OM-Nantes : des canaris et des hommes

Le FC Nantes Atlantique est moribond, menacé de relégation. Un monument de la première division française est sur le point de rejoindre le purgatoire. Quel intérêt pour un supporter de l’OM me direz-vous ? Aucun bien sûr. Qui peut bien se passionner pour cette équipe devenue sans identité sous la présidence ectoplasmique de Rudy Roussillon […]

Le FC Nantes Atlantique est moribond, menacé de relégation. Un monument de la première division française est sur le point de rejoindre le purgatoire. Quel intérêt pour un supporter de l’OM me direz-vous ? Aucun bien sûr. Qui peut bien se passionner pour cette équipe devenue sans identité sous la présidence ectoplasmique de Rudy Roussillon et qui évolue dans l’enceinte sans âme de La Beaujeoire ? Pourtant les raisons de s’intéresser à ce match sont nombreuses.

Ce match c’est d’abord, pour tout supporter de l’OM qui se respecte, l’occasion de recevoir le divin chauve chez lui, et lui offrir l’ovation qu’il mérite. Le remercier pour tout ce qu’il a apporté au club, chose que n’avait pu faire le Vélodrome l’an dernier, Fabien quittant le navire olympien sur l’amer match nul en terres girondines. Cette rencontre est également l’occasion de se rappeler les circonstances du match aller. A l’époque, un OM conquérant au jeu fluide et à l’attaque nucléaire se déplace chez des canaris apoplectiques qui font figure de victimes expiatoires. La semaine précédente le Charismatique Serge Le Dizet est remplacé par le talentueux Geroges Eo, un véritable festival de techniciens en bois et on se dit légitimement que le sosie de Jean-Claude Boutier ne pourra rien faire contre la furia olympienne. Pourtant contre toute attente les nantais dominent facilement un OM démobilisé et sans inspiration…

Comme les nantais n’ont qu’un tour dans leur sac ils tentent de nous rejouer le coup du choc psychologique. Cette fois le banc sera occupé par Michel Der Zakarian et Japhet N’Doram. Difficile mission que celle de ces deux pâtres d’autant que leur troupeau est décimé. Pourtant on se gardera bien de déjà nous voir leur tondre la laine des trois points sur le dos. Car cet OM, s’il a du caractère, a montré aussi son incapacité à gérer la pression, ses difficultés pour se mettre à l’abri. On en est donc à craindre un grand match de Fab’, une révolte des sans grade, un triplé de Pieroni, un bon match de Da Rocha autant de choses auxquelles les canaris ne croient même plus eux-mêmes. Au fond ce match n’opposera pas l’OM à Nantes mais verra les olympiens lutter contre leurs démons. Il ne servirait à rien de faire un état des forces en présence tant l’effectif nantais mérite sa place à l’échelon inférieur. Cette confrontation c’est enfin l’occasion de prendre des points après deux matchs convaincants dans le jeu contre Paris et Bordeaux mais qui se sont traduits par un bilan comptable famélique. Il est heureux que la médiocrité de la Ligue 1 Orange fasse que nous soyons encore en course pour une place sur le podium malgré neuf défaites. Pourtant l’équipe n’a plus le luxe d’abandonner des points contre les petits. D’autant moins à domicile.

Alors on voit d’ici les médias nous parler de révolte, d’union sacrée, du jeu à la nantaise ressuscité, mais la vérité, c’est que si l’OM prétend vraiment à une place en Ligue des Champions ce dimanche il faudra battre les canaris, leur mettre autant de buts que possible, les respecter en jouant à notre niveau et les envoyer en ligue 2 sans trembler, sans regret.
Et surtout pas la peine de nous sortir l’histoire éculée du choc psychologique nantais. Celle-là on nous l’a dé-Japhet.