Le remue-ménage des derniers jours ferait presque oublier que la fin de saison de l’OM a encore un enjeu sportif crucial. Certes, Erik Gerets ne sera plus l’entraîneur marseillais l’an prochain – même si des rumeurs sous-entendent que RLD pourrait mettre la main à la poche pour convaincre le Belge de poursuivre -, certes l’avenir de Pape Diouf demeure incertain. Mais ce triste bordel ne doit pas éclipser l’essentiel. L’OM est en tête du championnat à cinq journées du terme, avec deux points d’avance sur Bordeaux, son dernier concurrent crédible, et six sur Lyon, le septuple tenant du titre. Un titre que les Marseillais trustent donc plus que jamais, eux qui n’ont pas été champions depuis 1992, et courent après un trophée depuis 1993. Seize ans, ou dix-sept, c’est comme vous voulez, c’est une éternité ! Il s’agit donc de se remobiliser. Toulouse, en course pour une qualification européenne, débarque au Vélodrome, ce samedi. Un rendez-vous capital.
Si l’OM fait la course en tête, l’avance sur les Girondins de Bordeaux n’est pas si conséquente qu’après le probant succès à Lille. De l’eau a coulé sous les ponts. Les hommes de Laurent Blanc sont allés s’imposer à Rennes, mercredi, en match en retard. Le capital de cinq points a donc été dilapidé. Et tout faux-pas est désormais interdit dans ce désormais sprint à deux, qui prendra fin le 30 mai. Les Olympiens auront-ils les idées claires au moment d’aborder cette première étape face à Toulouse ? La communication branlante du club peut jeter le doute dans la tête de joueurs certainement très déçus du départ de leur mentor. Mais ceux-ci sont avant tout des professionnels, puceaux de tout titre à ce niveau pour la plupart ; seuls Wiltord (6 titres), Ben Arfa (4), Brandao (3), Zenden (1), et Rodriguez (1) ayant déjà connus les joies d’un sacre national en club.
Les autres ont tout à prouver. Dès samedi face aux protégés d’Alain Casanova. Une victoire mettrait la pression sur les Bordelais, puisque ce sont eux qui chassent derrière. L’OM a son destin entre ses mains. Un sans-faute sacrerait le club provençal à coup sûr. Mais le parcours est semé d’embuches. Bordeaux semble plus épargné par les cinq échéances à venir. Semble. Car affronter quatre équipes encore en lutte pour le maintien est loin d’être une sinécure. Sochaux, Le Mans, Caen, Valenciennes. Autant d’équipes qui ont le couteau sous la gorge. Et qui vendraient père et mère pour battre les hommes au scapulaire. Monaco, libéré par la chute de son président, et le nul probant ramené de Lyon (2-2), vient d’enchainer deux victoires, et sera à coup sur un adversaire digne de ce nom également. Mais, nous n’en sommes pas encore là. L’OM doit enchaîner. Point barre.
Erik Gerets pourra s’appuyer sur ses joueurs forts du moment. Mais, le talent ne suffit plus. Dans une course au titre, le mental prend le pas sur les qualités. La force de caractère et la rage de vaincre sont des vecteurs essentiels. Le vécu, aussi. Gageons que les pré-cités auront un rôle clé dans ce dernier mois de compétition. La compétition, il y en aura une à Marseille ce week-end. Le Téfécé présente tous les traits d’une équipe performante, capable de malmener la bonne marche phocéenne. Le double forfait de la paire Capoue-Sirieix devrait affaiblir l’entre-jeu du club de la ville rose. Mais la motivation de décrocher une deuxième qualification européenne en trois ans comblera ce manque. À l’OM de faire face à cette belle équipe, emmenée par un Gignac redoutable, et un Carrasso de haut niveau. Si tel est le cas, le bonheur serait tout proche. À 360 minutes.