Après le bonheur d’une qualification méritoire pour la phase finale de Ligue des Champions, l’Olympique de Marseille se replonge dans le bain de la Ligue 1 : les Phocéens reçoivent le Montpellier Hérault Sports Club ce samedi à 19 heures au Stade Vélodrome dans un match comptant pour la 15ème journée du championnat de France. Outre l’intérêt dû à la proximité régionale, une rencontre entre le cinquième et le second de L1 n’est jamais anodine ; elle sera l’occasion pour l’OM d’approcher la première place d’encore plus près.
Des chiffres à améliorer
Le MHSC, actuel deuxième de L1, possède déjà 24 points au compteur (7 victoires, 3 nuls et 4 défaites), soit 2 points de plus qu’un OM qui a eu du retard à l’allumage (6 victoires, 4 nuls et 3 défaites.) Avec 13 buts marqués, si Montpellier présente une attaque sans éclats, c’est sa défense – la troisième du championnat, 12 buts encaissés – qui permet au montpelliérains de pointer en haut du classement. C’est donc face à une équipe solide, homogène et régulière que les Marseillais devront faire la différence. De son côté, l’OM ne pointe qu’à la neuvième place du classement des équipes à domicile avec seulement 11 points pris sur 18 possibles, suite à la défaite initiale face à Caen et aux matchs nuls face à Monaco et Lens. Au-delà du fait de dépasser le MHSC au classement, l’enjeu pour les olympiens se situe surtout au niveau comptable : redevenir souverain à la maison pour retrouver des chiffres de champion et partir en reconquête pour le titre.
Depuis le début de saison, l’OM avance à un rythme de 1,69 point par match : si dans une Ligue 1 atone et terne cela suffit aujourd’hui pour être potentiellement leader, il est probable qu’une ou plusieurs équipes vont commencer d’accélérer rapidement, et il faudra que l’OM en soit.
Une série à construire
La victoire en Russie va faire un bien fou à l’effectif olympien, débarrassé enfin de ce premier objectif qu’était un huitième de finale de Ligue des Champions. Elle va aérer les têtes, minimiser la fatigue et donner du baume au coeur à des joueurs qui ont tout à gagner à rebâtir une série de bons résultats face à quelques équipes du haut de tableau. Et il en faudra de l’énergie et de la confiance pour maîtriser un programme de fin d’année délicat : Montpellier samedi, puis Rennes mercredi, ensuite Nice, Auxerre, Lyon et Brest… Rien d’insurmontable, mais il sera nécessaire d’être au niveau. Didier Deschamps et José Anigo sont optimistes car la perspective de la Ligue des Champion va permettre de garder l’effectif sous pression. Et puis, dans le jeu, il y a quelques raisons de garder le sourire : une défense stabilisée en attendant la probable suspension de Souleymane Diawara, avec un Azpilicueta en nets progrès et aucun but encaissés lors des deux derniers matchs ; un milieu de terrain plus efficace à défaut d’être rayonnant ; et une attaque en gain de confiance, au sein de laquelle tous les joueurs hormis Gignac (au mieux sur le banc demain) ont marqué depuis les deux dernières rencontres.
Il n’y a pas de quoi être euphorique, mais comptons sur le caractère d’un entraîneur qui entend bien capitaliser sur un succès européen et entretenir une exigence forte vis à vis de ses joueurs, cette culture de la gagne si précieuse dans les temps faibles, pour enchaîner des résultats positifs d’ici la trêve. Sans cesse répéter de bonnes performances, voilà le credo de Didier Deschamps.
Ainsi, avant même de songer à une éventuelle première place face à Rennes mercredi prochain, ça recommence donc par Montpellier dès demain, une équipe qui n’est jamais parvenue à s’imposer au Vélodrome en championnat ; mais attention au piège tout de même, car dans 60% des cas précédents, le MHSC a obtenu le nul face à l’OM boulevard Michelet : il faudra faire preuve d’équilibre et d’autorité pour récupérer les trois points.
Parce qu’il y a des statistiques à améliorer à domicile et parce qu’il y a une nouvelle série à étendre.
Aussi et surtout parce qu’aucun de nous, supporters heureux et hommes raisonnables, n’a vraiment envie que le MHSC s’empare de la tête du championnat et que son président Louis Nicolin, figure bonhomme mais sans concessions, vienne nous pisser joyeusement à la raie, tout fier de son coup… Si la reconquête du titre sera ponctuée de quelques déceptions, on aimerait sincèrement éviter celle-ci. Face au second de L1, une victoire, donc.
