De nouveau un promu. Le second. Pourtant ce n’est toujours pas celui des trois qui est le plus attendu. On se souvient d’un petit arrangement entre amis qui nous a finalement coûté cher, puisque nous avons maintenant un actionnaire au look tongues, cigares et jogging de sportif du dimanche. Il fait figure d’enclume dure à retirer du Vieux Port vu que depuis qu’il est présent, les seules coupes remportées sont celles d’intertoto et de champagne en hautes tribunes. Le supporter est ivre de bonheur. Nous avons été longtemps champion en pitres depuis. Faut-il le rappeler… Le club du F.C. Lorient revient au Vélodrome. Pourquoi faire la fine bouche, ce club est agréable et les relations administratives entre les deux clubs semblent bonnes. Il y a matière à gagner sans sortir le cutter de son short. Il faudra juste déranger tout le temps le collectif lorientais ce qui est loin d’être un énorme obstacle si l’équipe joue avec sa vraie force. On ne doute pas une seule seconde que les lorientais viendront au stade Vélodrome avec la ferme intention de s’offrir un gros poisson pour son repas de samedi soir. A nos joueurs de montrer que le marché marseillais négocie bien mieux sa marchandise qu’à Rungis.
En début de saison, beaucoup de média louaient notre bon départ dans cette Ligue 1 et s’entêtaient à dire que cette équipe d’alevins pouvait titiller le requin lyonnais, une espèce préservée par les instances du football. Pourquoi pas ! Il faut dire que les flatteries nous faisaient plaisir et qu’il n’y avait pas matière à en être outré vu qu’on se penchait enfin à dire que nos dirigeants, malgré leur maigre enveloppe dédiée au recrutement, ont su profiter de l’aura marseillaise comme maigre appât pour recruter des joueurs afin de rajeunir et de renforcer ce groupe. Pourtant, on sait tous que vouloir glorifier notre équipe pour mieux la descendre ensuite fait partie des bas-laines de ces pigistes qui ne pensent qu’à se taper du poisson si possible à la sauce au beurre blanc. Qu’ils continuent, leurs lamentables exagérations puis exécutions sommaires ne sont même plus des problèmes, puisqu’elles font partie intégrante de notre vie commune. On a pris l’habitude de voir ces mouettes ingrates roder autour du chalutier en espérant profiter au mieux de certaines journées infructueuses. Le soucis principal est de voir ce que nos joueurs vont ramener dans leur filet ! Trois défaites en une semaine, même si leurs teneurs sont disparates et dessinent un visage sévère de l’étendue de nos faiblesses, elles sont de trop. Il n’y a rien de plus alarmant ou dérangeant que de voir cette équipe partir à l’abordage pour finalement revenir bredouille. Etre un bon pêcheur ne demande pas de grandes qualités, il faut un brin de patience, un zeste de lucidité mais surtout penser qu’il faudra bien se débrouiller pour nourrir la vaste famille de supporters qui ont la dalle.
L’adversaire est bien connu, on leur file des morues chaque année en espérant qu’elles arrivent à maturité ou qu’on s’en débarrasse à jamais. Certains bannis viennent même renforcer leur banc tout seuls. Le club OM doit être un maître pour se dégager de beaucoup d’indésirables en faisant croire à l’adversaire qu’ils vont prendre une grosse bouffée d’iode. Bien entendu, on aime bien cette équipe de Lorient, elle ne nous fait pas d’ombre et n’a pas pour objectif de nous en faire pour l’instant. Mais on se dit que si son salut pour le maintien passe par de bons matchs contre des grosses équipes, il faudra quand même se faire à l’idée qu’une sardine rageuse reste capable de bloquer le Vieux Port pour exprimer son mécontentement. Une victoire est indispensable, même si les intentions des merlus restent louables ne serait-ce que parce qu’ils ont l’honnêteté de vouloir assurer le maintien par le biais du jeu et non en défendant à 10 derrière comme le font régulièrement certains maquereaux : il faut la victoire.. On retrouvera de vieilles connaissances dans ce match si particulier avec un club qui lui aussi sort de ce purgatoire difficile qu’est la Ligue 2. L’un est blessé, un problème à la nageoire. A croire que seul une revanche à Paris lui tenait à coeur. Il économisera donc cette fois-ci ses oreilles. Mais la crevette Barry qui a accepté de rester une saison de plus en Bretagne aura certainement la volonté de se déchirer à travers les vagues olympiennes histoire de rappeler que ce joueur reste jeune mais que son talent n’est pas perdu. On va peut-être de nouveau voir ce tacot pourtant toujours utile lorsqu’il faut relever un défi, vu que Steve Marlet risque de fouler à nouveau la pelouse du stade Vélodrome avec la volonté pure de nous emmerder. L’entraîneur lorientais, fin tacticien et habile recruteur comme un recycleur de déchets a régulièrement le flair de profiter du prix au rabais de certains écartés mis en vente à la criée afin d’être soldés. Qu’ils restent muets pour ce match, nous n’avons pas besoin de l’esprit de revanche et de leurs états d’âmes. Nous avons besoin de cette victoire bien plus que des 3 points qui en sont la récompense.
Quel sera le visage de notre équipe ? Bien entendu offensif. Le coach ne l’a pas caché, notre devise est ancrée dans son crâne et il n’a pas envie de l’oublier. D’autant plus que c’est un promu qui se présente. Le problème n’est pas vraiment l’adversaire. Il est largement accessible, si l’équipe reste sérieuse et reprend collectivement les règles défensives. Non, la principale difficulté sera dans la tête. Et on espère grandement que la mémoire des joueurs marseillais se résume à celle d’un poisson rouge pour repartir du bon pied. Pour certains on ne se fait pas d’illusion et le manque de phosphore restera incurable. Notre mémoire ne flanche pas encore, une bonne dizaine d’années, ça reste acceptable, mais les supporters ont la dalle et contre un promu, c’est dommage pour lui : on doit gagner !