Trois semaines après le 0-0 du Vélodrome, c’est à nouveau Troyes dans l’Aube mais aussi accessoirement en Champagne, que nous recevons samedi. Cette fois-ci, c’est pour une entrée, espérons-le plus qu’un simple apéro, en Coupe de la Ligue. Ce serait le moment de se lâcher un peu et de produire du jeu un tantinet pétillant. D’oublier un temps les calculs d’épicier, les comptes d’apothicaire, la moyenne anglaise et autres billevesées. D’enflammer pour de bon un stade un brin frustré non par la position au classement général mais par la qualité des prestations fournies.
Pour ce faire, si d’aventure Fernandao, victime d’une béquille contre les lionceaux, n’était pas rétabli samedi, il faudrait sans doute aller voir du côté des jeunes vignes. On a peut-être parmi elles, un grand cru qui s’ignore. Durant les cinq dernières minutes de la rencontre face à Sochaux, Gafour, c’est de lui qu’il s’agit, a su faire goûter un zeste de technique aux amateurs éclairés. Tandis que le garçon, épais comme une flûte, réalisait un bien bel amorti de la poitrine, Perrin eut pu s’écrier, à l’instar du commissaire Bourrel : "Bon sang, mais c’est bien sûr ! ". Et si c’était lui le chaînon manquant entre les lignes ? L’homme capable de servir des caviars à nos joyeux vendangeurs…
Côté troyen, malgré un léger mieux du au greffage d’un Romano dans l’assemblage technique, on flirte toujours en championnat avec les bas-fonds. Le départ du maître de maison vers la Canebière n’a toujours pas été digéré. Les joueurs ont la gueule de bois et l’animation offensive a le hoquet. Dire qu’ils étaient il y a peu en finale intertoto, bonjour les lendemains de fête !
Dans les caves de la Commanderie, gageons que pour la circonstance, Perrin, l’oenologue de service, nous concocte un breuvage tonique, un truc capable de réveiller un mort pas une infâme piquette. Demain, on veut voir du jeu et du vrai. Une avalanche de buts pas un score étriqué. Faut le faire péter le bouchon troyen. L’infirmerie affiche complet ? Eh bien, qu’on appelle la réserve, celle du patron bien entendu ! Qu’importe le flacon, pourvu qu’on est l’ivresse des grands soirs. Vive le football champagne !