OM : Onze matamores ou onze matadors ?

Après la fin du match contre Lyon, la première pensée qui vient à l’esprit du supporter marseillais peut être à la suivante : « C’était bien la peine de jouer les fanfarons dans la presse pour livrer un match aussi minable ». C’est à se demander ce qui peut parfois passer par la tête des joueurs et […]

Après la fin du match contre Lyon, la première pensée qui vient à l’esprit du supporter marseillais peut être à la suivante : « C’était bien la peine de jouer les fanfarons dans la presse pour livrer un match aussi minable ». C’est à se demander ce qui peut parfois passer par la tête des joueurs et des dirigeants. Cette saison, force est de constater qu’avant chaque grosse rencontre, on a droit à la même rengaine : « on est confiant », « on y va pour gagner », « Ils ne nous font pas peur » et bla bla bla… Au final, l’OM s’est pris une déculottée au Vélodrome par son ennemi « historique » et s’est montré infichu de répondre présent lors des deux rencontres face à l’ennemi « journalistique » en décembre (0-0) et mercredi.

Une campagne de presse ridicule
Tout au long de la semaine qui a précédé le match, joueurs et dirigeants y sont allés de leur petite phrase, histoire de se mettre dans l’ambiance. Des piques de Pape Diouf « Historiquement, Lyon n’a jamais déclenché de passion », à la confiance d’Eric Gerets, en passant par l’optimisme débordant de Ronald Zubar : « Nous avons toujours réussi à mettre l’OL en difficulté c’est pourquoi Lyon nous craint », il était difficile de passer à côté des propos positivistes du côté marseillais. D’aucuns diront que c’est normal, que ça fait partie du folklore d’avant match, que ça fait monter la pression, les joueurs seront plus motivés sur le terrain… Soit. C’est vrai lorsque le spectacle est à la hauteur de la promotion. Or, mercredi soir, les Marseillais ont tout bonnement été RIDICULES. Face à l’engagement de tous les instants imposé par les Lyonnais, avec un pressing haut et des prises à deux sur le porteur de balle, nos Olympiens se sont dégonflés comme des ballons de baudruche. La rencontre labellisé Ligue des Champions des septuples champions de France renvoyait les Marseillais à un niveau de cours de récréation. Des passes approximatives, aucun appel ni solution au porteur de ballon, un jeu d’équipe inexistant, en d’autres termes : une purge !

Un mal récurrent !
Ce n’est malheureusement pas la première fois cette saison que les Marseillais se prennent les pieds dans le tapis au moment où tous les projecteurs sont braqués sur eux. A chaque gros rendez-vous hexagonal, l’OM s’est montré incapable de sortir le grand jeu. La leçon infligée au Vélodrome par des Parisiens sérieux et appliqués avait eu raison de Marseillais parfois dilettantes ainsi que le piètre 0-0 recolté à Gerland en décembre avaient été précédés eux aussi de belles paroles et promesses. Quel est donc l’intérêt pour les Marseillais de jouer les coqs dans la presse alors qu’ils sont incapables d’être à la hauteur de leur palabre ? Si encore, l’OM avait été éliminé après s’être montré conquérant, sérieux et professionnel, que le match livré avait été digne du rang que l’OM prétend avoir, il n’y aurait eu que les charognards pour crier au scandale. Après tout, en Coupe, il faut bien un vainqueur et un perdant. Si l’Olympique Lyonnais a parfaitement fait déjouer l’OM, il faut souligner que les Marseillais n’ont pas fait grand chose pour les en empêcher.

A Sochaux pour se relancer
Les espoirs de gagner un titre cette saison reposent désormais sur le championnat et l’UEFA. Autant dire que supporters et joueurs se contenteront d’une enième place d’honneur (encore bien hypothétique) si cette équipe ne montre pas qu’elle a du coeur. Le potentiel est là et bien là, mais quid de l’envie ? Afin de continuer à rêver, il va falloir vite rebondir. Le mois de février devrait permettre aux Marseillais d’oublier la frustration de l’élimination. Dès dimanche, il faudra se déplacer à Sochaux, qui ne réussit que moyennement aux Marseillais depuis deux saisons et notamment leur victoire… en finale de la Coupe de France 2007. On pourrait presque parler de bête noire de l’OM (élimination en Coupe de la Ligue, 2 défaites à Bonal, 1 au Vélodrome pour 1 victoire). Même si les hommes de Francis Gillot ne sont pas au mieux cette saison, il va falloir être conquérant quitte à leur porter le coup de grâce tel un Matador abrégeant les souffrances d’un taureau qui n’avait rien demandé.

Un peu plus d’humilité dans les propos, un peu plus de cohésion et d’implication ne feraient pas de mal à des Marseillais qui ont paru bien lisses sur le terrain et peu concernés par l’enjeu que revêt un seizième de Finale de Coupe chez le tenant du titre. En outre, le retour prochain d’un aboyeur comme Lorik Cana, capable de remotiver ses troupes par un tacle assassin mais correct (ou pas) ainsi que celui du dynamiteur sénégalais pourraient favoriser la rédemption que l’OM va devoir aller quérir auprès de ses fans.