Après une qualification pour la finale de la Coupe de France acquise relativement facilement face à Nantes, l’OM se replonge dans le championnat pour tenter d’atteindre un hypothétique objectif, la qualification pour la Ligue des Champions. Cette victoire face à Nantes aura permis, souhaitons le, d’insuffler une nouvelle dynamique à cette équipe capable de tout. Le nul ramené de Valenciennes l’a prouvé une fois de plus, les Olympiens sont cette année, en Ligue 1, les rois de l’irrégularité. C’est cette fois Troyes qui s’offre aux Phocéens pour, on l’espère, une seconde victoire en trois jours.
Deux victoires consécutives, cela fait bien longtemps que nous n’avons plus été habitué à ce genre de réjouissances avec cette équipe qui serait bien capable de battre un ténor européen puis de perdre lamentablement contre un club amateur. Nul ne saurait réellement expliquer ce problème qui n’est pas propre à l’équipe de cette année mais l’est bien plus à toutes les équipes de l’équipe RLD. Quoique certaines fussent à peine capables de battre les pires formations du championnat. Pour en revenir à la promotion 2006/2007, on expliquerait volontiers cela par la jeunesse généralisée de l’effectif et la naïveté qui en découle. Cependant, le problème est sans aucun doute bien différent.
L’OM reste très solide à domicile, preuve en est le classement des équipes à domicile qui en fait la meilleure équipe cette saison. C’est à l’extérieur que le bas blesse. Malgré la sensation d’être à domicile presque partout avec les nombreux supporters marseillais présents dans toute la France si ce n’est à Paris, Saint-Etienne ou peut-être Lens, l’OM n’y arrive pas. On ressasse inlassablement le fait que les équipes adverses sont surmotivées au moment d’affronter l’OM. On ne peut le nier, mais force est de constater que c’est le passé de l’OM qu’ils veulent battre. Qu’on se le dise, l’équipe actuelle ne fait pas peur.
» Subjuguer l’ennemi sans combattre est le sommet du talent. » C’est ce que nous disait Sun Zi dans L’art de la Guerre il y a de cela plus de 7000 ans. On peut en tout cas se dire que, cette saison, nos adversaires ont rarement été subjugués par l’OM. Jouer à l’extérieur et y gagner est une tout autre chose que de vaincre dans un environnement connu comme l’est le Stade Vélodrome. La rage, la volonté, l’application doivent être décuplés. Or on a plutôt eu tendance à constater un regain de peur, d’inexpérience, d’inefficacité qui font, qu’aujourd’hui, l’OM est bien loin de pouvoir prétendre légitimement à la Ligue des Champions. Les refontes tactiques incessantes d’Albert Emon n’ont pas été pour faciliter non plus une fluidité dans le jeu de l’équipe. Ce problème ne devrait donc, espérons le, ne pas se produire ce samedi puisque l’OM joue dans son jardin.
En plus de l’avantage de recevoir, l’OM joue contre une équipe de Troyes en bien mauvaise posture. Les Troyens sont actuellement la première équipe reléguable et leur marge de manoeuvre est bien mince pour ce sprint final avec un PSG qui recommence à gagner. C’est une équipe qui se présentera donc, a priori, au Vélodrome la peur au ventre, une défaite les condamnant quasiment définitivement à une descente vers les rugueuses joutes de Ligue 2. Cependant, et Nantes l’a bien prouvé mercredi dernier, les Troyens pourraient bien jouer complètement libérés. Ce sont bien eux qui, finalement, n’ont plus rien à perdre. A Marseille, on veut toujours se persuader que la qualification pour la Ligue des Champions est possible même si les chances apparaissent infiniment minces. La pression sera donc bien sur les épaules des Marseillais, comme à chaque match finalement… Troyes et son sympathique entraîneur, Jean-Marc Furlan, n’auront certainement pas le visage de la proie facile. On a souvent vu un OM malmené par des » petites » équipes cette saison au Vélodrome même si les résultats se sont dans l’ensemble avérés plutôt positifs. Comme chaque samedi, on répétera donc que l’OM devra entamer le match tambour battant et marquer le plus vite possible afin d’éviter toute mauvaise surprise, autant dire tout autre finalité qu’une large victoire acquise sans trop souffrir.
Lorik Cana et ses hommes n’ont d’autre choix que de réaliser un parcours quasi parfait jusqu’à la fin de saison pour atteindre les objectifs fixés en début de saison. Si tous pouvaient prendre exemple sur l’Albanais, il est fort à parier que l’OM ne serait pas dans cette situation délicate où l’OM n’est plus réellement maître de son destin. Alors même si l’on peut souvent reprocher des tas de choses aux dirigeants de l’OM, l’attitude générale des joueurs sur le terrain n’aura pas été suffisamment souvent la bonne et risque de coûter à Marseille et tous ses supporters une nouvelle année sans Coupe d’Europe digne de ce nom. » Celui qui n’a pas d’objectif ne risque pas de les atteindre » disait encore Sun Zi. Il aurait pu rajouter que pour les atteindre mieux vaut avoir une mentalité et une attitude irréprochable tout au long des batailles. Mais Cana ne peut jouer à tous les postes …