La venue de Lille au stade Vélodrome ce dimanche nous donne l’occasion de contacter Johnny Ecker, ancien pensionnaire des deux clubs. Certains joueurs au jeu parfois rugueux ont souvent une personnalité attachante et sympathique. C’est le cas de Johnny qui répond avec beaucoup de gentillesse aux questions d’OMplanète.
Salut Johnny. Tout d’abord nous souhaitons prendre un peu de tes nouvelles. Quel a été ton parcours depuis ton départ de Marseille ?
Ca va très bien merci ! Je vais toutefois me faire opérer bientôt de la cheville à cause des entorses que j’ai subies tout au long de ma carrière. J’ai des morceaux d’os un peu partout, ce qui me fait souffrir. Une petite arthroscopie arrangera le tout. Après l’OM j’ai signé pour deux saisons à Guingamp, mais ça a été une erreur de parcours. Ce n’était pas un club pour moi, donc à la fin de cette année là j’ai souhaité partir, et le club de Nîmes a fait le nécessaire pour que je puisse revenir à la maison.
Nîmes est le club de tes débuts professionnels. Une manière de boucler la boucle comme on dit ?
Exactement, Nîmes c’est chez moi. Je voulais leur apporter l’expérience acquise durant ma carrière, mais pas à 36 ans. Je savais que ça impliquait un choix au plan sportif, car ça voulait dire jouer en National, mais je n’ai pas hésité longtemps.
Comment analyses-tu ta carrière ? De quoi es-tu particulièrement fier et as-tu des regrets ?
Sans vouloir être prétentieux, je suis fier de ma carrière. Je n’ai pas eu que des moments faciles, avec des blessures. Malgré tout au niveau sportif j’ai connu des satisfactions, comme de jouer pour l’OM. C’était un rêve de gosse, car j’étais et je suis toujours supporter de ce club. Evoluer au Vélodrome, devant 60 000 personnes, la famille et les copains… Cette carrière, si c’était à refaire, je ne la changerais pour rien au monde.
Le moment le plus fort, c’est ce coup franc avec Lille, contre Parme ?
Ca fait partie des bons moments. Mais il y a aussi la Champion’s League avec Marseille, jouer face à des joueurs de grand renom, au Vélodrome devant 60 000 ou dans des stades magnifiques…
As-tu des plans pour l’après foot ?
En ce moment je passe les diplômes d’entraîneur, la route est encore longue. Mais je ne suis pas persuadé de continuer dans cette voie, je n’aime pas faire de plans à long terme. Pour le moment je joue, à partir du moment où ma carrière de joueur prendra fin, j’aviserai.
Peux-tu nous expliquer les circonstances de ton départ de l’OM ?
J’ai quitté l’OM dans de bons termes, j’ai toujours respecté les choix des entraîneurs. Ne pas jouer, ça arrive. J’étais arrivé à la fin de mon contrat de 3 ans et j’étais donc libre de signer où je voulais. La seule personne qui ne mérite aucun respect, honnêtement c’est Philippe Troussier. Mais apparemment je ne suis pas le seul à le penser… C’est ça le point noir de mon passage à Marseille. Vous savez, quand un entraîneur arrive à se prendre la tête avec un gars comme Bixente Lizarazu, c’est vraiment que quelque chose ne va pas…
Pourtant le départ de Liza a laissé un souvenir amer aux supporters…
Oui, et il était conscient de ne pas avoir réussi le début de sa saison avec Marseille. Mais c’est un gars super, et Troussier ne l’a pas aidé, comme il n’a pas aidé d’autres joueurs. Je dirais même qu’il n’a pas aidé le club du tout !
As-tu gardé des contacts avec tes anciens coéquipiers et des membres du staff ?
Oui, surtout avec Habib Beye, on s’appelle souvent. Je suis allé voir l’équipe à Rennes l’année dernière, et je serai probablement au Vélodrome dimanche, je passerais les saluer. Ca fait un moment que l’on m’invite et que je ne peux pas me libérer, ce match c’est une belle occasion.
Lille a changé de statut ces dernières années. Considères-tu le LOSC comme un grand club ?
En devenir, oui. Ils ont enfin un centre d’entraînement digne de ce nom, il ne manque que ce stade après lequel le club court depuis quelques années. Il y a un bon centre de formation, Puel et son adjoint font du bon boulot. Si le LOSC continue sur sa lancée, ça va forcément payer, et c’est bien pour le club et pour la ville.
Et concernant l’OM ? Que penses-tu de toutes ces histoires de vente et des résultats en dents de scie ?
L’OM… (Il rit) La situation est comme elle est, elle a toujours été comme ça. J’ai vécu 3 saisons au club, 3 saisons dans le doute. L’aventure Kachkar a été une énigme, et je ne suis pas surpris, parce que c’est l’OM. Le plus gros soucis c’est que cela se ressent au niveau du terrain, c’est forcé. Mais c’est ça l’OM. Une équipe redoutable sur le papier, mais un manque de sérénité, des équipes en face à 200%, et ça donne une saison difficile. J’espère de tout coeur qu’ils vont accrocher la Champion’s League.
Dimanche soir, tu vas donc être supporter olympien ?
Oui ! Ca me fait rigoler parce qu’il y a quelques minutes j’ai eu une interview de journalistes lillois, je leur ai dit qu’à Lille je ne connaissais plus personne, tandis qu’à l’OM j’ai encore beaucoup d’amis. Depuis tout petit je suis pour Marseille, je ne vois pas pourquoi je changerais.
Quel est ton pronostic au niveau du score et des buteurs ?
Je vois une victoire 1-0 de l’OM, et j’espère de tout coeur que le but sera de Djibril. Il le mérite vraiment, il n’est pas aidé par tout le monde là bas. Mais il reste un grand joueur, il lui faut de la confiance alors j’espère qu’il marquera.
Tu as l’occasion de t’adresser aux supporters olympiens. As-tu un message particulier à faire passer ?
Continuez à soutenir votre équipe. Notre équipe je dirais même, car je serais supporters avec vous dimanche. Les joueurs en ont besoin, le club en a besoin, l’OM est un club qui vit à travers ses supporters. Même à l’extérieur on a l’impression de jouer à domicile, Marseille sera toujours un club à part.
Merci pour ta disponibilité Johnny, bonne chance pour la suite de ta saison et bon rétablissement en vue de ton opération.
Merci à vous, à bientôt et allez l’OM !