OM : une vente pour retrouver des ambitions ?

L’OM pointe désormais à neuf points de la troisième place synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. La grogne gagne les rangs de la plupart des supporters.

N’en déplaise à Vincent Labrune, ce ne sont pas les rumeurs concernant l’arrivée d’un entraîneur de renom qui feront oublier le fiasco de la saison 2013-2014. L’équipe phocéenne ne s’est illustrée dans aucune compétition. Et les politiques menées conjointement par le président et son directeur sportif entraîneur intérimaire se sont avérées être de véritables échecs, tant dans le domaine du recrutement que du management sportif. La décision de maintenir José Anigo en tant que coach après la trêve hivernale a notamment scellé les ambitions de l’équipe. Pour la première fois depuis 2004-2005, l’OM pourrait ne pas participer à une Coupe d’Europe l’an prochain. La récurrence de décisions aberrantes, voire anachroniques, en arrive à briser la ferveur qui entourait jusque-là le club. C’est inquiétant.

La palinodie des South Winners

En ce moment, l’adage dans le haut du virage sud consisterait à ne pas donner trop d’importance à la défaite contre le Paris-SG. On passe l’éponge. L’OM a d’autres rivaux que l’inaccessible parisien, des antagonismes autrement moins futiles et inscrits dans l’histoire du championnat depuis plus longtemps : Saint-Etienne, Bordeaux, Monaco… Ah non pas Monaco, pardon. La Principauté jouit d’avantages fiscaux qui rendent impossible toute analogie avec ses concurrents et il y a un Russe dépensier aux commandes. Comme le PSG, il est désormais inaccessible. Si cela continue, on s’intéressera bientôt aux rancoeurs locales qui opposent l’OM à Endoume, Istres, Cannes ou Consolat. Il fut un temps où le véritable concurrent était bariolé de rouge et noir. L’ambiance du Stade Vélodrome était alors capable de faire perdre ses moyens à son capitaine, un certain Franco Baresi. Cela n’est plus le cas aujourd’hui puisque même les Niçois, revêtus de tuniques plus ou moins semblables, se croient chez eux dans l’enceinte du boulevard Michelet.
Tout ça pour dire qu’en soutenant Jean-Claude Gaudin par le biais d’une banderole dans la polémique de la vente du Stade Vélodrome, les « Che Guevara » de la Belle de Mai ont fait un étrange mélange des genres qui laisse pantois et enterre un peu plus ce glorieux passé.

La marche arrière

Si l’OM n’en subissait pas les conséquences, on ne s’intéresserait pas à ces chroniques politiques. Mais qu’on ne se mente pas : cette équipe, ces dirigeants et ce système ne nous font plus vibrer mais grincer des dents. Après deux décennies de résultats médiocres, la majorité des fadas olympiens rêve désormais d’un changement de propriétaire afin de retrouver l’éclat et la fibre d’antan. Vincent Labrune et José Anigo ont beau se défendre d’avoir un projet cohérent à moyen terme, il est inadmissible que ce club n’ait pu se développer de manière plus convaincante ces dernières années. Il faut dire que le premier n’a de toute façon déjà pas le talent d’un Pape Diouf (qu’il se permet pourtant de chambrer), lequel avait mis le club sur de bons rails. L’image du second est tellement catastrophique qu’il est devenu la principale source des divisions des fans phocéens.
Tant en ce qui concerne la formation que du point de vue de ses résultats sportifs ou de son merchandising, l’entité phocéenne accuse aujourd’hui un retard colossal sur ses concurrents étrangers (de France et d’ailleurs). Notamment sur ceux qui n’occupent le devant de la scène que depuis quelques saisons (on pense à Naples, l’Atletico Madrid ou le Borussia Dortmund).

Tout faire pour faciliter l’arrivée d’investisseurs

On peut être apolitique mais aussi désireux de retrouver une grande équipe. Alors n’en déplaise à Jean-Claude Gaudin, il est difficile de ne pas être sensible au discours de Patrick Menucci (on parle uniquement de ce qui concerne l’OM). Pour les non-initiés de la querelle du moment, ce dernier a pour intention de vendre le Stade Vélodrome pour épargner des dépenses inutiles à la ville et a indiqué que des investisseurs étaient intéressés par le club. L’actuel maire ne souhaite quant à lui ni l’un ni l’autre. Il ne faut pas perdre de vue que l’instauration du fair-play financier cher à Michel Platini limiterait la marge de manoeuvre des nouveaux propriétaires. Néanmoins, comment soutenir l’immobilisme prôné par Jean-Claude Gaudin depuis des années ? Certes, le rôle social du Stade Vélodrome est indéniable et il faut le préserver. Cependant, il existe certainement de multiples solutions pour faire en sorte qu’il ne s’arrête pas en si bon chemin. Quelques évènements de ces dernières années laissent en tout cas penser qu’un meilleur système de gestion des virages, plus transparent et plus démocratique, ne serait pas du luxe.

Les supporters rêvent aujourd’hui d’une équipe capable de rivaliser avec tous ses concurrents tant sur l’aspect de la tactique, de la technique ou du caractère. C’est actuellement loin d’être le cas et la passion s’éteint peu à peu. A tel point que pour la première fois, on peut apercevoir des maillots parisiens dans les rues de Marseille. Du recrutement à la formation en passant par les contrats sponsors ou la gestion des virages, beaucoup d’éléments paraissent aujourd’hui à revoir à l’OM. Et la possible vente du club constitue l’unique espérance de nombreux supporters.