OM : riche en France, pauvre en Europe

Pour la douzième année consécutive, le cabinet Deloitte a publié son rapport concernant les revenus des clubs européens les plus riches, sur la saison 2007-08. Une analyse qui est réputée pour être la plus fiable parmi toutes celles relayées par nos amis journalistes. Ainsi, le classement proposé répertorie les recettes des vingt plus grands clubs […]

Pour la douzième année consécutive, le cabinet Deloitte a publié son rapport concernant les revenus des clubs européens les plus riches, sur la saison 2007-08. Une analyse qui est réputée pour être la plus fiable parmi toutes celles relayées par nos amis journalistes. Ainsi, le classement proposé répertorie les recettes des vingt plus grands clubs en s’appuyant sur trois critères : la billetterie, les droits télévisuels et le commerce. L’OM, qui apparaît en 16ème position du classement global (avec 126,8 millions d’euros), dispose de chiffres bien éloignés de ceux des cadors européens (Real Madrid : 365,8 millions d’euros – Manchester United : 324,8 millions d’euros – FC Barcelone : 308,8 millions d’euros…) mais parvient à se faire remarquer en raison d’une belle progression (+ 27,8 millions d’euros comparé à 2006-07). Voyons ça plus en détail :

Billetterie
L’OM est quinzième (parmi les vingt clubs cités). Les revenus liés aux entrées de stade, 23,5 millions d’euros, sont bien faibles comparés à ceux des grand clubs anglais, espagnols voire allemands (Manchester United : 128,2 millions d’euros – Arsenal : 119,5 millions d’euros – Real Madrid : 101 millions d’euros). L’écart se réduit cependant avec le football italien, lequel connaît une bien sombre période. L’OM talonne le Milan AC (26,7 millions d’euros) et devance la Roma et la Juventus.
Peut-on faire mieux ? Cela semble bien difficile dans l’état actuel des choses. Si le club veut conserver ses supporters et l’ambiance dans son stade, qui font partie de ses gènes, il ne peut pas augmenter déraisonnablement ses tarifs. Le Vélodrome tient également un véritable rôle social pour la ville de Marseille. Non propriétaire de cette infrastructure, il est impossible pour l’OM de le réaménager à sa convenance, les promesses électorales n’ayant pour le moment pas donné quelque-chose de concret…

Droits TV
L’Olympique de Marseille touche 69,4 millions d’euros de droits télévisuels. Montant qui lui permet d’ailleurs d’entrer dans le top 20 européen des clubs les plus riches. Bien loin derrière les caïds Espagnols (Real Madrid : 135,8 millions d’euros – FC Barcelone : 116,2 millions d’euros), Italiens (Milan AC : 122,5 millions d’euros – Inter Milan : 107,7 millions d’euros – Juventus : 106,6 millions d’euros) et Anglais (Manchester United : 115,7 millions d’euros) dans ce domaine, l’OM paie clairement le contexte périmé de la Ligue 1. Deux handicaps majeurs : il est obligé de négocier en association avec des clubs bien moins vendeurs et de partager le gâteau avec ces derniers, d’une manière que l’on peut estimer inéquitable.
Des perspectives d’évolution ? Selon toute vraisemblance, étant donné le spectacle bien terne proposé par le championnat français, les difficultés d’Orange pour rentabiliser l’opération et le contrôle sévère des dépenses de Canal Plus, les prochaines négociations ne conduiront pas à une hausse significative.

Commerce
A l’image de la billetterie, l’OM est à la peine dans ce domaine. Avec 33,9 millions d’euros de revenus, le club phocéen accuse un gros retard sur son rival hexagonal, l’Olympique Lyonnais (58,9 millions d’euros). La différence s’explique notamment en raison du choix des sponsors et des équipementiers, qui semblent payer des montants bien inférieurs à ceux des Lyonnais (voir les explications données par Robert Louis-Dreyfus en 2006). A noter que le Bayern Munich survole ce classement (176,5 millions d’euros contre 101,1 millions d’euros pour le FC Barcelone, son dauphin).
L’avenir, de ce côté-là, pourrait être intéressant si RLD le consentait : le club dispose d’une belle marge de progression. Les participations à la Ligue des Champions influent fortement sur ces chiffres. Espérons que l’OM y soit l’an prochain, sans quoi il prendra encore un peu plus de retard sur les grands clubs du vieux continent.

En l’état actuel des choses, les Olympiens ne peuvent pas lutter avec la concurrence étrangère. Le contexte de la Ligue 1, avec sa fiscalité et ses stades pourris, n’arrange rien à l’affaire. S’il veut se frotter aux ténors européens, l’OM n’a pas le choix : il doit progresser dans TOUS les domaines. Dans l’immédiat, on se dit que la construction d’un nouveau stade apparait comme le chantier prioritaire. Il doit également lutter pour défendre ses droits TV, développer ses ventes de maillots et de produits dérivés, et enfin renégocier à la hausse le montant versé par ses sponsors… si RLD l’autorise à le faire. En vérité, la véritable question est plutôt : veut-on vraiment faire de l’Olympique de Marseille un grand club ?