Un an après, l’OM retrouve donc le Stade de France pour une nouvelle finale de Coupe de France. Un an après, l’angoisse monte chez tous les supporters olympiens en ces quelques heures d’avant match. Un an après, Ribéry, Niang et les autres nous doivent une revanche sur la terrible désillusion subie face au PSG. Un an après, les conditions sont différentes, mais la finalité est la même : l’OM doit gagner ce match pour enfin rapporter sur la Canebière un titre qui nous fuit depuis la fabuleuse finale de Munich. Depuis lors, l’OM a accumulé les finales sans jamais pouvoir les gagner. Celles de l’UEFA, chaque fois tronquées, l’une par les suspensions, l’autre par un arbitre chauve. Celle de la Coupe de France, sans doute perdue avant même de la jouer. De toutes ces finales, il faudra retenir les leçons du passé et ne se préoccuper que d’une chose : vaincre !
Un passé qui, espérons le, ne bloquera pas les Phocéens avant et pendant ce match. Malgré tout ce qu’on aura pu dire ou lire sur cette équipe prise en main au début de saison par Albert Emon, elle est sur le point d’accomplir la meilleure saison d’une équipe de l’OM depuis 1993. Alors, bien sûr, tout n’a pas été parfait tout au long de cette saison. On pourra regretter ce lourd passage à vide d’octobre à mars qui aura vu l’OM avoir un rythme de 10ème de Ligue 1. Cependant, on ne pourra pas nier que cette équipe aura, contrairement à la quasi-totalité des autres équipes, joué l’offensive toute l’année. La réussite et la cohérence n’auront pas toujours été au rendez vous mais les objectifs sont largement à la portée de l’équipe. Cette équipe n’aura finalement été elle-même qu’en tout début de saison et en cette fin de saison. Nous saurons d’ici quinze jours si cela aura suffi ou si la fainéantise hivernale aura coûté plus cher à l’OM que nous le pensions. Avant de penser à une éventuelle qualification pour la Ligue des Champions, pensons déjà à cette finale.
Cette finale n’aura donc rien de comparable avec celle de l’an dernier. Tout d’abord, l’adversaire n’est pas le même. Jouer Sochaux ça n’a vraiment pas le même poids qu’affronter le PSG. Malgré tout le respect que l’on peut avoir pour cette équipe et son pathétique président, jouer un PSG au bord du gouffre en finale reste bien plus délicat qu’un Sochaux en forme. La répétition générale qui a eu lieu au Vélodrome il y a quelques jours aura eu le mérite de montrer des ressources que l’on ne croyait pas soupçonnables chez les Marseillais. Revenir au score puis l’emporter. Ils auront même eu le mérite de réitérer cette performance dimanche dernier en Principauté. De quoi rassurer bon nombre de supporteurs en cas de début de match aussi raté que l’an dernier en finale. Cependant, on ne serait pas fâché de voir une finale rapidement pliée en faveur de l’OM, bien au contraire. Il faudra cependant compter sur Alain Perrin qui aura sûrement à coeur de faire trébucher un club qui n’a pas été aussi reconnaissant qu’il aurait dû envers le travail qu’il y a réalisé. Un Perrin qui ne fera sûrement pas la même erreur qu’au dernier match de championnat, à savoir laisser libre de tous mouvements l’électron libre Ribéry qui avait rendu ce soir là l’une de ses plus belles copies sous la tunique ciel et blanc.
Ribéry sera d’ailleurs très certainement la clé de cette finale tant l’animation offensive de l’OM semble dépendre de son rendement. Sa saison est à l’image de celle de l’équipe : un début en fanfare, un automne et un hiver gâchés par les blessures avant de renaître une fois le printemps revenu sur les terrains de Ligue 1. Alors malgré les risques de marquage serré, il faudra qu’il trouve le moyen de faire basculer le match du côté de l’OM comme il n’avait malheureusement pas réussi à le faire l’an dernier face au PSG. Mais le talent peut tout aussi bien venir de Niang ou Nasri ce qui est un luxe bien agréable pour Albert Emon. Ce sera justement à lui de faire en sorte que Ribéry puisse jouer tel qu’il l’aime, dans l’incessante provocation, toujours vers l’avant. Nul ne peut douter qu’il saura au moins trouver les mots pour faire prendre conscience à son groupe, si ce n’est pas encore le cas, que ce match est trop important pour l’avenir du club pour que les joueurs puisse passer à côté une fois de plus.
C’est tout un peuple qui poussera derrière les onze Olympiens qui fouleront la pelouse du Stade de France. Le stade sera très certainement majoritairement ciel et blanc et d’autres millions seront en train de chanter derrière leur poste de télévision. Car ce match conditionne réellement l’avenir du club. Passer une année de plus sans gagner le moindre titre serait un vrai désastre sur le plan sportif mais risquerait de mettre en péril la qualification pour la Ligue des Champions qui semble pourtant promise à l’OM. Alors ce match, c’est avant tout le match de ces onze joueurs, de leurs remplaçants et du staff pour tout le travail réalisé pour en arriver là. Mais qu’ils aient aussi une pensée pour nous, supporters fidèles malgré toutes ces années de disette, en donnant tout sur ce terrain. Messieurs, gagnez la pour vous cette Coupe de France, mais faites le aussi un peu pour nous, pour tout ce que nous vous donnons semaine après semaine. Vaincre, pour nous tous !