Dix-huit ans. L’interminable attente du peuple marseillais est en passe de s’achever. Ce mercredi, face à Rennes, l’OM a l’occasion de renouer avec sa glorieuse tradition de titres. À 21 heures tapantes, en pénétrant sur la pelouse du Vélodrome, les Olympiens connaîtront le résultat d’Auxerre – leur dernier concurrent – à Lyon et joueront (peut-être) pour décrocher leur premier titre de champion de France depuis 1992. Inimaginable il y a quelques mois. Tellement évident aujourd’hui.
À l’image d’une fusée qui s’apprête à un voyage lunaire, la préparation a été longue, linéaire, parfois chaotique, jamais quelconque. Elle aura duré cinq ans, avec l’avènement à la présidence du club de Pape Diouf. Le Sénégalais a tout remis en ordre de marche, a placé les bons entraîneurs aux bons moments permettant à l’OM de franchir les paliers avec logique, et attiré des joueurs de plus en plus talentueux et ambitieux. On croyait la construction en jachère l’été dernier : non-reconduction d’Erik Gerets, licenciement de Pape Diouf, décès brutal de l’actionnaire majoritaire Robert Louis-Dreyfus, doutes de José Anigo, vraie-fausse arrivée de Bernès, nomination de Jean-Claude Dassier à la présidence… Mais cette arrivée, finalement, aura apaisé un Deschamps incertain et véritablement lancé la saison 2009-2010.
Près d’un an plus tard, Marseille sent le souffle du décollage. Les ouvriers Mandanda, Andrade, Taiwo, Heinze, Rool, Mbow, Hilton, Diawara, Mbia, Bonnart, Bocaly, Kaboré, Cissé, Cheyrou, Abriel, Lucho, Osei, Ndoumbou, Valbuena, Ben Arfa, Koné, Morientes, Koné, Brandao et Niang ont remis le bleu de travail. Les cadres ont confirmé, les recrues ont dans l’ensemble assuré. Malgré des couacs (Real Madrid par deux fois, Lens par deux fois, Monaco), l’entreprise collective nous a fait vivre des chefs d’oeuvres dans la construction de certaines étapes : Lyon (5-5, 2-1), à Milan, face à Bordeaux, contre Nice… En ce 5 mai 2010, le décollage est enfin venu. Merci à nos Olympiens. Et n’oublions pas : » Il faut toujours viser la lune car même en cas d’échec on atterrit au milieu des étoiles « .