Heureusement qu’il reste un brin de choses passionnantes dans ce football français. Une Coupe de France, la vraie, la seule digne d’intérêt. Et ce genre de match a au moins une saveur particulière, puisqu’il faudra un vainqueur ce qui changera de cette purge qu’est devenue notre triste Ligue 1. Incapable de proposer du spectacle et ingrat envers les formations qui tentent de proposer du football, tant la cagagne vit ses années d’or. On a encore du mal à percevoir toute la fine pruderie du challenge de la moustache offensive ! Barthez revient au stade Vélodrome pour ce match de Coupe de france. Ne le voir que 2 fois par an à Marseille, il y a comme un problème. Une nouvelle erreur de casting ? Plutôt une marque de fabrique tant nous sommes habitués à subir promesses non tenues, maladresses récurrentes et incohérences régulières. On nous rabâche sans cesse qu’il y a un manque de moyens pour réussir. On se demande de temps à autres si un apport de cellules grises ne devrait pas être la priorité du recrutement estival. Supporter des bricoleurs du dimanche dans ce vaste chantier qu’est l’Olympique de Marseille devient de plus en plus pénible…
Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon cette rencontre serait une opposition entre cadavres. La seule constance dans les recrutements annuels des 2 clubs est l’achat d’une nouvelle pelle, l’arme fatale pour se creuser une jolie tombe. Le choix de l’épitaphe reste encore à débattre. Les deux favoris étant « Reste in pisse » et « plus le fumier est bon, meilleure est la pelouse ». Lorsque l’un avait affiché comme objectif de sortir la tête de l’eau en flinguant son organigramme et son recrutement à moult reprises dans la saison, l’autre tâtonne. Se retrouvant bien loin des ambitions affichées, légitimes à la vue de l’effectif et qui au final peine à tirer son épingle du jeu d’un championnat dont la faiblesse pourrait gonfler les chevilles des artisans de la première division finlandaise. La beaufitude française a au moins une qualité, elle n’est jamais avare d’excuses de tout ordre. Pillés par les clubs étrangers, volés par les arbitres. On va bientôt nous sortir que le fait de ne pas avoir de buts est en grande partie lié à une réelle logique puisqu’on joue même les pingres sur la qualité des ballons. Cette Ligue 1 Orange est de plus en plus l’apanage de la mauvaise foi et de l’excuse en bois, chacun se déchargeant de sa cupabilité en la refilant au voisin et prenant le supporter pour otage, voire le considérant sans scrupule, aucun, pour le plus sombre des abrutis. Il y a pourtant matière à être énervé à Marseille. Notre fidélité a été exemplaire et ce malgré la disette en titre qui dure depuis plus d’une décade. Notre ventre crie famine et les coupes à toto ne sont pas là pour suffire à remplir notre panse tant sa conséquence n’a que le mérite de faire rire la France entière très tôt en étant éliminé par des guignols comme des amateurs. Une simple Coupe de France serait déjà charmant, puisque la qualification en Ligue des champions est plus que compromise et qu’on espère éviter à Nantes de jouer les gigolos alors qu’une remontée immédiate, en cas de relégation, sera bien plus importante. On parle en connaisseurs. La chienlit d’un séjour en Ligue 2 nous étant déjà arrivé en pleine face. Peut-être même une saison de trop. Mais on nous aime tellement… A défaut de trouver le Graal, on a trouvé Le Graet. Comme quoi tout se tient : on a tellement l’habitude de voir des sangsues nous tourner autour et nous chercher des poux même après avoir été rasé. Notre faiblesse sportive ne gênant pas les vautours de service pour pondre sur notre malheur des missives assassines. L’ironie du sort est bien entendue que la violence et la fréquence des coups ne fait qu’amplifier notre dégoût et que cette haine sera immortelle. A force de penser au passé, on a forgé notre mémoire.
Le contenu de la rencontre sera intéressant à éplucher, les Olympiens auront à coeur de briller devant leur public, exigeant mais connaisseur. Une possible qualification pour une finale n’est en rien à prendre avec la légère, un non-match serait considéré comme une faute professionnelle et on doute que les joueurs prennent le simple risque de se (re)mettre les supporters à dos en négligeant cette demi-finale puisque leur colère serait terrible à l’image de la déception qui pourrait accompagner une élimination si près du but. Mais un match de football se dispute en général avec un adversaire et les Canaris en disgrâce en championnat semblent prendre cette Coupe de France comme un extraordinaire bol d’air pour cette saison qui pourrait bien être épouvantable au final avec une relégation leur pendant au nez. D’autant plus que l’on sait que le gardien nantais, auparavant chouchou du stade Vélodrome ne manque que très rarement les grands rendez-vous au risque d’écoeurer à lui tout seul toutes les tentatives de n’importe lequel des attaquants de la planète. Et lorsqu’on observe la maladresse habituelle des attaquants marseillais, on prie pour que l’emprise sur le match soit totale afin d’être presque certain de concrétiser au moins l’une des nombreuses occasions éventuellement disponibles. Cet Olympique de Marseille a tellement l’habitude de jongler avec notre palpitant qu’on se dit tout de même qu’une qualification pourrait se trouver une nouvelle fois laborieuse. L’empirisme et la médiocrité étant tellement le lot quotidien de cette équipe phocéenne, à notre plus grand regret.
Que nos joueurs se dépouillent, que l’envie soit présente et le réalisme au rendez-vous si possible. Le supporter gronde et est plus que fatigué de toutes les déceptions et avanies qu’on accumule comme de vulgaires casseroles insultantes tant notre foi est inestimable. La saison dernière avait déjà un sentiment d’inachevé avec cette défaite en finale. Ce soir, c’est la qualification ou la bronca. Les grands discours ne marchent plus, on veut des titres et celui-là nous est presque offert sur un plateau depuis qu’on a écarté les Lyonnais. La victoire et c’est tout. La maxime de Pierre de Coubertin ne fait pas partie de notre vocabulaire, qu’on se le dise enfin !