L’OM a pris l’habitude de disputer une finale de l’UEFA tous les cinq ans depuis une décennie. 1999, 2004… pourquoi pas 2009 ? Mais avant de se prendre à rêver d’une troisième épopée européenne en dix ans, les Marseillais devront bien négocier leur entrée dans la véritable ligne droite de la compétition. Ce jeudi, le Vélodrome accueille Twente pour le compte du match aller des seizièmes de finale. Une affiche loin d’être folichonne. Mais qui revêt une importance capitale. D’une part pour confirmer les belles dispositions phocéennes de ce début d’année et confirmer la dynamique de succès actuelle. Et d’autre part parce que c’est un passage obligé avant de se frotter à la Fiorentina ou à l’Ajax, et d’éventuellement dessiner un nouveau parcours enthousiasmant dans l’ex C3.
Twente ce n’est pas l’Inter Milan, Newcastle ou Liverpool. Mais, cette saison, l’équipe hollandaise, quasiment méconnue du grand public, réalise une saison de très bonne facture. Dauphin de l’AZ Alkmaar aux Pays-Bas, les joueurs de McLaren ont des envies de bien faire et de se montrer en Coupe d’Europe. Etrillés au Parc des Princes à l’automne par le PSG (0-4), ils auront à coeur de réussir leur retour en France, à Marseille cette fois-ci. Si cette formation semble à la portée des Marseillais, il faudra se méfier du côté imprévisible de l’équipe batave. Si elle devance l’Ajax, le PSV et Feyenoord – excusez du peu – dans son championnat, c’est qu’il y a quand même un collectif compétent. Aux Olympiens de ne pas sous-estimer cet adversaire supposé inférieur mais qui n’aura rien à perdre.
L’OM peut tout de même nourrir des motifs d’espoir. Outre la transcendance que procure l’Europe aux Marseillais, Eric Gerets pourra compter sur un effectif quasiment au grand complet. Brandao et Wiltord non qualifiés, seul Karim Ziani manque à l’appel sur pépin physique. Le technicien belge récupère son capitaine Lorik Cana et surtout Mamadou Niang, enfin remis de ses deux mois de galère. Une concurrence saine va de nouveau pouvoir s’instaurer puisque Gerets a l’embarras du choix. M’Bami s’est affirmé dans l’entre-jeu, Koné a effectué un retour intéressant à Monaco avec un superbe but à la clé. Zenden se remet en jambes et Ben Arfa a montré de l’envie sur le quart d’heure disputé en Principauté. Le boss phocéen pourra donc composer à sa guise, en ne perdant pas de vue que la priorité demeure bel et bien le championnat.
Mais, gageons que l’OM ne se fera pas prier pour rééditer ses exploits précédents sur le Vieux-Continent. Marseille et l’Europe, c’est avant tout une histoire d’amour passionnelle. Unique club vainqueur de la Ligue des Champions en 1993, l’OM a raté le coche deux fois en UEFA après des parcours remarquables. Cinq ans après son dernier grand fait d’armes, le club marseillais veut sûrement remettre le couvert cette saison. Le jeu en vaut la chandelle. Mais avant de rêver de grandes joutes continentales, il faudra passer les prémices et ce mystérieux adversaire qu’est Twente. Avec la manière, si possible.