Parce qu’on aime Jordan Ayew

Sifflé par le Vélodrome à sa sortie du terrain face à l’ESTAC dimanche dernier, Jordan Ayew est actuellement l’objet de nombreuses critiques émanant de la presse sportive mais aussi – et c’est plus surprenant – d’une frange de supporters phocéens. Pourtant, le cadet des Ayew est pétri de talent et montre bien souvent de bonnes […]

Sifflé par le Vélodrome à sa sortie du terrain face à l’ESTAC dimanche dernier, Jordan Ayew est actuellement l’objet de nombreuses critiques émanant de la presse sportive mais aussi – et c’est plus surprenant – d’une frange de supporters phocéens. Pourtant, le cadet des Ayew est pétri de talent et montre bien souvent de bonnes choses sous le maillot marseillais cette saison. Provençal de naissance et de coeur, Jordan est-il en train de ruiner sa carrière ou tout simplement est-il en train de montrer qu’il a une très forte personnalité ? C’est toute la question.

Des sifflets injustes pour Jordan

Auteur d’une bonne première période face à Troyes avec notamment un caviar délivré à André-Pierre Gignac, Jordan Ayew a donc été sifflé à sa sortie par certains supporters du Stade Vélodrome. Sa performance face au club de Jean-Marc Furlan n’en semble pas en cause. L’Olympien ne comprend d’ailleurs pas. « Les sifflets ? Je les ai trouvés un peu bizarres. Je sais ce que je vaux, qui je suis. C’est une expérience. J’ai réalisé un match correct. » Difficile de dire le contraire. Le jeune Ghanéen parait subir les contre-coups de la campagne médiatique dont il est l’objet et qui parait lui porter tort même vis à vis des siens. Malgré les 9 buts inscrits par ses soins, Ayew fait plus parler de lui pour les altercations dont il est à l’origine ou par ses grimaces. Il y a encore 20 ans pourtant, le Vélodrome adulait les Di Meco, Mozer, Boli qui n’étaient pas des tendres. Jordan Ayew est de cette veine-là. Celle des joueurs qui ont la haine de la défaite, qui veulent marcher physiquement sur leurs adversaires et briller en marquant des buts. On lui reproche parfois de jouer trop individuellement. Mais n’est-ce pas le péché mignon de tous les avant-centres ?

Fallait pas décoiffer Beckham

Rentré en fin de rencontre dans un onze apathique et dominé par le PSG, Jordan Ayew a cru bon de reprendre les recette d’antan en chatouillant les mollets de David Beckham et en décoiffant le Spice Boy. S’en est suivi une déferlante de critiques que le jeune Black Star n’a pas vraiment compris. « L’affaire a pris des proportions pas possibles. Mais si ça avait été Chantôme ou je ne sais pas qui, on n’en aurait pas parlé. Je respecte tous les grands joueurs. Mais quand tu rentres sur le terrain, je suis désolé mais il n’y a plus de grands joueurs. » Voilà le discours d’un vrai joueur de l’OM à l’ancienne. Eric Di Meco d’ailleurs s’étonnait de la réaction des fans phocéens plus prompts à se laisser influencer par les médias parisiens qu’à défendre un joueur marseillais de naissance et pur produit du centre de formation. Même l’entraineur adjoint de l’OM, Franck Passi, y est allé de sa critique. « Il va falloir que la maturité vienne rapidement pour qu’il puisse démontrer ses qualités de footballeur. » Pourtant Jordan Ayew a joué là comme ses coéquipiers auraient du le faire dès l’entame de la rencontre. Et certainement au coup de sifflet final, le résultat aurait été tout autre.

Expulsé en 2 minutes après un deuxième carton jaune il y a quelques semaines, Jordan Ayew multiplie ces dernières semaines les gestes d’humeur et les « brutalités » dispensables. Pour autant, en tant que supporter de l’OM, il serait dommage de l’accabler alors qu’il fait sa meilleure saison chez les pros et qu’il montre beaucoup de choses intéressantes (puissance, instinct de buteur, hargne, …). Ses coéquipiers seraient d’ailleurs bien inspirés d’imiter le Ghanéen car à défaut de talent, la solidarité et le saignant peuvent être des armes pour les Marseillais dans une fin de saison qui promet d’être délicate.