Le recrutement salué par tous les mélomanes de la presse laissait présager un avenir plutôt radieux du côté de la cannebière. Après des débuts plus que poussifs, on se demande encore si chacun ne s’est pas vu trop beau car il faut bien le souligner, le recrutement jugé cohérent et les matchs amicaux plutôt convaincants ne sont que des trompes l’oeil tant la faiblesse collective est effarante dans ce couperet qu’est la compétition officielle. Certains diront que l’harmonie va se mettre en place progressivement, d’autres diront à juste titre que cette mélodie de crécelles commence rapidement à faire mal aux oreilles. Le match contre les aiglons, qui est toujours un bon test dans l’engagement, vient à point nommé pour voir si cette équipe a le coffre d’un baryton ou celui absurde, compte tenu de la volonté du directeur sportif, d’un assemblement de castrats.
L’entraîneur phocéen a ses idées, offensives, qui devraient à priori nous satisfaire puisqu’il serait absurde d’offrir à ses nombreux supporters un visage terne et cagagneux comme l’offre une partie des formations françaises. On réclame du spectacle et de l’envie, ce qui avec l’effectif mis à la disposition d’Emon ne semble pas être quelque chose d’insurmontable. Les fausses notes qu’on prête bien trop facilement au manque d’automatismes doivent être corrigées très rapidement puisque le recrutement a été ciblé en prenant des personnes confirmées et régulièrement maestro dans leurs précédents clubs. Il faudrait que chacun accepte de prendre ses responsabilités pour aller au charbon pour avoir au moins un équilibre et non un rendement hétérogène. Avant d’oser vouloir prétendre jouer dans la cour des grands de la Ligue des Champions, il faudrait déjà confirmer par réussir des partitions mélodieuses dans l’hexagone. L’objectif premier de la saison étant bien entendu de déjà confirmer la progression du club qui semble réapprendre les bases du solfège ; commencer par des fondamentaux plutôt que de mettre la charrue avant les boeufs. Un grand club comme devrait l’être l’Olympique de Marseille se doit de pouvoir gérer chaque rencontre avec sérénité et professionnalisme et l’accumulation des rencontres devrait être préparée avec la précision d’un métronome. Ce n’est pas le cas. L’empirisme qui accompagne le club marseillais fait peur, chaque match, au moins depuis le début de la saison, donne au supporter le risque de la syncope. On a du mal à supporter les excuses qu’on nous sert à toutes les sauces à chaque fois pour mettre un bémol : on nous avait promis au début que chaque poste était doublé et le recrutement a été achevé très tôt ce qui permettait de bien travailler, que faut-t-il de plus ? Entre pisser dans un violon et nous prendre pour des trompettes, il ne faudra pas s’étonner, si bientôt, ce sont les dirigeants qui devront jouer aux sourds lorsque viendra la bronca…
L’adversaire du jour est plutôt bien connu, le voisin niçois nous offre généralement des oppositions accrochées et hargneuses, véhiculant parfaitement la réputation chaude des équipes sudistes. Pour venir à bout de cette formation, il faudra très rapidement être dans le bon tempo car cette équipe ne souhaitera certainement pas subir naïvement la pression du vélodrome en laissant les Marseillais jouer en solo. La tonalité du match est plutôt claire, les 2 équipes ont besoin de points pour se rapprocher rapidement des objectifs qui sont les leurs et on sait que la rencontre n’aura rien d’amicale et qu’il ne faudra pas laisser place à l’improvisation. Les supporters marseillais sont de nature exigeante et chaque rencontre à domicile devrait être une victoire. La frustration des premiers résultats doit servir de moteur aux joueurs plutôt que de provoquer un nouveau soupir du public, de plus en plus inquiet sur cette équipe censée être préparée pour faire bonne figure en coupe d’Europe et s’inscrire sur la durée en championnat. Le calendrier était connu depuis un long moment et on se demande encore comment nos dirigeants n’ont pas mieux préparé la gestion de ce mois d’août, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes et des espoirs placés dans ce bel orchestre, sur le papier. Quoi de mieux qu’un adversaire ayant du répondant dans les contacts pour enfin bien réviser ses gammes ? Que nos joueurs se mettent au diapason et nous montrent qu’il y aura bien un collectif cette saison et non pas simplement la mise bout à bout de noms plus ou moins ronflants, on veut du rythme et que ça sonne juste, notre patience a été jusque là plutôt exemplaire !
Avant un déplacement chez l’éternel rival parisien, gagnons et avec la manière si possible, les objectifs qui sont affichés ne seront pas atteints d’un simple coup de baguette magique mais bien en travaillant et en respectant ce maillot qui se mérite. On ne veut pas de danseuses et la méthode la plus simple pour finir devant, c’est rappelons-le : bouger son derrière…