OM – PSG : et si on changeait de tactique ?

A la faveur d’une réflexion mûrie aux accents corsés d’un rhum arrangé guadeloupéen, je me suis figuré quelle pourrait être la parade marseillaise face à la défaite annoncée contre l’ennemi parisien. Imaginant de quelle manière trois techniciens plus ou moins reconnus auraient conseillé Elie Baup en vue de ce match, je vous livre la teneur […]

A la faveur d’une réflexion mûrie aux accents corsés d’un rhum arrangé guadeloupéen, je me suis figuré quelle pourrait être la parade marseillaise face à la défaite annoncée contre l’ennemi parisien. Imaginant de quelle manière trois techniciens plus ou moins reconnus auraient conseillé Elie Baup en vue de ce match, je vous livre la teneur de cet échange fictif, et les conclusions que j’en ai tirées. Morceaux choisis :

Premier intervenant : Thomas Shaaf

Entraîneur du Werder connu pour son goût prononcé pour le 4-4-2 losangé. « Elie, mein freund tu as un bloc équipe défaillant sur les côtés, pourquoi ne pas miser sur l’axe en évoluant dans un 4-4-2 en losange ? »

Composition : Mandanda – Fanni, Nkoulou, Mendes, Mendy – Romao, Lemina, Imbula, Valbuena – J. Ayew (Khalifa), A. Ayew (Gignac)

L’avis tactique : Baup dispose effectivement des éléments nécessaires à ce système hormis une inconnue sur Lemina, qui en dépit de qualités évidentes afin d’occuper cette fonction de piston côté droit n’a jamais évolué à ce poste et n’a que très peu joué depuis son arrivée(blessé) au mercato. Mais son entrée en jeu en LDC peut mener à penser que Baup souhaite lui confier des responsabilités dans l’entrejeu. Et vu les états de service de la plupart de ceux qui l’entourent, c’est dans ce rôle qu’il semble le mieux taillé pour fourbir ses armes. J’émets également un bémol sur la capacité surtout physique de Valbuena à tenir le poste de 10, sans décrocher de manière intempestive au risque de perdre un ballon chaud comme ça a pu lui arriver assez souvent ces dernières années (Bastia récemment, mais surtout Paris et le Bayern, erreurs payées cash à chaque fois).

Deuxième intervenant : Albert Emon

Ce dernier avait eu l’audace lors d’un match au cours duquel il avait fait évoluer l’OM en 4-4-2 avec trois milieux offensifs (dont Nasri et Ribéry) et deux attaquants avait frappé à l’époque. « Prends des risques minot ! Pose tes couilles un peu et joue en 4-4-2 avec Gignac et Khalifa devant Payet et Valbuena sur les cotés et Ayew et Imbula en relayeurs. Pis au pire, en fin de match on jouera la sécurité en faisant rentrer Thauvin et Jordan Ayew en latéraux. »

Composition : Mandanda – Fanni, Nkoulou, Mendes, Mendy – Valbuena, Imbula, A. Ayew, Payet – Khalifa, Gignac

L’avis tactique : no comment ! A part l’intérêt de se pencher sur le positionnement d’Ayew en relayeur et celui d’Imbula dans la position préférentielle de Seydou Keita, en l’occurrence en relayeur axial côté droit, position dans laquelle il peut aisément rentrer sur son bon pied et s’ouvrir différents angles de tirs pour sa belle frappe du gauche.

Troisième intervenant : Cesare Prandelli

« Il mio amico, je représente l’école italienne et vu l’opposition qui t’attend je ne saurais que trop te conseiller un 4-5-1 avec une sentinelle, deux relayeurs, deux ailiers inversés et un pivot en ne jouant ni trop haut du fait de la lenteur de l’axe défensif et de l’explosivité de Paris en contre, et ni trop bas afin d’imposer un gros pressing aux Franciliens, histoire de les empêcher de mettre en place leur plan. »

Composition : Mandanda – Fanni, Nkoulou, Mendes, Mendes – Romao, Lemina, Imbula, A. Ayew, Valbuena – Jordan

L’avis tactique : je partage pas mal l’avis de Prandelli sur l’intérêt défensif et tactique de cette stratégie. Par contre, il me semble que le trio Ayew Imbula Mendy commence à avoir des repères côté gauche tandis qu’une titularisation de Lemina exigerait celle de deux « habitués du côté droit. Valbuena,de par son statut et son ancienneté semble avoir une certaine avance sur Payet dans ce rôle.

Synthèse

Ce genre de matches est toujours la bonne excuse pour tenter un coup. Sans non plus être le prétexte à tout bousculer. Le 4-5-1 ou le 4-3-3 sont connus et maîtrisés par la plupart de ces joueurs.

La titularisation de Lemina donnerait du tonus à cette équipe qui a semblé en manquer cruellement lors de certains matches. Ses dispositions athlétiques semblent à même d’apporter une agressivité qui tendrait à équilibrer la donne au milieu dans la mesure où il a le coffre pour harceler en permanence un Motta à la relance tout en sachant combler les trous derrière et au milieu, voire à se projeter offensivement. En outre, la « petite forme » de Fanni et de Nkoulou ainsi que la relative lenteur de l’axe central ne se plaindront pas de pareil renfort qui permettra au premier de sécuriser ses montées et donc de mieux assurer ses centres. Le trio Ayew-Imbula-Mendy serait maintenu devant tandis qu’à droite les expérimentés Fanni et Valbuena sauront encadrer le petit Lemina afin que lui et l’ensemble du côté droit rendent une belle copie.

Et devant, personne ne s’étant imposé jusque là et étant donné l’inconnu concernant Gignac, la titularisation de Jordan Ayew semble sportivement la plus intéressante. Elle permettrait aux ailiers comme aux relayeurs d’avoir un pivot sur lequel ils pourraient s’appuyer ; et en cas de permutations, il n’aurait pas de mal à évoluer côté droit ou côté gauche voire en attaquant aux côtés de son frère lors de phases où Valbuena se retrouverait en meneur de jeu d’un 4-4-2 en losange. L’idée étant que les ailiers (André et Valbuena) puissent permuter selon les situations voire que les deux frères soient, dans certaines phases se retrouvent en attaque, alimentés par Valbuena dans l’axe, soutenus un cran au dessous par Lemina et Imbula et servis alternativement par Fanni et Mendy.

Pour peu que cette stratégie fonctionne, en fin de rencontre, un Paris s’exposant en contre serait livré alors aux entrées du trio Payet-Khalifa-Thauvin qui ne demanderait qu’à les punir.