Garant de la bonne santé et du bon équilibre des comptes de l’OM, le président du conseil de surveillance, Vincent Labrune, avait éteint l’incendie l’été dernier en laissant filer la masse salariale dans des proportions qui, aujourd’hui, obligent le club phocéen à rectifier le tir. Et c’est le parisien qui, après Jean-Claude Dassier il y a quelques semaines, annonce l’opération dégraissage en fixant à -10% la baisse de la masse salariale du club. Dans un contexte tendu avec la suppression du DIC (qui coutera 4.7 millions d’euros au club), cette décision parait sage même si on peut s’interroger sur les finances de l’Olympique de Marseille qui avec un maximum de rentrées possibles (20 millions d’euros pour la Ligue des Champions, 50 millions d’euros pour les droits TV, quelques millions pour les deux titres hexagonaux, 4.5 millions d’euros avec Betclic, quelques millions avec le nouveau contrat maillot Adidas, la billetterie et le merchandising avec près de 500 000 maillots vendus) n’arrivent qu’à dégager très peu de bénéfices.
Une masse salariale qui s’est envolée
La saison passée, le plus gros salaire à l’Olympique de Marseille était celui de Boudewijn Zenden avec 263.500 euros brut mensuels. L’été dernier, les dirigeants de l’OM ont décidé de miser sur des joueurs d’expérience à forte valeur, les salaires se sont donc envolés. Ainsi l’OM a désormais la charge du salaire (chiffres France Football) de Gabriel Heinze (380 000 euros), de Lucho Gonzalez (360 000 euros), de Mamadou Niang (passé de 230 000 euros à 320 000 euros), Hatem Ben Arfa (250 000 euros), Steve Mandanda (220 000 euros). Passer d’un seul joueur à plus de 250 000 euros à 4 joueurs sans ressources supplémentaires est évidemment assez déraisonnable (+30% en masse salariale). Mais il fallait bien calmer le jeu et cette solution était donc la plus simple puisque l’actionnaire ne souhaitait pas investir (ce qu’il n’a plus fait depuis 6 saisons). Rappelons que le salaire de Jean-Claude Dassier serait de 70 000 euros selon Le Canard Enchainé, celui de Didier Deschamps de 180 000 euros.
Des salaires qui ont tendance à gonfler
Passé les hausses de salaire de l’été dernier, cet été est aussi une période propice aux jeux de pouvoir entre les joueurs, leurs représentants et le club. Ainsi actuellement Laurent Bonnart négocie âprement une prolongation de contrat. Stéphane Mbia fait monter la pression en laissant son agent faire les yeux doux au Bayern Munich, à Arsenal ou au Milan AC (on peut d’ailleurs noter que son contrat a été très mal négocié avec une clause libératoire à seulement 18 millions, soit juste 6 millions de plus que son achat).
Des joueurs voués au départ
Si déjà Bakari Koné a été bradé (3.5 millions d’euros) à un club qatari faisant économiser un salaire de 175 000 euros, d’autres joueurs sont dans le collimateur en vue d’un départ imminent. Fernando Morientes dont le salaire serait compris entre 200 000 euros et 330 000 euros selon diverses sources (sachant qu’à Valence l’espagnol touchait 430 000 euros) devrait logiquement quitter l’OM mais l’ancien merengue traine les pieds ! Une façon d’obtenir une coquette somme pour s’en aller ? Fort possible !
Plus utilisé depuis des lustres, Julien Rodriguez pourrait lui aussi quitter le club tout comme Vitorino Hilton (110 000 euros), Charley Fomen, Cyril Rool ou même Brandao (200 000 euros). Reste que ces départs seront un vrai casse-tête pour Deschamps sachant que le centre de formation phocéen est en panne et que l’équipe réserve jouera en DH la saison prochaine.
Faire aussi bien avec moins
En n’ayant utilisé que 23 joueurs durant la saison, Didier Deschamps ne s’est-il pas mis la corde au cou ? C’est la question que l’on peut se poser même s’il est évident qu’il y a à l’OM – mais c’est le cas dans tous les clubs – des joueurs en situation d’échec et dont les émoluments sont suffisamment importants pour que leur départ fasse du bien aux finances de l’équipe. Malgré tout, ces joueurs ne sont en général pas les plus payés et Deschamps ne devra donc pas se tromper sur son prochain mercato qu’on annonce réduit à 3 ou 4 recrues. Ce constat financier devrait amèner aussi inévitablement les dirigeants marseillais à se poser les questions des ressources du club. Il est étonnant que Lyon arrive à faire plus d’argent avec une popularité inférieure et des résultats proches. A méditer …
