S’il est une personne en France unanimement reconnue par la quasi totalité des supporters de l’OM, c’est bien Bernard Tapie. Très écouté, l’ancien patron de la grande époque ne s’est pas fait prier aujourd’hui dans le quotidien L’Equipe d’égratigner quelques caciques actuellement au club. Et quelques anciens.
Tapie dédouane puis enfonce Deschamps
Très proche de Bernard Tapie lorsqu’il était capitaine de l’OM, Didier Deschamps vit une des périodes les plus difficiles de sa carrière d’entraineur. Et bien qu’il aligne une série historique de défaites ces dernières semaines (7 en 7 rencontres), ce n’est pas le responsable de tout pour Tapie. « De l’extérieur, je trouve que le club ne lui ressemble pas. Il y a un problème d’identification. Quelque chose ne va pas. Didier, il a besoin de faire tout, ou pratiquement. (…) Ce n’est pas lui qu’il faut remettre en cause. (…) Je pense que l’entraîneur n’est pas le problème. » L’ancien président de l’OM indique tout de même que Deschamps est en situation d’échec sur ses principaux choix. « Mais ceux qu’il a choisis, ça n’a pas été une réussite. Entre l’Argentin (Lucho) et le Toulousain (Gignac), ça fait presque 50 millions d’euros (24 pour le premier, 18 pour le deuxième) balancés par les fenêtres. On rêve ! » A noter tout de même que le premier choix du coach marseillais n’était pas Gignac mais Luis Fabiano.
L’OM et ses présidents « fantoches » ?
Président de l’OM durant de nombreuses années avec le succès que l’on connait (et l’affaire que l’on connait aussi), Bernard Tapie a aussi la dent dure vis à vis de ses successeurs. « Il faut arrêter de mettre des présidents fantoches. On peut présider un club de foot sans être issu du monde du foot, si vous dirigez 8 000 ou 9 000 personnes. Ils ont même pris un journaliste du nouvel Obs. Comment il s’appelait celui-là ? (ndlr : Christophe Bouchet) C’est hallucinant. Les joueurs sont riches et célèbres. Ils ne peuvent être dirigés que par plus riche ou au moins aussi célèbre qu’eux. Ou alors, par des gens qu’ils admirent. Mettez Platini ou Zidane, vous verrez ! Les mômes les aiment. Donc, ils les écouteront. Les présidents de l’OM, ils arrivent de nulle part, ils ne sont connus de personne, ils n’ont pas une thune et ils n’ont jamais rien fait d’admirable dans leur vie. Enfin, on rêve ! » Robert-Louis Dreyfus a été pourtant président de l’OM au tout début et n’a pas eu l’once du succès d’un Jean-Claude Dassier. Comme quoi la fortune ne fait pas tout. Le manque de talent non plus.
Labrune n’a pas le bon profil pour Tapie
Actuel président de l’OM, Vincent Labrune est aussi épinglé par Barnard Tapie bien qu’il semble que les deux hommes s’apprécient. « Labrune, c’est un type adorable. Il a joué un rôle majeur quand il était le représentant de l’actionnaire (Robert Louis-Dreyfus), car il avait la confiance de celui qui avait l’autorité. Mais auprès des joueurs, quand Labrune parle… (Rires.) Il a du charisme, mais il n’a pas le profil. C’est dommage pour lui. » Étonnant que Bernard Tapie ne relève pas non plus que Labrune n’est pas quotidiennement à La Commanderie pour voir, sentir et entendre ce qui ne va pas au club. Tapie était dans ce cas-là mais jouait son propre argent. Difficile dès lors de trouver la bonne formule !
Les joueurs ne sont pas assez bons selon Tapie
« La vérité, c’est que l’OM n’a pas une grande équipe. C’est tout. » Cette phrase de Bernard Tapie sonne comme un cinglant désaveu pour l’entraineur, le président et l’actionnaire. L’ancien président annonce d’ailleurs des lendemains difficiles si le Paris Saint-Germain vient à remporter la L1. « Si la saison se termine aussi mal, qu’il (ndlr : Deschamps) perd contre le Bayern et n’a même pas la Ligue Europa, ça va remuer. À Marseille, quand l’OM n’est pas champion mais que c’est Lille, ça va encore. Mais si c’est le PSG, oh la vache ! » Il aura peut-être échappé à l’ancien ministre que les supporters restaient assez stoïques malgré les résultats pitoyables que le club a enregistré ces dernières semaines. De là à dire que le triomphe du PSG en fin de saison passera comme une lettre à la poste, il n’y a qu’un pas.