Qui aurait pensé que le Sochaux emmené par notre cher Alain Perrin serait une menace sérieuse pour contrecarrer les objectifs de la grosse cylindrée qu’est l’Olympique de Marseille ? En fait, beaucoup de monde et c’est bien le plus triste. Le supporter marseillais est de nature tenace et prie chaque année pour que son équipe favorite ne soit qu’un bon vieux diesel alors qu’elle se retrouve trop souvent dans le sprint final en traditionnelle panne sèche. Le président sochalien pestait dernièrement dans les diverses tribunes médiatiques qui lui sont offertes, parce que son club n’était pas exposé comme il le devrait, à son goût, la Aulassite aîgue est décidément contagieuse. Il n’y a pourtant aucune raison de se gargariser de voir son pot de yaourt faire parler de lui parmi la kyrielle de prétendants aux places ringardes mais d’honneur qualificatives pour la prestigieuse et pécuniaire Ligue des Champions. Il voulait voir son club sous les caméras estampillées &eurouro. Il va être ravi, le supporter marseillais espère lui qu’il ne verra pas son équipe qui méritait soit disant les flashs. Même nos dirigeants ne sont plus très hargneux dans leurs discours, toujours pris à parti après chaque déclaration, ils s’abstiennent plus que de coutume de s’illustrer dans cette Ligue 1 Orange pantouflarde et dirigée par des autruches. Nous humbles supporters restant bienséants devant ce marasme qui ne semble déranger personne alors que notre patience a de quoi nous faire péter une sacrée durite. On roule avec du sans plomb 95 et ce sont les autres qui grognent. Heureusement qu’on exagère…
Pourtant, c’est vrai que c’est remarquable de voir un groupe construit de manière cohérente et coaché par un gars à poigne. On n’en attendait pas moins de la patte de Perrin qui a régulièrement réussi à apposer sa touche tuning sur un groupe dont l’huile de moteur semblait obsolète. Oui, il a des qualités ce bonhomme, personne n’en doute. Le même genre dont diposent la palanquée d’entraîneurs qui officient en Ligue 1 ou en Ligue 2 avec beaucoup d’avantages et moult contradictions. On sait d’avance que ce genre de personnage a la clef à molettes plutôt ardue et n’hésite pas sans états d’âmes d’user du délit de faciès, nettoyant son vestiaire à coups de phrases assassines et de blâmes roturiers. D’après certains échos, on sait que sa carapace est loin d’être coincée, on se demande quand même si un jour il a vraiment voulu franchir le pas pour enchaîner la vitesse supérieure puisque son passage chez nous a montré une once de faiblesse. La seconde année, il pensait proposer du jeu en mettant la charrue avant les boeufs alors qu’il fallait continuer à construire proprement. Et pourtant les boeufs ne manquaient pas ! Son équipe sur le terrain était plutôt vide, sans âme et en rien en corrélation avec ce que nous attendions. Elle manquait d’envie alors que le simple but de rouler pour nous autres supporters devrait être une évidence. Il a perdu son groupe rapidement, à un tel point qu’on a observé qu’un mécano de fortune comme Anigo avait presque plus de réussite et a su redonner un peu d’appétit et de solidarité à cette formation. Comme si un peu de jovialité dans un vestiaire était déjà un gage de sûreté pour s’exprimer sans une boule au ventre sur la pelouse. Lui savait changer une roue à l’époque. Préférant ne pas prendre la carte de la cagagne, la laissant volontier aux carrossiers de service qui plombent ce championnat. Et pourtant ces mêmes petits bras sont toujours en place dans cette purge de Ligue 1 qui devient de plus en plus une foire de seconde zone. On se demande encore pourquoi, certains n’osent pas jouer pour gagner plutôt que pour ne pas perdre. Même avec l’utilisation de la vidéo, on est presque certain de ne jamais observer d’excès de vitesse.
Il parait que ce match est attendu avec la plus grande impatience par les mass media qui attendent de voir un mécanisme clairement enrayé, histoire de conclure facilement sur des faits de jeu de manière disgracieuse. On espère que nos joueurs sauront éviter ce triste piège qu’est la pression inutile parce qu’elle vient d’ailleurs et plus qu’étrangère au club. Les fabulateurs de tous bords ne doivent pas perturber notre équipe alors que leur fond de commerce n’est que pacotille, énormités et traces de pneus synonymes de manque d’imagination, alors qu’on ne demande rien. Si ce n’est de nous lâcher la grappe. Leurs brimades étant régulières et non fondées, le tout en roulant les mécaniques, bombant le torse et arrivant à des conclusions douteuses pour analyser le contexte d’un match de manière calomnieuse. Il est tellement évident que le football est une science infuse, que des statistiques minables vont nous apprendre comment le ballon vit sur une pelouse. Les Olympiens n’ont dans ce match aucune autre priorité que de récolter les trois points. Les ambitions affichées sont étrangement plutôt difficiles à accrocher, mais ce nivellement par le bas nous donne encore un brin d’espoir vu que les adversaires nous donnent l’impression de rouler également en mirobolante vespa. On va quand même regarder un petit peu la bataille du milieu de terrain étant donné qu’une finale se joue généralement dans ce secteur. Mais on ne risque pas d’apprendre grand chose. Cette équipe marseillaise est surtout un empilage d’individualités, capables d’être éteintes durant plusieurs rencontres et décisives sur un pagistral coup d’éclat. Ce qui modestement est bien différent d’une Peugeot bien entretenue. On joue malheureusement dans la cour des faibles, mais nous en avons conscience alors que certains pensent carburer comme les grands.
Pourquoi ne pas espérer une victoire ? Un match à domicile, un groupe qui a l’air de plutôt bien vivre la concurrence malgré certains états d’âmes, la période Kachkar presque oubliée pour l’instant, un adversaire qui ne nous est pas vraiment supérieur. C’est vrai que Sochaux joue plutôt bien. Ca n’en fait pas pour autant une formule 1. Se faire surprendre et galérer pour revenir dans la rencontre serait une déception, cette équipe de jeunes pilotes doit encore s’aguerrir mais a du talent. Notre principal problème est en général la manière d’aborder les matchs. Contre un adversaire direct, la solution est plutôt claire : plein gaz !