OM – Sedan : un festival pour le final ?

Un retour en Ligue des Champions, un exploit ? Non, tout au plus un ouf de soulagement, un retour même sans grosse ambition pour une reprise n’est déjà pour le supporter marseillais qu’un juste rétablissement des choses. L’une des places offertes au football français dans le gratin européen devrait nous revenir chaque année ou presque, […]

Un retour en Ligue des Champions, un exploit ? Non, tout au plus un ouf de soulagement, un retour même sans grosse ambition pour une reprise n’est déjà pour le supporter marseillais qu’un juste rétablissement des choses. L’une des places offertes au football français dans le gratin européen devrait nous revenir chaque année ou presque, nous ne devrions même pas quitter cette compétition dans un idéal. Après cette seconde place acquise, l’équipe phocéenne rencontre la formation sedanaise, qui bien qu’avec ses armes a essayé de proposer du jeu, se retrouve reléguée dans l’anti-chambre de l’élite subissant la triste loi des formations qui ne jurent que par un « bon » point plutôt que de tenter de glaner les trois…

Quatorze longues années sont passées depuis la victoire du seul club français dans la plus prestigieuse des coupes d’Europe. Les données ont bien changé depuis, il y a eu l’arrêt Bosman par exemple qui a profondément changé la manière de construire son club en France. Les meilleurs joueurs partent à l’étranger et les comptes sont contrôlés pour éviter d’avoir les absurdités qu’on observe ailleurs. Des énormités insultantes envers les maigres employés qui font un effort pour aller voir leur équipe. Il faut donc bâtir pierre après pierre et ne pas mettre la charrue avant les boeufs. Cela reste compliqué de contrecarrer de manière équitable les effroyables pompes à fric obscures ou les clubs qui sortent de l’oseille arrivant de nulle part en espérant que chacun ferme les yeux, voire prier pour qu’à titre gracieux, on fasse table rase sur une dette faramineuse. Il y a plusieurs formations en Europe qui ne sont qu’un empilement de stars qui faussent l’identité du club. Il y a le sport et le foot business, mais un peu de pondération dans cette spéculation ne serait pas du luxe. En France, il faut construire, être bénéficiaire, tout en investissant intelligemment dans les joueurs et les installations afin de préparer au mieux les générations suivantes. C’est un travail de longue haleine. Si actuellement le Football Club de Lyon a pris l’ascendant sur cette Ligue 1 Orange, dont la morosité plait aux lèches-cul de service qui espèrent choper une part du gâteau, sa réussite il la doit à son arrogant président qui a su emmener son club via un bon chemin très tôt. Pourtant malgré ses soubresauts, le club marseillais fait toujours rêver. Le stade est presque toujours plein voire magique dans les grands rendez-vous et un joueur qui respecte un tant soit peu ce maillot se transcende au-delà de ses performances intrinsèques, porté par une ferveur hors-norme en hexagone. Le 26 mai 1993 est une date particulière, ancrée dans le crâne et pourtant si lointaine. Malgré un purgatoire en seconde division, un club particulièrement observé, pour ne pas dire traqué et trop facilement pointé du doigt et traîné dans la boue, l’Olympique de Marseille est toujours présent ! Avec des supporters toujours fidèles malgré certaines saisons rasoirs. Des joueurs de bon niveau sont même devenus des stars via un bref passage au stade Vélodrome. Le club arrange toujours les media avec des diffusions télévisées plus que régulières et suivies. Cette passion palpable n’est pas étrangère à la chaîne TF1 qui a certainement sabré le champagne en même temps que les supporters phocéens après cette seconde place acquise pour de bon. On ne gagne rien, tout le monde répond présent. Lyon est sextuple champion de France et tout le monde s’en fout. Notre club est décidément à part…

Une rencontre contre Sedan à l’ultime journée nous rappelle un bien triste souvenir puisqu’elle a comme souvent avec ce club joué avec notre palpitant. Un match nul qui nous préservait d’un retour en Ligue 2 avec simplement l’avantage de deux pions d’avance à la simple différence de buts en 2000. On imagine donc bien la déception qui doit animer les supporters ardennais qui vont devoir aller encourager de nouveau les leurs dans la division inférieure après une saison très pénible. Nous respectons tous ce club sedanais, tous comme les autres. La particularité des supporters phocéens est plutôt de se dire que leurs joueurs n’ont pas su faire le boulot et se mettre minable lorsqu’une contre-performance arrive. Cette dernière journée contre la formation sedanaise est même plutôt un plaisir, cette équipe est joueuse et ne recule que parce qu’elle se sent dans un mauvais jour ou justement surpassée. Si malheureusement pour Sedan, les 2 équipes n’ont plus rien à espérer au classement, nous savons d’avance que les joueurs vont jouer du coup plutôt libérés. Certains joueurs sedanais ont peut-être tout de même une carte personnelle à jouer afin d’obtenir rapidement des contacts et donc des portes de sortie. Les joueurs marseillais, sans les résultats de leurs concurrents directs la journée précédente pouvaient se trouver dos au mur, ce qui ne réussit généralement pas souvent à cette jeune équipe ; ce n’est plus le cas ! Autant montrer que la seconde place n’est pas usurpée dans ce cas en proposant une nouvelle fois du spectacle. L’équipe doit montrer qu’elle s’est aguerrie et qu’elle ne joue pas en dilettante en attendant les vacances. Jamais cette équipe marseillaise n’a joué le match nul cette saison, alors jouer à la passe à dix lors de la dernière journée à domicile serait une insulte pour les supporters et également pour les adversaires ! Les dirigeants nous avaient assurés il y a deux ans que l’équipe allait être compétitive d’ici deux ou trois années. Peut-être que cela prend forme. Cette seconde place est presqu’un bol d’air pour continuer puisque l’objectif promis des personnes en place est de garder au fur et à mesure l’ossature majeure de l’équipe et de la renforcer avec parcimonie et intelligence. C’est ce que le supporter marseillais réclame depuis de longues années et le démantèlement de l’équipe de 1999. Grâce à l’actionnaire, Ribery est resté, grâce au président, Cissé est arrivé, grâce au directeur sportif, Cana est venu, grâce à l’entraîneur, Nasri a explosé. Avec cette qualification en Ligue des Champions essayons déjà de garder tout ce beau monde et de le peaufiner encore. Deux joueurs moyens ne remplaceront jamais un cador…

Dernier match de la saison : la fête est attendue au stade Vélodrome, que nos joueurs nous montrent que cette défaite en finale, qui reste en travers de la gorge, n’était qu’un énième accroc de jeunesse. Tout simplement en nous proposant une victoire, des buts et du panache, ce que l’on souhaite par ailleurs chaque semaine.
On fête un anniversaire particulier, il s’agit de l’honorer. On espère que la saison prochaine sera déjà sur le plan national celle de la confirmation vu que beaucoup de crasses sont balancées dans la presse histoire de nuancer cette saison plutôt correcte. On salope un travail qui tend à de moins en moins être dépendant de l’actionnaire en mitigeant notre qualification directe alors que ces mêmes naines personnes utiliseraient des lettres arrondies et des postiches fleuris pour saluer des Lille ou Bordeaux s’ils étaient à notre place… Que nos dirigeants nous prouvent le contraire, leurs prouvent le contraire. Continuons de grandir pour redevenir grands…