Pantoufles aux pieds, bière à la main, bien assis au fond de son canapé, Jean Michel Aulas va s’installer devant Canal+ ce soir. Car quel que soit le résultat entre les deux plus gros palmarès de l’histoire du foot français, c’est le plus gros palmarès des cinq dernières années qui va en rire. Car même si St Etienne, de par son budget et ses ambitions ne peut guère espérer mieux que le milieu de tableau, l’OM et son instabilité chronique aurait pu viser bien plus haut cette saison… A croire que même avec de la volonté, rien ne marche comme dans un conte de fées à Marseille.
Pourtant à l’arrivée de RLD, tout le monde pensait avoir trouvé le prince charmant. La présidence d’Adidas, la réussite dans les affaires et les milliards dans la poche semblaient être autant de garanties pour remettre l’OM sur son piédestal. Pas la peine de vous raconter à nouveau l’histoire, elle ferait même peur aux enfants. Et contrairement aux Frères Grimm ou à Perrault, on commence à se demander si elle va connaître un happy end…
Pourtant tout était réuni pour en faire un classique. Le passé radieux, le club qui touche le fond en L2, et un avenir qui s’inscrivait en doré. Mais cette fois, au grand dam des supporters, les douze coups de minuit ont retentit bien trop tôt. Les attaquants de grande classe mondiale se nomment Bakayoko ou Niang, les défenseurs solides Berizzo ou Ecker… Difficile dans ce cas d’imaginer que la citrouille puisse durablement se muer en carrosse… Et ce poison à la tête du club, personne n’en a encore trouvé l’antidote. Si le juge chargé de l’affaire des comptes de l’OM veut s’en charger, il pourrait à la fois mettre un grand coup de pied dans cette fourmilière installée à la Commanderie. Mais une solution sportive, avec les récentes déclarations de l’agent de Franck Ribéry su la possibilité d’avoir une vraie équipe l’an prochain, serait quand même la meilleure. Nous allons être vite fixés…
L’actualité de l’OM est pourtant le match des légendes contre St Etienne. Mais ce choc, c’est comme organiser un combat entre Mohamed Ali et Mike Tyson. Au vu du palmarès et de la renommée, c’est un combat de titans. Mais une fois sur le ring, le grotesque prendrait vite le dessus. Pourtant il faudra avoir la main verte pour faire pousser les points de la victoire. Les espérances de qualification pour l’Europe ne sont pas encore fanées, mais pour cela il manque un élément essentiel aux hommes de Jean Fernandez : la culture de la gagne. A de nombreuses reprises, les adversaires ont trébuché, sans que l’on puisse en profiter. Et maintenant, Lillois, Bordelais ou autres Auxerrois vont devenir de véritables plantes vivaces accrochées aux places européennes. Et pour espérer voir les bourgeons du podium il va falloir avoir la main verte… Et planter !!
Laissons derrière nous l’aventure des Minots. Si Canal et Thiriez, avec ses moustaches dignes d’un jardinier, ont envie de s’étriper, peu nous importe. Il est apparemment contre l’éthique d’aller prendre un point au Parc avec une équipe de CFA2. La Duchère se cherche donc un bon avocat, celui qui préside la Ligue n’étant pas disponible. Les incompétences, les conflits, les procès, les polémiques, ont prit notre OM à la racine. Il serait vital de supprimer rapidement les mauvaises herbes, sous peine de voir mourir la plus belle plante du foot hexagonal…
A force de répéter que les trois points sont indispensables, il est difficile d’être crédible… Mais une fois de plus l’OM est face à une terrible désillusion en cas de faux pas. Invaincue en L1 au Vélodrome depuis la première journée, mais incapable de s’imposer au Zénith ce jeudi, ce match est un paradoxe de plus dans une saison laborieuse. Des lendemains fleuris, voilà ce que l’on réclame. Cela demande de la patience, mais la notre a des limites… Le Printemps arrive, reste à savoir si pour l’OM il ressemblera comme tous les ans au temps des feuilles mortes…