Villeneuve d’Ascq. Lorsqu’on voit que certains petits budgets ont des résultats similaires ou presque, encore cette année, en proposant du spectacle, on se demande quel est le crédit de ce LOSC. A moins qu’on ne prépare pas l’équipe pour qu’elle ai l’envie de jouer au ballon et qu’elle ne cherche qu’à compter ses points en faisant tout le possible pour ne pas perdre. Une nouvelle fois, elle se retrouve en tête des matchs nuls au classement, ce n’est pas anodin, pourtant les bons joueurs ne manquent pas pour proposer un zeste de football au jeu léché et du panache, quitte à prendre des risques. Ce ne doit pas être le souhait de l’entraîneur atypique qui, dès que possible, ne manque pas de lancer des piques envers les sudistes, comme lors des déclarations de Cascarino ou lors de la publication de la gerbe d’Eydelie. Des choses qui ne l’étonnaient pas selon ses dires. Que doit-il penser alors de joueurs qui sont achetés au-dessus de la valeur du marché par l’autre club de Seydoux ou de la titularisation contre son club d’un gardien qui avait oublié ses bras dans les vestiaires ? Sans doute pas grand chose. Les magouilles entres amis ne sont présentes qu’ailleurs, bien planquées du côté de la Canebière… Cette année, il parle de saison de transition, c’est la formule qui fait éclater de rire chaque journaliste lorsque cela est évoqué dans un « grand » club. Lorsque cela arrive à Lille, il n’y a même pas besoin d’en parler tant c’est ridicule…
L’équipe de Gerets sait à quoi s’attendre lors de cette rencontre. Une équipe qu’il faudra nécessairement prendre au sérieux car elle est très difficile à bouger, que les espaces seront étroits et qu’ils ne risquent pas de se livrer bêtement. Mais les hommes de l’entraîneur belge savent également que leur destin est désormais entre leurs pieds depuis qu’ils ont accédé pour la première fois au podium. L’objectif du club qui se rapproche doit être accompli, sous peine de voir les renforts l’année prochaine se résumer à de simples coups de poker et que plusieurs départs pourraient arriver. C’est le jeu, la manne financière qu’amène cette sacro-sainte Champions League met du beurre dans les épinards de chaque club français qui y est convié. Et cette compétition permettrait également à certains cadres de poursuivre l’aventure avec l’Olympique de Marseille puisqu’ils n’attendent que ce genre de grands matchs pour prendre du plaisir et qu’ils pourraient bien avoir l’envie de les faire ailleurs le cas échéant, plutôt que de se frotter une nouvelle fois à des Zenith, Berne ou autre Levski Sofia. L’infirmerie marseillaise se remplit, se vide, sans cesse. La fin de saison s’annonce rude mais pas impossible à surmonter non plus. Le staff médical phocéen est cette saison une nouvelle fois pointé du doigt vu que les bobos persistent, alors que chez certains les joueurs sont frais comme des gardons depuis le début de la saison, même en enfilant les matchs. Qu’importe, le niveau de jeu affiché depuis le mois de janvier est très intéressant en Ligue 1, ce serait plus qu’absurde de baisser les bras à seulement 5 matchs de la fin du championnat, alors que l’équipe n’a plus rien d’autre à jouer et qu’elle doit se racheter des épisodes tristes voire honteux de Saint-Pétersbourg, puis celui à Nantes contre Carquefou.
Notre meilleure force, c’est l’attaque, même si Mandanda est un gage de sécurité derrière. Pour jouer Lille et de surcroît à la maison, espérons que nos joueurs prendront les dogues à la gorge et les feront douter très tôt en attaquant sans relâche plutôt que de les laisser nous endormir. Nous sommes sur le podium, il ne faut pas le lâcher. A nos joueurs de montrer que les Lillois sont à leur place plutôt que de leur prouver que notre non-réussite depuis 1993 fait que l’OM n’est plus qu’un vieil os à ronger…