OM – Monaco : défiscalisation des passions

Décidément, l’OM vogue au rythme des saisons. Un printemps parfumé, qui voit fleurir des espoirs pour le futur. Puis un été radieux, bien que parfois orageux, aux températures agréables. Et un automne terne, qui laisse tous les supporters complètements fanés. Il reste à savoir si cette équipe est plutôt du genre à se décomposer, avant […]

Décidément, l’OM vogue au rythme des saisons. Un printemps parfumé, qui voit fleurir des espoirs pour le futur. Puis un été radieux, bien que parfois orageux, aux températures agréables. Et un automne terne, qui laisse tous les supporters complètements fanés.
Il reste à savoir si cette équipe est plutôt du genre à se décomposer, avant de devoir labourer prochainement pour y planter de nouvelles graines, ou si nous avons là un bulbe qui attend le retour des chaleurs pour enfin germer. Nous autres supporters commençons à en avoir marre du jardinage éphémère et à cette terre du Vélodrome en jachère depuis trop longtemps. Mais, petit à petit, la révolte laisse la place à une réaction désinvolte.

Nul besoin de revenir sur l’adversaire du soir. Un club où les joueurs peuvent connaître les abonnés par leur prénom. Une équipe capable de passer d’une finale de Champion’s League à l’anonymat le plus complet. Un ténor du championnat qui peut être dernier du championnat dans l’indifférence la plus totale. Certes le sportif va mieux du côté du Rocher, mais pour quels objectifs ? Les stars signent pour évoluer à Louis II, mais pour quelles motivations ? A l’heure où l’instabilité marseillaise est pointée du doigt, que dire du turnover impressionnant des mercenaires du côté de l’ASM. Mais honnêtement, on s’en branle gentiment… Les gros clubs de l’hexagone ont tous leurs problèmes. Paris avec une minorité de supporters violents qui discréditent tous les autres, sans parler d’un secteur sportif désastreux. Lyon cherche toujours une ferveur populaire, des stars motivées pour aller jouer à Gerland, et une adversité capable de mettre en valeur un championnat digne de celui de Norvège. L’OM, au final, est un mélange hétérogène des trois. Quel exploit de regrouper les forces et les faiblesses des principaux concurrents en un seul club !
En gros, et sans entrer dans des détails superflus, les olympiens ont le public que n’a pas Monaco, la ferveur et la passion que n’a pas l’OL, et des perspectives d’avenir que les parisiens espèrent retrouver un jour. De l’autre côté, le succès sportif lyonnais, le compte en banque princier, ce n’est pas encore gagné… Heureusement que l’ennemi intime de la capitale est encore plus fauché et moins bon sur le terrain, cela permet de remonter un moral qui prend une claque quand on voit des Nancy ou des Sochaux devant au classement…

Depuis ces trop nombreuses années de disette (autant arrêter de compter), les solutions ont quasiment toutes été essayées. Nous en sommes arrivés à une situation totalement hallucinante, qui reflète bien le mal phocéen. L’OM est en effet la propriété d’un milliardaire suisse qui prend le club pour un jouet. Son président délégué est un ancien agent de joueurs, épaulé par des bureaucrates discrets. Le directeur sportif n’est autre qu’un ancien entraîneur limogé, faute de résultats, avec l’assistant d’un entraîneur démissionnaire sur le banc. Saupoudrez le tout avec une star complètement carbonisée à l’animation offensive, et un buteur de classe mondiale plâtré. Heureusement, le censeur / promoteur de boxe ne fait plus partie du décor, sinon la scène aurait de quoi effrayer le premier milliardaire russe venu racheter la poule aux oeufs d’or du foot français…
Le principal problème ne vient pas des rumeurs sur la mainmise de la mafia, de la possible vente du club ou du recrutement du premier pèlerin issu de L2. Le plus dramatique dans l’histoire, c’est que tout ce remue ménage est devenu le pain quotidien du supporter olympien, alors qu’à la base nous voulons juste voir 11 gars mouiller le maillot, chanter pour eux, les encourager et avoir la joie de les voir soulever des trophées. Ce n’est pourtant pas trop demander… A force de s’épuiser sur ce bordel ambiant, la passion s’use. Espérons qu’elle ne s’éteigne pas…

Sur les dix derniers matchs, l’OM a prit 8 misérables points, un bilan digne d’un reléguable ou d’un promu sans le sou. Le plus drôle dans l’histoire, c’est que la deuxième place est à portée de fusil, et que nos principales forces ont été absentes ces derniers temps.
La victoire ce soir est bien évidement impérative, pour garder la tête hors de l’eau et ne pas griller la fin de la saison avant la trêve. Et puis au fond, même la plus profonde des lassitudes ne résiste pas à la passion engendrée par une victoire des marseillais. Monaco peut se payer des stars hors taxe, à l’OM nous avons une ferveur TTC. Les 3 points seront donc vitaux. Pour regarder droit devant, pour entretenir la flamme, et pour souhaiter la bienvenue à ce numéro 9 à la crête blonde, que l’on a tant attendu…