Présenter un match de L1 par les temps qui courent est un exercice périlleux. Entre l’espoir de voir enfin le club sortir de l’ornière et la crainte de le voir une nouvelle fois sombrer dans le pathétique devant son public on ne sait plus sur quel pied danser. Le Vélodrome n’est plus une forteresse imprenable. Il serait plutôt, à l’instar du Parc des Princes, un pré dans lequel les pires biquettes du championnat viennent se refaire la cerise. 2 nuls, 3 défaites, 1 victoire, 5 points sur 18 possibles, le bilan pathétique des 6 farces données en représentation boulevard Michelet depuis 3 mois.
Christian Gourcuff viendra défier les Olympiens sans Vahirua ni Namouchi. Un coup dur pour le Druide des Merlus qui avait mis les hommes d’Albert Emon au supplice l’an dernier lors des deux confrontations en championnat. Le très stoïque entraîneur breton trouvera cette fois un adversaire digne de ce nom sur le banc marseillais pour un pugilat tactique des plus intéressants entre deux bons techniciens. Car le match se jouera d’abord sur le tableau noir.
Deux questions restent en suspens : la forme des joueurs marseillais qui auront dû disputer 120 minutes mardi en Coupe de la Ligue, et le schéma tactique qui sera privilégié par Eric Gerets.
La forme sera en effet une des grandes inconnues de cette partie. Alors qu’il avait annoncé du turn-over contre Metz ce sont bien les titulaires qui ont été alignés pour défaire péniblement les Lorrains. Le coach belge a-t-il fait de la Coupe de la Ligue une nouvelle cible sportive prioritaire ? Pas impossible tant l’homme déteste les saisons sans titre. Or la coupe du sieur Thiriez, toute décriée qu’elle est, reste un titre et donne accès à la coupe de l’UEFA à condition de gagner 4 petits matchs. Dès lors cet objectif semble plus réaliste qu’une place sur le podium en fin de saison. Toujours est-il que cette qualification aura été payée au prix fort et qu’on risque une fois de plus voir les Olympiens baisser le pied en fin de match.
Une autre interrogation concerne le schéma dans lequel évoluera l’équipe. En effet pour la première fois de la saison Gerets a joué dans la disposition qu’il affectionne le plus, son fameux 4-4-2 avec un milieu en diamant. De l’aveu même du technicien olympien ce schéma nécessite énormément de travail. Le match de mercredi n’a fait que prouver ses dires, et le chantier semble encore long. Si en attaque l’animation offensive a connu une vraie amélioration, les espaces laissés à l’adversaire sont encore trop importants et se paieront cash contre une équipe adroite en contre. Dès lors le choix ne sera pas simple. Faut-il que les joueurs continuent de travailler ce schéma au risque de perdre des points contre une équipe joueuse ? Ou doit-on revenir à un milieu renforcé pour rassurer la défense à quelques jours d’un déplacement périlleux à Porto en Ligue des Champions ?
Outre les traditionnelles interrogations tactiques Eric Gerets devra composer avec les absences de Faty et Rodriguez. C’est donc un Zubar bien peu inspiré ces derniers temps qui devra assurer avec Gaël Givet l’étanchéité de la charnière centrale olympienne. Vu la liberté laissée mardi à de faiblissimes messins, Mandanda peut légitimement s’attendre à une soirée difficile. Mais après tout pourquoi le match de ce soir ne serait pas enfin le point de départ de la saison qu’attend le Vel’ ? Pourquoi n’aurions nous pas droit à un feu d’artifice offensif ? Pourquoi ne pas imaginer des joueurs évoluant enfin à leur niveau et gagnant tous les duels ? Pourquoi ne pas rêver d’un festival offensif, de filets tremblant toute la soirée autour de Merlus frétillants mais impuissants ? Ce match référence on l’attend toujours en championnat, alors pourquoi pas ce soir ?
Pour cela une seule solution : surclasser Lorient dans tous les dolmen et ce ne sera pas de la galette.