Gilardi pourra toujours utiliser son entre-jambes pour s’essayer au grattage car il a visiblement eu du mal à faire passer le coup du tirage. Bien sur, TF1 a encore des chances de s’offrir son Paris Saint Germain – Marseille fétiche et qui rapporte le jackpot en audience et donc en contrats publicitaires. Mais il faudra passer par la réalité du terrain pour cela. L’Olympique de Marseille reçoit le Stade Rennais de son côté et il serait fantaisiste de croire que la place au stade de France ne sera gagnée que par le biais du « hasard ».
Les 2 entraîneurs ont eu la main plutôt heureuse ces derniers temps. Le coach rennais a plusieurs fois de suite enchainé les coups gagnants, une série impressionnante qui a propulsée son équipe dans le haut du championnat et surfant sur cette vague qualifiée le club pour une demi-finale de coupe de France. Le problème, lorsqu’on est joueur, c’est que l’on devient gourmand et c’est déjà privé de jetons défensifs que Rennes a été mis au tapis par Nice. Une défaite surement dûe également à une fatigue mentale. Le poids des séries et des records à améliorer devient des fois trop lourd à porter. Cette défaite intervient-elle au plus mauvais moment ? Il est trop tôt pour le dire. Lorsqu’on devient flambeur, la seule idée qui vous vient en tête c’est de se refaire ! Une qualification pour une finale en guise de cagnotte, c’est déjà très alléchant… Jeannot Fernandez est lui aussi dans une bonne dynamique, pendant un moment il n’était pas totalement sûr des cartes qu’on lui avait distribuées en début de saison. Il a donc plutôt opté pour des tactiques défensives, pariant sans grands risques mais s’accaparant un pécule solide qu’il pourrait miser ensuite. Quel bluffeur ce Fernandez ! Il avait planqué des cartes dans sa manche, parceque depuis quelques temps, comme il sent son équipe plus sûre et plus solide, il n’hésite pas à jouer l’attaque bien aidé par les renforts du mercato hivernal qu’il connait bien. Après avoir été dernier du championnat, ce qui semble énorme et grotesque pour l’Olympique de Marseille, il n’est plus très loin d’offrir au club un trophée. Un mot qui a semble-t-il disparu du lexique phocéen.
L’Olympique de Marseille serait vraiment décu de ne pas accéder à la finale. C’est une évidence. Après avoir éliminé le quintuple champion de France sur un tapis vert sans l’aide du Croupier National de l’Ethique, il semble normal d’espérer encore plus tant l’ogre lyonnais faisait peur à beaucoup d’autres. L’opposition sera de taille, les rennais sont en pleine bourre à l’image de Utaka qui avant la CAN était plutôt le pouilleux de l’effectif breton alors qu’aujourd’hui c’est véritablement le Joker offensif. Le brelan de Roi Gourcuff-Kallstrom-Monterrubio chargé de l’alimenter est sous le feu des projecteurs et ces joueurs sont les garants de l’animation offensive que Boloni essaye d’imposer en complément de son bloc rugueux qui fait régulièrement ses preuves depuis 3 ans. C’est un système qui marche et dur à déranger. Il faut utiliser la feinte ou se montrer supérieur tout le match. C’est généralement difficile de faire déjouer cette équipe et même en essayant de bien faire il faut avoir les nerfs solides pour les faire plier. Leur gardien ainsi que son remplacant ne sont pas des bandits manchots. Mais Fernandez derrière ses discours à l’humilité à outrance reste un bon joueur de poker menteur. Il suffit de voir qu’il était réputé frileux il y a peu et qu’il abat désormais son carré d’as offensif à chaque rencontre. L’as de coeur Ribery chargé d’alimenter avec sa gnac les 3 autres comme Maoulida par exemple qui a du ronger son frein un moment en s’occupant comme il le pouvait à travers les casinos monégasques. Il n’est plus tout seul et parait être un bon camarade de jeu et pourtant il joue encore à la réussite. Pas besoin d’être sélectionneur de l’équipe de France et grand fan de tarot pour voir que juste derrière, un joueur comme Lorik Cana est un atout pour abattre les cartes adverses. Dans les grands rendez-vous, cet OM répond généralement présent. Et dans ces matchs couperets où le perdant n’arrivera à rien en se trouvant une excuse, il faut être là, être plus fort que l’adversaire tant physiquement que mentalement. L’Olympique de Marseille en plus d’une arrière-garde sérieuse a plus d’un tour dans son sac : Son public ! Qui une nouvelle fois répondra présent malgré l’horaire batard imposé par la télévision auquel il faut se plier. Ce stade est un bonus pour le jeu marseillais. Capable de porter certaines cartes de faibles valeurs à leur maximum, histoire de faire le coup de bluff optimal. On en arrive à faire déjouer l’adversaire pourtant sûr de son coup au départ. Une question de mental. Vouloir gagner c’est avant tout en avoir envie. Le supporter ne manque pas de le rappeler en encourageant ses couleurs. C’est surement le point positif de ce tirage et n’en déplaise à certains (qui se reconnaitront) , ce n’est nullement de la triche ou du cinéma ! Certains l’ont compris, en voulant jouer les mauvais joueurs par solidarité envers les diffuseurs qui n’aiment pas reconnaître qu’ils sont la banque et que les gros pigeons les aident à vivre. Le point jeton revient dans le capital. Il ne fallait pas essayer de jouer avec l’éthique. Le jugement est tombé comme un château de cartes. Sans surprise.
Il serait dommage de voir que cette demi-finale soit perdue à cause d’un simple coup de dés ; ou pire du tragique pile ou face de la séance de tirs aux buts qui menace de provoquer des crises cardiaques du côté des supporters des 2 équipes. Les Marseillais mériteraient vraiment cette finale pour esperer mieux ensuite, tant leur patience a été exemplaire depuis de nombreuses années, certaines clairement gachées. Les joueurs olympiens le savent tout comme ils n’oublient pas que l’adversaire n’est pas à prendre à la légère et qu’il faut un peu oublier l’euphorie du match contre Nancy. La mise est claire, c’est du quitte ou double ce match. N’imitons pas les Lyonnais et allons pour de vrai au Stade de France. Messieurs les joueurs : La chance, ca se provoque…