C’est déjà un tournant. Presque un match clé. La réception de Lille, ce dimanche, s’apparente d’ores et déjà à une étape importante dans l’optique de réaliser les objectifs. L’OM vise le titre. Mais alterne les mini-cycles diamétralement opposés. Tout d’abord, l’euphorie d’un début de saison parfait. Ensuite, les difficultés à digérer le mauvais parcours en Ligue des Champions. Ponctué par une défaite face au Paris Saint-Germain. Puis un passage de beau temps. Avant la rechute de la semaine dernière face à Lorient. Marseille joue au yo-yo. Et perd du temps dans sa course au titre.
Les jokers sont grillés. À domicile du moins. Les deux défaites du club en Ligue 1 ont été enregistrées au Vélodrome. L’équipe est très à l’aise hors de ses bases. Mais alterne le très bon et le franchement mauvais dans son antre. Paris, Lorient. Deux défaites. Deux revers de trop. Un club qui vise le titre ne peut pas se permettre d’abandonner des points en route dans son stade. On part souvent du principe qu’une équipe qui ambitionne la première place doit faire le plein chez elle et grappiller des points chez les autres. L’OM voyage bien. Mais rate trop souvent le coche devant son public.
Les prémices des difficultés avaient été entrevues face à Monaco en septembre. Dominateurs, les Marseillais n’avaient jamais pu faire sauter le verrou monégasque. Pas franchement réputée pour sa solidité, l’arrière garde du Rocher était repartie inviolée de Marseille. Le PSG a ensuite créé la sensation en dynamitant la défense phocéenne. Quatre buts chez soi, ça fait tâche. Et l’OM a remis ça. Au rythme d’hésitations, de tâtonnements, de manque de sang-froid et d’affolement général, le bloc défensif a une nouvelle fois pris l’eau, face à Lorient. Il manque clairement un stoppeur d’expérience dans cette équipe. Un joueur de caractère et d’expérience, avec un vécu considérable, capable de se fondre dans le moule. Et de former une charnière performante avec Hilton, à qui on a collé tour à tour Erbate, Zubar et Cana. Les deux premiers sont plus des boulets qu’autre chose. Le capitaine n’est pas un défenseur de métier. Toujours est-il que si les constations sont faites, elles ne seront pas rectifiées avant janvier. En attendant, peu de solutions se présentent. La première est d’espérer un surcroît de performance des actuels concernés. La seconde serait de relancer Gaël Givet. L’ex-international a quand même un parcours qui plaide en sa faveur. Mais le mystère plane toujours sur cette mise à l’écart.
En face, Lille arrive gonflé à bloc. Le LOSC a réalisé un premiers tiers de championnat très prometteur. Rudi Garcia a bénéficié de l’héritage laissé par Claude Puel. L’entraîneur lillois a finalement très bien pris la relève et fait presque oublier son prestigieux prédécesseur. Sa technique : faire confiance à ses hommes. Et leur faire comprendre qu’ils ont des qualités. Les décomplexer, en bref. Lille est loin d’avoir le budget le plus conséquent de l’élite mais possède assurément des joueurs talentueux. La défense est solide. Mavuba régule à merveille l’entre jeu aux côtés de Balmont et Cabaye. Ce trio est l’un des plus performants du championnat. Intrinsèquement. Et devant, ça tourne. Obraniak et Bastos alimentent l’unique attaquant de la formation. Fauvergue la plupart du temps. Pas franchement réputé pour sa folie offensive, Lille progresse cette saison dans ce secteur. Et s’appuie plus que jamais sur un bloc en béton. De quoi bien voyager. À trois points de l’OM, les Lillois peuvent nourrir plus que jamais des ambitions. Et ce match s’apparent aussi à un tournant pour les Dogues. Un résultat à Marseille les propulserait dans les hautes sphères de la Ligue 1.
Il ne faut pas se le cacher. L’OM est en danger. Lille a le profil type de l’équipe qui peut venir faire un résultat à Marseille. Les Dogues l’ont fait l’an passé avec brio. Ils peuvent recommencer. Mais être honnête, c’est reconnaître que l’OM est favori. Et que tout autre résultat qu’une victoire serait synonyme de fin des ambitions légitimes de titre. Avec déjà sept points de retards sur Lyon, Marseille avance à reculons. Alors, en avant. Il faut dès dimanche entamer un nouveau cycle. De victoires. Le plus longtemps possible.