En ces temps de vaches maigres, il devient de plus en plus compliqué de savoir ce que cet Olympique de Marseille a dans le ventre. La prestation contre les Suisses cette semaine n’a pas encore levé les doutes sur la capacité de l’équipe à bouffer les adversaires puisque les conditions étaient spéciales d’entrée. C’est le Stade Rennais qui se présente au menu pour ce premier match de championnat au Vélodrome. Les débuts de saisons compliqués sont régulièrement promis aux équipes qui vont descendre, les entames moyennes obligent à sortir la calculatrice très tôt. Autant dire qu’après le match contre Sedan, les supporters n’attendent qu’une chose : manger les Bretons à la maison.
Rennes devait avoir un grand club, c’était le souhait de Pinault. A croire que le modèle choisi a été celui de son homologue Dreyfus, qui flanche, puisque de l’eau a coulé sous les ponts depuis. La pluie légendaire de la Bretagne servant de clepsydre. Le Stade Rennais est devenu un bon club régulier de cette pauvre L1, rien de plus. Pour satisfaire cette comparaison, l’entraîneur qui avait des résultats est parti pour être remplacé par une solution interne cet été, le gardien qui faisait des miracles a choisi de partir également et les deux piquets qui étaient habitués à claquer but sur but se sont exilés en Allemagne. Les deux batteries étaient à plat la saison passée chez le Frei alcaline qui a marché deux ans et le Gimenez saline qui a marché … un match et demi (sic). Les deux clubs ont eu également la surprise d’avoir des joueurs réputés pour avoir des pieds carrés tenir pendant six mois avec une insolente réussite : Maoulida et Utaka. Pourtant il serait insultant pour le Marseillais et le supporter marseillais de dire que les deux clubs sont devenus comparables. La pression est différente, l’aura est différente et puis surtout, à la vue de l’histoire du club et de la passion qui s’en dégage, un grand club européen ou une CFA doivent avoir la même note de frais : repas complet avec café et digestif. Sur ce plan là, le Stade Rennais cherche encore son haricot magique…
Le restaurant Vélodrome est rempli d’affamés, il faut aussi se rappeler que de nombreux festins sont mémorables. Comme entrée cette année en championnat, le Stade Rennais se propose. Cette équipe n’est pas à prendre avec le dos de la cuillère, vu que la notre manque encore de concentration et de réalisme. Il faut espérer que les joueurs marseillais viennent sur le terrain avec un gros appétit et qu’ils ne fassent pas la fine bouche sur cet adversaire en difficulté. Le genre de repas de régime contre Sedan ne suffira pas pour se placer rapidement dans le rang des formations qui ont faim. Le Vélodrome était redevenu un endroit où les adversaires avaient des problèmes gastriques l’année dernière, que cette bonne habitude continue. Le 12ème homme est là depuis longtemps, les 11 autres ont trop facilement des coups de fringale inexplicables. Ce match verra le retour du joueur simple et insouciant qu’est Franck Ribery, son accueil pour le retour au bercail est attendu avec impatience et est sujet à interrogations. Il ne faut pas non plus oublier que lui se nourri de victoires et de folie et que ses maladresses sont dues en partie à sa jeunesse. Il semble désormais qu’il s’impliquera pleinement dans les cuisines phocéennes. Marseille étant une bulle qui protège les siens, il serait bien que les réprimandes ne durent pas trop longtemps pendant la rencontre. C’est un guerrier, sans doute un peu déserteur. Et si seulement le ravitaillement lui paraissait maigre et indigeste ? Même si la forme parait plus que malheureuse pour ses coéquipiers, il évoque le même avis que les supporters !
Une rencontre au Vélodrome, pas besoin de sortir la calculatrice pour se partager la note. 3 points et basta ! Penser le contraire, c’est comme sortir de la bile avant le match. Rennes ou un Trifouillis-les-Oies, c’est pareil. La maison doit proposer des repas de fêtes. Il faudra donc, comme toujours, prendre ce match au sérieux et respecter l’adversaire (ce qui n’est pas le cas de tout le monde), mais aussi assister à une partie pleine et calorifique. Que nos joueurs soient des morts de faim ! Parce que faut-il le rappeler, le supporter a la dalle !
