Un match pour rien ? Pas si sûr. Nombreux sont les sceptiques à l’orée de cette rencontre entre l’OM et le PSV Eindhoven. Avec trois défaites en autant de matchs de Ligue des Champions, il parait en effet difficile d’espérer désormais quoi que ce soit dans cette compétition. L’OM reste bloqué à zéro point. Devant, le PSV en compte trois, Liverpool et l’Atletico Madrid sept chacun. Les Marseillais ne gagneront certainement pas la totalité de leurs matchs restants. À la vue des adversaires, cela paraît complexe. Et même si par un quelconque miracle cela se produisait, l’avance des uns et des autres est bien trop confortable. Mathématiquement, c’est quasi-bouché. Mais, ce match de mardi au Vélodrome nourrit d’autres enjeux. Deux, exactement. Un succès face aux Hollandais irait dans le sens de cette double ambition. Il faudra cependant que le collectif phocéen ressemble davantage à celui observé face aux Verts. Plutôt qu’à celui désabusé et sans réaction constaté avec frustration, il y a deux semaines, aux Pays-Bas.
Prendre trois points, avec ou sans la manière, à Marseille mardi, aurait un impact avant tout comptable. Pas sur la comptabilité, non. Sur les affaires sportives des hommes d’Eric Gerets. En battant le PSV, les Olympiens égaleraient le total d’Eindhoven au classement. Et relancerait, par là-même, la course à un reversement en Coupe de l’UEFA. Soyons clair. Après ce qu’on a vu lors de la phase aller, il est clair que ce groupe est scindé en deux. Liverpool et l’Atletico ont quasiment leur ticket en poche. Les deux formations lutteront désormais pour la première place. Le PSV semble promis à la troisième place suite à sa victoire face à l’OM. Mais la hiérarchie de bas de tableau peut encore être bouleversée. Il faudra battre les bataves au Vélodrome et prendre un point de plus qu’eux sur les deux ultimes rendez-vous. Dans ces cas-là, l’Olympique de Marseille serait réorientée.
Mais, une victoire serait surtout perçue comme une rampe de lancement en vue des échéances futures. L’OM a de la qualité, beaucoup de qualité. Le club l’a démontré en Ligue 1. Dans le sillage de Lyon, l’espoir est toujours permis en vue du titre. Après une période de mou (défaites à Eindhoven et face au PSG, match nul à Nantes), l’OM s’est semble-t-il remis les idées au clair en disposant de Saint-Etienne (3-1). Malgré de récurrentes largesses défensives, que Gomis a su exploiter une fois en première mi-temps, les Marseillais ont livré un match complet. Inspirés, efficaces et motivés, ils ont eu les Verts à l’usure. Ben Arfa a récité une partition géniale, Ziani a retrouvé son football pendant l’été, Cheyrou est un régulateur hors-pair. Nombreux sont les motifs de satisfaction et d’espoir. Battre les néerlandais boosterait considérablement la confiance marseillaise. Après avoir été fessé à trois reprises, disposer d’un adversaire habitué à la Coupe d’Europe, et même à son dernier carré, augmenterait le crédit de ce collectif parfois décrié. Si la Ligue des Champions n’est plus tellement à l’ordre du jour, cela servirait de match-référence pour la Ligue 1 – et ses prochaines échéances, dont un déplacement piège à Grenoble – et éventuellement pour aborder la… Coupe UEFA au printemps.
Et une défaite dans l’histoire ? Elle pourrait être utile. Douloureuse mais constructive. Décidément, ce ne sera pas un match pour rien. C’est écrit. Elle pourrait permettre à la direction d’y voir plus clair. En effet, un nouveau revers marquerait les manques et les défauts de cette équipe au plus haut niveau européen. Un bon moyen de construire la saison prochaine sur la durée. Ce n’est pas du masochisme. Mais parfois, il faut accepter de prendre des claques pour rebondir. Comme ne sait pas le faire Lyon au niveau européen. Chaque année, en février ou en mars, les lyonnais tirent leur révérence. Milan, le PSV, Manchester… Les années se suivent et se ressemblent. L’autre point qu’une défaite soulèverait, c’est la complexité du calendrier lié à la Coupe de l’UEFA. L’OM est devenu un spécialiste de cette compétition avec deux finales dans la dernière décennie. Mais l’agencement du tableau décidé par l’instance européenne use et abime les effectifs français, pas assez larges par rapport à leurs confrères allemands, anglais ou espagnols. Et l’ambition hexagonale s’effrite alors au profil du prestige d’aller loin dans une coupe qui n’en vaut pas forcément la peine. C’est subjectif, cependant. Chacun se fera son avis.
OM-PSV sera donc décisif à plus d’un titre. Aucun prestige. Mais une suite de saison à dessiner. Mine de rien, l’OM jouera gros demain à Marseille. Et quel que soit le résultat, il scellera la suite de la saison marseillaise. Une victoire aura du bon, mais pourra entraîner du mauvais. Une défaite serait criante du réel niveau continental phocéen, mais pourrait emmener du bon. Bref, c’est bien complexe ! Alors simplifions-nous la vie : l’objectif d’un compétiteur quand il commence un match est de le gagner. Alors, droit au but. Un seul mot d’ordre : gagner.