Avec 3 défaites en 5 rencontres officielles, l’Olympique de Marseille vient de vivre un de ses pires périodes depuis quelques mois. Malgré un début de saison très encourageant avec 2 victoires et 2 matchs nuls au mois d’août (face à Rennes puis Bordeaux), les olympiens ne sont pas arrivés à concrétiser les espoirs placés en eux lors d’un mercato estival fort prometteur. Rappelons tout de même que la saison passée, le mois de septembre avait été tout aussi stérile avec 3 matchs nuls et 2 défaites dont une qui scellait l’élimination des phocéens en Coupe de la Ligue face à Sochaux.
Mandanda aux paquerettes
Peut-être touché par son place de titulaire perdue au profit d’Hugo Lloris en équipe de France, Steve Mandanda n’est pas, cette saison, l’homme qui scellait le sort de rencontres à lui tout seul. Coupable sur le premier but du Real Madrid, peu à son avantage face à Valenciennes et sans génie face à Monaco où il s’est incliné sur les deux seules actions des monégasques tandis que Stéphane Ruffier brillait dans les buts adverses, Mandanda serait-il en perdition ? Il n’est en tout cas plus le grand gardien qu’il était la saison dernière ! Certainement pas définitivement mais il a perdu de sa superbe. D’où peut-être le nombre important de buts encaissés sur ce mois de septembre.
Une défense aux abois
Deschamps en avait fait sa priorité et on pouvait penser qu’avec deux recrues de ce calibre (Gabriel Heinze et Souleymane Diawara), la défense phocéenne serait plus imperméable que celle de la saison dernière. Mais les statistiques sont meurtrières ! Face aux 11 buts encaissés en aout et septembre 2008 en 11 matchs et aux 12 buts concédés en 9 rencontres, on voit bien que ce mois de septembre a été réellement catastrophique sur le plan comptable. L’OM a encaissé autant de buts que sous Eric Gerets pour la même période tout en ayant recruté individuellement deux pointures dans l’axe et conservé deux latéraux de qualité.
Le problème n’est donc pas individuel mais collectif. Et la défense n’est pas là seule à viser comme l’admet fort justement d’ailleurs Didier Deschamps. « On prend trop de buts. Lorsqu’on en encaisse autant, il faut en marquer encore plus. Ce n’est jamais évident. Ce n’est pas seulement la faute de la défense centrale. C’est un ensemble. On doit être plus performant quand on n’a pas le ballon et notamment dans la récupération. »
Un milieu qui n’est plus le maitre à bord
En modifiant fortement le positionnement du milieu de terrain, le coach phocéen n’a-t-il pas fait là sa pire erreur ? Stéphane M’Bia, seul devant la défense, peine réellement à donner toute sa dimension là où Lorik Cana et Benoit Cheyrou arrivaient à tirer leur épingle du jeu. Pourquoi ne pas repositionner Cheyrou en milieu défensif pur aux côtés de l’international camerounais afin de ratisser le ballon dans des zones plus propices aux attaques éclairs ?
La question se pose tout comme celle du positionnement de Lucho Gonzalez qui alterne le bon et le moins bon. Si le talent de l’argentin est indéniable, il n’en a montré que l’once. Le public phocéen est patient mais il ne faudra tout de même pas trop le faire attendre.
L’entraineur olympien a aussi la fâcheuse tendance d’avoir ses têtes. Il lui faudra à l’avenir faire plus confiance aux » anciens » comme Hatem Ben Arfa ou Mathieu Valbuena dont les rentrées face à Monaco ont été pleines de promesses. Non pas dans une perspective individuelle mais pour retrouver le liant collectif de la saison passée.
Une attaque qui peine à concrétiser
Face au Milan AC, au Real Madrid ou à Monaco, les phocéens se sont procurés bien plus d’occasions que leurs adversaires. Malgré tout, leur incapacité à cadrer leur tir a vite fait de plier les débats en faveur des adverses. Or la destinée d’un champion se construit souvent au coup de réalisme plus que par des éclairs géniaux. Les olympiens devront beaucoup progresser mentalement et techniquement pour cadrer plus (on peut exiger du 50%) pour pouvoir espérer jouer les sommets. Les déchets offensifs ont un goût amer car, plus qu’un manque d’occasions, c’est un manque de concrétisation qui pousse les phocéens à la crise.
Trop de changements de joueurs au milieu de terrain ont fini de désorganiser une équipe qui se doit d’être le maitre du ballon, en Ligue 1 tout du moins. Baladés en première période par Montpellier, incapables de conserver le ballon durant la seconde période face au Real Madrid, transpercés facilement par Monaco par deux fois il y a quelques jours, les olympiens n’ont pas sur non plus marché sur les rossoneri il y a quelques semaines alors que la clé du match était là. Les nouveaux projets nécessitent des petits pas. Deschamps a tenté le pari de la grande lessive d’été là où il aurait fallu intégrer que quelques joueurs dont un système connu par les anciens. L’ancien capitaine des Bleus demande du temps mais il sait aussi que le public marseillais n’est pas connu pour sa patience. Pari difficile …