Noblesse oblige, chez ces gens-là monsieur, on boit du thé avec le petit doigt en l’air, on a un arbre généalogique long comme un jour sans pain et on collectionne à jamais les joyaux comme d’autres des boites de camembert. Mais, tout a une fin et on annonce déjà ci et là que la rente de la maison Grimaldi ne suffit plus à contenter les folies d’Albert.
Tout arrive, l’ASM, le club chéri de la famille à Rainier est à vendre. Exit les veuves noires dans les vestiaires de Louis II. Les temps changent, les russes sont dans la place. Sur la Côte d’Azur, on les appelle les nouveaux tsars. Leur fortune soudaine s’avère colossale. Là, c’est le groupe Fedcominvest, actuel sponsor maillot qui se dit prêt à injecter 55 millions d’euros pour couvrir le découvert de la danseuse monégasque. Faut dire qu’avec une masse salariale mensuelle de 3 millions d’euros, çà fait bobo au portefeuille d’enfiler des perles rouge et blanche sur fond de gazon vert.
Ah, ils ont de la gueule pourtant, les diam’s de son altesse sérénissime. A l’instar des Giuly, Nonda, Rothen et autres Gallardo, les carats sont légions sur le Rocher. Dame sur le papelard, çà brille de mille feux mais pas toujours sur le terrain. Didier, le nain du jardin princier est bien payé pour le savoir. Pour couronner le tout, il s’est fâché avec Simone, la diva transalpine. M’enfin, Monaco trône quand même royalement à la 3ème place du championnat. Les chapeaux ronds s’y sont faits enrhumer dimanche 4-0. Y’avait comme un avis de grand vent. Comme un ouragan ajouterait Stéphanie…
Loin de toute cette agitation mondaine, Perrin, notre petit épargnant, tel la fourmi de La Fontaine, gère ses économies. A son arrivée, on lui a pas donné un kopeck pour acheter du rutilant. On lui a dit tu te débrouilles avec ce que tu as. Alors, il a retroussé les manches de son étroit costume et a minutieusement replacé sur le terrain les quelques pépites qu’on lui avait laissées. En honnête homme, il a compté ses sous et a investi dans l’emprunt suisse. En tout bien tout honneur et avec l’aval de son banquier. Le casse de l’oncle Robert, çà a jamais été son truc. L’Alain, il sortira la pince-monseigneur que pour forcer le verrou de la défense princière.
A ce propos, pour déflorer les nobles cages, il dispose enfin de tout son petit monde. Il a un Baka tout neuf qui plante quand on lui donne deux chances. La première au ratage, la seconde au tirage un peu façon Tac O Tac. Il bénéficie d’un Chapuis qui épuise l’arrière-garde adverse à force de pénétration. Il retrouve aussi Lamine qui ne songe qu’à exploser à nouveau et Nando le stratège aux pieds d’argile chez qui la fragilité n’a d’égal que son talent.
A eux et à tous les autres, de Dos Santos à Leboeuf ou de Van Buyten à Celestini, sans oublier personne et surtout pas notre Bouchet préféré, il convient de rendre hommage pour ce titre, symbolique certes mais ô combien émouvant de champion d’automne.