OM – Real : provoquer la chance

Putain de poteaux ! Après les Verts en 1976, c’est au tour des Marseillais de maudire les arrêtes des cages de football. Et si Brandao avait pu éviter la transversale à Milan pour pousser le ballon dans les buts vides ? Et si Diawara avait placé sa tête quelques centimètres à gauche du poteau de […]

Putain de poteaux ! Après les Verts en 1976, c’est au tour des Marseillais de maudire les arrêtes des cages de football. Et si Brandao avait pu éviter la transversale à Milan pour pousser le ballon dans les buts vides ? Et si Diawara avait placé sa tête quelques centimètres à gauche du poteau de Dida ? Nous n’en serions pas là à espérer un improbable revers de Milan à Zurich, ou un encore plus improbable succès de nos phocéens sur les Galactiques de Madrid par trois ou quatre buts d’écart. Avec des  » si « , on refait le Monde. Malheureusement, l’heure n’est pas aux supputations. Mardi soir, il y a bien un match à jouer et à gagner contre le Real Madrid. L’enjeu est tout simple : une qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. L’OM a-t-il raisonnablement une chance ?

Pour les pessimistes, demandez aux joueurs d’Alcorcon ce qu’ils en pensent. Ce petit club de la banlieue sud de Madrid, qui évolue en 3e division espagnole devant 3000 spectateurs, a terrassé le grand Real en coupe du Roi. Le score ?
4-0, justement. Si Niang, Brandao, ou Koné, ont peur de ne pas être à la hauteur, ils sont encore à temps d’appeler ces semi-professionnels que sont Borja ou Ernesto Gomez pour savoir comment ils ont contourné les Pépé, Ramos ou Casillas, et enfilé les buts comme des perles dans le modeste Santo Domingo.
Avec l’envie, tout est possible, tout est réalisable. Marseille a cette capacité à se transcender pour les grandes affiches. Le parfum européen lui emplit les narines. Le torse se bombe. Et tout exploit peut se dessiner.

Il ne s’agit pas d’être ultra-optimiste, non plus. Le Real reste le Real. Une terrible machine, capable de terrasser n’importe quelle équipe du continent dans un bon soir. Même privé de Kaka, l’entraîneur chilien Manuel Pellegrini pourra compter sur un réservoir offensif hors-norme : Ronaldo, Higuain, Benzema, Raul, van Nistelrooy… N’en jetez plus ! Le mal de tête guette. Sa défense en carton pâte est un motif d’espoir. Rien de plus. Demandez aux valeureux joueurs d’Almeria leur point de vue. Ce samedi, Modeste M’Bami et ses coéquipiers menaient 2-1 à Bernabeu à vingt minutes de la fin. Casillas avait une nouvelle fois été lâché par son quatuor défensif. Puis, soudain, la tornade blanche : trois buts en quinze minutes. C’était corrida. 4-2 pour le Real. Merci, au revoir.

Alors, à choisir, à quoi vous fierez-vous ? À l’incroyable exploit d’Alcorcon ou à la terrible désillusion d’Almeria ? Les deux scénarios sont envisageables. Moi, j’ai choisi. Je ferais confiance à Zurich. Les Suisses ne sont pas toujours neutres. Et avec ce coup de pouce, on pourra se contenter d’un bon 1-0 des familles !