Le marché hivernal vient à peine de refermer ses portes, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a une fois de plus été relativement calme. Les aigris (ou les rêveurs) seront déçus de na pas avoir vu arriver un nom qui brille dans l’effectif olympien. Mais était-ce bien nécessaire, quand Djibril redevient le Cissé que l’on aime et que le Sénégal se fait sortir aussi rapidement de la Coupe d’Afrique ? L’OM ne s’est peut être pas renforcé de manière spectaculaire, mais le club a toutefois recruté des joueurs permettant d’étoffer quelque peu le groupe tout en se délestant de joueurs en rupture de banc. On repassera donc pour voir une nouvelle star débarquer sur la Canebière. Qu’importe. Car c’est une hypothétique qualification pour l’Europe qui pourra redonner le moral aux supporters, pas le fait de voir évoluer un Vagner Love en Intertoto.
Il est parfois surprenant de voir les choix de carrière de certains joueurs. Maintenant que le foot est devenu un business énorme, les sirènes de l’argent font perdre la tête à tout le monde. Quand on connait le talent d’un Nicolas Anelka, quels regrets de l’avoir vu se perdre dans des clubs anglais de seconde zone, dans le championnat turc, ou au Parc des Princes ! Quand on est une star ou une pépite en puissance, on rêve de Madrid, de Barcelone, de Londres ou de Milan. Lorsque l’on est un très bon joueur, on pense à Séville, à Rome, ou a Liverpool. Et si on est un honnête joueur de bon niveau, on frétille devant Portsmouth, Glasgow ou Livourne. Pour les autres, il y a la Jupiler Ligue, le Qatar ou la L1.
En France, il n’y a toutefois pas 36 solutions. On opte soit pour l’argent, soit pour la passion, soit pour gagner un titre à Lyon, soit pour rien (ou le maintien). Ca tombe bien, les deux premières options s’affrontent ce soir en terres olympiennes ! Il y a encore une quinzaine d’année, Marseille et Monaco figuraient au top des destinations européennes. Ce n’est pas pour rien que les Waddle, les Klinsmann ou autres Völler sont venus porter les couleurs princières ou phocéennes. L’AS Monaco a certes été un vivier de talents formidables, mais c’est surtout une usine à fric monstrueuse. Comment expliquer qu’un club si peu populaire puisse attirer des joueurs comme Saviola, Morientes, Vieri ou Chevanton, là où l’OL galère pour récupérer un John Carew ou un Milan Baros, et où l’OM doit attendre que Cissé se brise une jambe pour pouvoir le recruter ? Certes, il est appréciable de voir de tels joueurs fouler les pelouses de l’Hexagone, mais le manque d’équité à la faveur des défiscalisés du Rocher est toujours aussi scandaleux.
A l’OM, c’est l’histoire et les supporters qui font bien sur la carte de visite. Venir porter le maillot des champions d’Europe qui faisaient rêver quand on avait 10 ans, et se frotter à la pression marseillaise, ça doit être grisant quand on est au top à Sochaux ou à Rennes. Certes le chèque de fin de mois doit être sympa à encaisser, mais ce sont des moments difficilement descriptibles que doivent vivre les joueurs en entrant dans le Vélodrome, ou en inscrivant un but comme celui de Valbuena contre Caen. Avoir une telle ferveur et subir une pression aussi constante, qu’elle soit positive ou négative, doit forcément apporter beaucoup dans l’optique d’une carrière… dans un grand club européen… Un bien triste constat quand on voit le gâchis que sont devenues les étoiles du championnat des années 80/90, et encore on ne parle pas du PSG ! Thiriez se poserait moins de questions si ces équipes tenaient leur rang…
Au coup de sifflet final, au pire après le dernier tir au but, une de ces deux équipes aura quasiment tout perdu cette saison. L’OM aura mis une croix définitive sur la possibilité d’ajouter enfin une ligne à son palmarès, et l’ASM devra tout mettre en championnat pour retrouver un accessit européen. Vous me direz, il y a pire. Le FC Metz tente une épopée en Coupe pour qu’on retrouve enfin une L2 parmi les finalistes, Auxerre tombe aussi bas que l’optimisme de son entraîneur, et les Niçois commencent à se rappeler qu’ils sont censés être une équipe médiocre et instable. Au final, il ne s’agit que d’un match de foot, et nous serons tous contents de voir les Olympiens lever les bras à la fin. Certains joueurs penseront à la double prime, d’autres vibreront à voir la joie des supporters. Et penser à gagner un titre, c’est pour quand ?