Souvent, les élections se succèdent et ne se ressemblent pas : un parti peut gagner les européennes et perdre les régionales. En football comme en politique, il arrive d’enchaîner différentes échéances avec un bonheur inégal. L’OM de ce début de saison le montre bien : largement au niveau de la phase de poule de la Ligue des Champions, il est plus qu’à la peine en championnat, déjà largué, au tiers de la compétition, à 14 points derrière le leader parisien.
Après les canons, l’orage ?
Cette semaine illustre bien les différences entre les rendez-vous du club marseillais : après avoir obtenu le nul, mardi soir, dans un Emirates Stadium flambant plein à craquer, face aux Gunners, présents en Ligue des Champions depuis quatorze ans, les olympiens accueilleront ce dimanche après-midi (au grand dam de Didier Deschamps) l’OGC Nice, son quasi-voisin, actuellement 16e de Ligue 1. Enfin… seulement si la rencontre n’est pas annulée à cause des intempéries violentes qui frappent ce week-end le sud de la France ! En tout état de cause, le relâchement sera le danger numéro 1, et la concentration le maître-mot pour éviter un nouveau faux-pas en championnat, qui risquerait de casser la belle dynamique sur laquelle surfe l’OM depuis deux semaines.
Le dernier derby du Sud-Est
Après les relégations successives du Sporting Toulon, de l’AS Cannes, de Martigues, d’Istres, et plus récemment d’Arles-Avignon et de Monaco, l’OM et Nice, les clubs des deux plus grandes villes, sont désormais les derniers représentants de la région PACA en Ligue 1 ! Même s’ils ne boxent pas dans la même catégorie, quant au budget, au stade, et au nombre de supporters, ils ne sont actuellement séparés que de 4 petits points au classement du championnat de France. De quoi aiguiser l’appétit des Aiglons, qui se sentent prêts à contester l’évidente suprématie régionale des Phocéens…
Des Niçois bien connus… et ambitieux !
C’est devenu une (triste) habitude, depuis plusieurs saisons : les adversaires de l’OM se plaisent à fanfaronner avant d’aller au Vélodrome, claironnant qu’ils ambitionnent d’en repartir avec les trois points de la victoire ! C’est encore aujourd’hui le cas de Kafoumba Coulibaly, qui « ne doute pas que Nice ait les moyens » de battre l’OM chez lui. Tout le problème est que les supporters marseillais, eux non plus, ne doutent pas que leur équipe est encore fragile, à la merci de n’importe quel adversaire, et surtout capable de se faire peur toute seule !
D’autant que plusieurs Niçois connaissent bien l’environnement du Vélodrome, et voudront montrer qu’ils y sont chez eux. C’est évidemment le cas d’Éric Roy, l’entraîneur du club, qui, en tant que milieu défensif, avait fait trois excellentes saisons à Marseille, accompagnant la remontée du club en D1 et l’emmenant à un point du titre de champion, et en finale de coupe UEFA. La finale de l’UEFA, Camel Meriem (de retour dans le groupe niçois), l’a lui aussi connue sous le maillot marseillais, avec hélas le même résultat… Plus récemment, l’OM a également vu passer l’Argentin Renato Civelli, et enfin Fabrice Abriel, qui a même été sacré champion sous les ordres de Didier Deschamps en 2010. Autant de joueurs dont on imagine déjà la motivation…
Un élan fragilisé ?
Après la défaite contre Arsenal, Didier Deschamps, en passant au 4-4-2, a opté pour une solution plus offensive, et a permis au club d’enchaîner trois victoires, suivies d’un bon résultat à Arsenal, au prix d’un retour au 4-5-1. Cette série s’est également appuyée sur une sérénité défensive retrouvée, grâce aux performances de Nicolas Nkoulou, loué de toutes parts, mais aussi de Rod Fanni, impressionnant contre Arsenal. Le problème est que Deschamps va devoir faire sans lui, pour au moins un mois, et que l’on peut craindre que le 4-4-2, qui suppose un énorme travail défensif et offensif des latéraux, soit fragilisé par son absence. Il n’est heureusement pas impossible d’espérer que Cesar Azpilicueta hausse encore son niveau de jeu, et apporte tout ce que l’on est en droit d’attendre de ce jeune latéral talentueux !
De la force morale… et de l’audace !
Une chose est sûre, les joueurs marseillais espèrent s’appuyer sur les bons résultats pour y puiser de la force morale, histoire de renverser le cercle vicieux dans lequel les avait plongé leur début de saison : défaite, doute, défaite. C’est là-dessus qu’insistent les deux leaders de vestiaire et de terrain que sont Steve Mandanda et Souleymane Diawara, et ce sera sans doute un des points forts du discours de Didier Deschamps.
En tant que supporters, on se permettra également d’espérer voir se confirmer les bonnes dispositions offensives aperçues lors des semaines dernières, qui ont semblé être la meilleure rampe de lancement possible pour obtenir des résultats. Car, pour pouvoir sentir à nouveau le parfum de la coupe d’Europe, il faut commencer par s’imposer chez soi, dans son stade, dans sa région, dans son championnat !