Ca y est, on connait désormais les noms des joueurs qui seront chargés de faire trembler les défenses adverses la saison prochaine: Drogba et Mido. On les voit partout pointer leur frimousse angélique, conscients de leur charme, et contents de l’exposition médiatique dont ils sont l’objet. Cela ne manque pas d’être fait au moyen de la télévision, la presse écrite et la radio, interviews qui, avouons-le, ressemblent le plus souvent à des défilés de mode. En effet, l’OM possède en Van Buyten, Drogba et Mido trois joueurs qui auraient pu être, dans une autre vie, mannequins. Tout les ingrédients sont là, la taille (+ d’1m 90), la gueule, le style, les muscles et le tempérament. Autant de choses qui ne manquent pas de plaire. On peut juste espérer que les matchs de l’OM ne se transformeront pas en concerts de Patrick Bruel. Mais l’enjeu des intéressés et des supporters réside t-il dans l’aspect physique des deux joueurs?
Ces joueurs savent qu’en embarquant sur le navire olympien, ils n’ont pas pris place à bord d’un sublime voilier à destination des Caraïbes. Ils savent aussi que le but du jeu n’est pas de séduire une poignée de minettes . Tant mieux, car « l’opération séduction » qui les attend aura des règles différentes . Sur le navire, pas de pont en bois d’acajou, seulement un pont en herbe verte, pas de coque luisante et de mer calme et turquoise, seulement quatre tribunes tapissées de 60 000 hystériques et survoltés, affamés de buts et de beau jeu.
Ce ne sera pas 4 ou 5 filles faciles qu’il faudra séduire mais 60 000 fanatiques qui passent leurs semaines à critiquer le match du samedi, et n’épargnant jamais leurs protégés de quelques insultes, qui résonnent désormais en harmonie avec les cigales du midi. L’enjeu est difficile mais combien plus excitant. Il leur suffira de marquer des buts pour voir tout un peuple les idolâtrer. Cette opération séduction est périlleuse, mais s’ils séduisent, ils ne seront pas déçus.
Pourtant, la difficulté est palpable, tant les précédents prétendants au coeur des supporters s’y sont cassé les dents, après s’être tordus les pieds. On pense à la floppée de Chapuis, Sakho, et autre Bakayoko, qui nous promettaient des soirées torrides mais ne nous auront offert que désillusions et déceptions. Amours éphémères, ils ne nous auront laissé rêver que quelques jours. Le supporter Marseillais est à la vérité un grand amoureux, un coeur d’artichaut qui ne demande qu’à aimer ses joueurs, si ceux-ci se prennent au jeu de les séduire.
Les joueurs-mannequins qui constituent désormais l’attaque marseillaise ne devront pas se contenter de faire tomber les filles de Cassis ou St-Tropez, mais devront aussi faire tomber les défenses adverses grâce à leur percussion et leur physique impressionnant sur tout les plans. Pourquoi ne pas commencer par celle de Guingamp, ce qui constituerait le coup de foudre parfait, la rencontre idéale entre deux entités partageant la même passion: le supporter et le joueurs réunis autour du ballon.
Laï layé laï!