Arriver en début de semaine avec une bonne gueule de bois, ça nous est déjà tous arrivé. Un week-end bien arrosé ce n’est jamais désagréable. Le problème survient quand cette gueule de bois est récurrente et n’est pas forcément le fait d’une bonne soirée. Quand elle survient après s’être fait remettre sa place ça fait mal. C’est un peu le cas de l’OM qui chaque week-end en prend une belle. Ce dernier samedi n’a pas échappé à une règle décennale instaurée par Monsieur Dreyfus pourtant davantage porté sur le cigare que la boisson. Alors, évidemment, on se dit chaque lundi matin que l’on ne les y reprendra plus à être minable comme c’est trop souvent le cas. Et pourtant, ça recommence inlassablement chaque semaine. Certains sont accrocs à l’alcool, l’OM semble se rapprocher dangereusement d’une accoutumance à la défaite. Toute maladie est la conséquence de quelque chose, on le sait. Pour l’OM, on ne peut pas dire que le diagnostic ici fait ne soit surprenant. Délaissé par celui devant lui faire office de père, des tuteurs plus préoccupés par leur personne que par le niveau de vie du club et enfin des enseignants dont les diplômes ne sont plus en conformité avec les pré requis actuels d’un championnat de Ligue 1 pourtant assez peu exigeant.
Cependant, ce bon OM n’est pas complètement abandonné. Reste pour tenter de le réconforter une bande d’amis très grande. C’est simple, quand son rival Lyon a un copain, Marseille en a au moins dix. Remarquez, sans toute cette bande de potes très patiente et solidaire, il y a fort à parier que cet OM aurait succombé à cette maladie. On espère bien sûr que son nouveau père adoptif saura bien mieux le traiter. Autre addiction que l’OM semble contracter, mais bien plus agréable, celle de la coupe. Pas la coupe de champagne bien sûr, le football champagne encore moins d’ailleurs, mais la Coupe, celle où tout se joue sur un match. Une sorte de roulette russe finalement. Pas difficile donc de se rendre compte que Marseille aime jouer dangereusement. Regardez il y a deux ans de ça, l’OM alignait une attaque Gimenez – Mendoza, si ça ce n’est pas de la prise de risque ! Bref, tout ça pour dire que l’OM se plaît dans cette compétition. Preuve en est la dernière victoire olympienne qui remonte à un match de coupe face à Lyon. Tout le monde se souvient de ce scénario un peu fou que seul l’OM est capable d’offrir en France.
Il serait pourtant intéressant de ne pas nous faire ce soir les mêmes frayeurs que celles que nous avons vécues lors de ce match là. L’adversaire devrait déjà aider à cela. Sans faire injure à ce sympathique club Vannetais, ils sont bien moins impressionnants que l’armada lyonnaise. Mais restons prudent, l’OM n’est pas particulièrement à l’aise quand il est favori. On se souvient tous des mémorables échecs subis récemment face au Mlada Boleslav, le Zenith Saint Pétersbourg et Angers. Quand je vous disais que l’OM avait trop tendance à aimer la défaite… le problème étant que plus cela paraît difficile de s’incliner, plus l’OM y arrive. C’est à n’y rien comprendre, ou plutôt si, il faut chercher à comprendre pourquoi. La peur de prendre la coupe de trop ? J’aime à penser que non tant le mal de crâne devient une habitude. L’envie de faire plaisir à l’autre ? A quoi bon ? Il y a très peu de chance que la rencontre ait un lendemain. En tous les cas, on aimerait que ça ne se reproduise plus à l’avenir, il faut être un peu égocentrique et arrêter de faire des offrandes à tout va.
Contre Vannes, il faudra que les joueurs se rassurent, nous rassurent et montrent un tout autre état d’esprit que ce qu’on a pu observer au cours des dernières sorties catastrophiques d’une équipe dont la tactique n’est toujours pas uniforme après sept mois de compétition. Ayant trop pris l’habitude de rater les objectifs fixés chaque saison, l’OM doit malheureusement se rendre à l’évidence et s’avouer que, apparemment, pour se qualifier pour une Coupe d’Europe l’an prochain, il faudra certainement gagner cette Coupe de France. En être arrivé là est triste mais, hormis un soudain sursaut d’orgueil, on voit mal l’OM réussir à se qualifier pour la Ligue des Champions. L’avenir proche de l’OM est entre les mains de nos » techniciens » et entre les pieds des joueurs. On ne pourra faire mieux que de les épauler, de les encourager à se battre, pas plus. Alors, pour répondre à la question initiale, oui, on reprendrait bien une coupe l’an prochain. Mais par pitié, pas la coupe intertoto : trois ans de rang à boire de la bière infâme quand on est si près de réussir à s’offrir le champagne c’est trop rageant et ça en devient écoeurant. Et dangereux pour notre cher OM …