Après une semaine de discussions, de négociations, de remous entre l’OM, le PSG, la Ligue, Canal+ et les instances politiques (avec des interventions du Maire de Marseille mais aussi du Ministre des Sports), l’Olympique de Marseille, dirigé par un président ferme et droit dans ses bottes, a décidé de ne pas céder et de ne pas faire venir ses supporters mais aussi, pour marquer le coup, de faire venir l’équipe réserve.
Jean Fernandez n’était aussi pas de la partie, officiellement toujours pas complètement remis de son opération ; il a donc encore été suppléé par Albert Emon. En plus de Bostjan Cesar, Jérôme Bonnissel, Sabri Lamouchi (tous trois blessés), il n’a donc pas emmené Fabien Barthez, Habib Beye, Frédéric Déhu, Demetrius Ferreira, Abdoulaye Meité, Taye Taiwo, Lorik Cana, Samir Nasri, Wilson Oruma, Franck Ribery, Toifilou Maoulida, Mickael Pagis et Mamadou Niang. De plus, Thomas Deruda et Fabrice Begeorgi, parmi les rares pensionnaires du centre de formation à avoir joué quelques minutes avec les pros cette saison sont suspendus.
L’équipe est donc composée par des professionnels jouant peu et par des jeunes de l’équipe de CFA2 (la 5ème division). Le dispositif est très défensif avec un 5-4-1 formé par Cédric Carrasso dans le but, Gary Bocaly (à droite) et Alain Cantareil (le capitaine, à gauche) sont les arrières latéraux, Renato Civelli, Andre Luis et Alexis Pradié sont les trois défenseurs centraux, José Delfim et Vincent Gastine sont les milieux défensifs axiaux, Mohamed Dennoun (à droite) et Mame N’Diaye (à gauche) sont les milieux à vocation offensive tandis que Christian Gimenez est seul en pointe.
Le banc est occupé par Yannick Quesnel, Marek Amiri, Anthony Flachi, Papa Moustapha Diop et Djim N’Gom.
Les Parisiens débutent fort le match mais ne sont dangereux que par une tête de Kalou. Petit à petit, les jeunes Marseillais défendent moins et s’enhardissent avec quelques mouvements offensifs. La rencontre est très correcte et le PSG n’y arrive pas. C’est peu avant la mi-temps que les joueurs de la capitale sont enfin réellement dangereux avec un corner boxé par Carrasso sur Paolo Cesar dont la frappe est sauvée sur la ligne par Cantareil.
La seconde période est une réelle attaque/défense avec des Phocéens arc-boutés devant leur but et des Franciliens qui butent sur la solide défense olympienne. Flachi, Diop puis N’Gom entrent en jeu car la fatigue est importante mais les Marseillais tiennent le point du nul jusqu’à la fin.
Cédric Carrasso (7) : Il a été très sollicité dans les airs et s’est imposé avec des prises de balles sûres et efficaces. Pour le reste, il n’a finalement pas été trop sollicité. Il s’est troué une fois en fin de match et s’est énervé inutilement mais pour le reste, il a été impeccable et un des cadres de cette équipe.
Gary Bocaly (6.5) : Le tout jeune arrière droit de l’OM a fait une première mi-temps remarquable avec de la présence défensive et des montées intéressantes. En seconde période, avec l’entrée de Rothen, il a surtout défendu et l’a bien fait (il a tout de même concédé un carton pour un gros tacle). De tous les jeunes présents sur la pelouse ce soir, il semble qu’il soit le plus talentueux et celui qui a le plus de chances de percer.
Alain Cantareil (6) : Le capitaine du soir était, avec Carrasso, le joueur issu du centre de formation avec le plus d’expérience. Il a mis un peu de temps à rentrer dans le match mais a finalement eu beaucoup de boulot. Il a donc essentiellement défendu avec sérieux et application. Il a quand même pu placer une belle frappe en fin de première période.
Renato Civelli (7) : Le stoppeur droit argentin a été énormément sollicité et a confirmé ce qu’on avait vu de lui à Metz : bon de la tête, précis dans son placement et faisant peu de fautes. Il a été l’un des éléments importants de ce match mémorable. Il est l’un des rares présents sur la pelouse qui va postuler pour une place de titulaire avec l’équipe 1.
Andre Luis (7) : Le géant brésilien, celui qui a le plus joué cette saison avec l’OM parmi les présents sur la pelouse, a aussi été bon avec de nombreux dégagements (souvent à la va-vite) et de la présence sur les ballons aériens. Il était le plus axial des 3 défenseurs centraux et a donc été le patron de cette solide défense. Lui aussi, pourrait aussi postuler à une place chez les titulaires pour remplacer Cesar.
Alexis Pradié (6.5) : Le stoppeur gauche a fait une prestation dans l’ombre, faisant sobrement son boulot (notamment sur Pauleta). Comme les autres, il pourra fièrement dire » j’y étais « .
José Delfim (6.5) : Le milieu portugais a été très important et présent en première mi-temps avec beaucoup de pressing et de présence physique. Par la suite, il a baissé de pied et a reculé pour seulement venir combler quelques brèches.
Vincent Gastine (5.5) : Il avait le même rôle que Delfim et s’est démené dans l’entrejeu avec de la volonté mais en étant brouillon. Revenu au club en début de saison (après des passages à Martigues et Valenciennes) pour encadrer les jeunes de CFA2, il aura finalement connu son premier match avec les pros et s’en rappellera à jamais.
Papa Moustapha Diop (5) : Il a remplacé Gastine à l’heure de jeu et le géant Sénégalais a paru très emprunté et pas dans le rythme. Néanmoins, sa nonchalance n’a pas eu de conséquence mais il aurait pu faire plus surtout qu’il n’a joué qu’une demi-heure.
Mohamed Dennoun (5) : Milieu droit, il a eu peu de ballons et a surtout du bloquer son couloir et les montées de Paolo Cesar. C’est l’un des jeunes les moins en vue qui a laissé sa place peu après le retour des vestiaires.
Anthony Flachi (non noté) : Il a donc remplacé Dennoun mais a joué moins d’une demi-heure car il s’est blessé sur une accélération.
Djim N’Gom (non noté) : Il a joué les 10 dernières minutes sans avoir le temps de s’illustrer.
Mame N’Diaye (5.5) : Le milieu gauche sénégalais a été le plus dangereux en première période avec quelques accélérations et plusieurs coup-franc obtenus. Après le repos, il a fait beaucoup d’erreurs, voulant souvent trop en faire et il a fini complètement cuit, ne pouvait plus accélérer.
Christian Gimenez (6) : La chèvre italo-argentine a démontré qu’il savait mouiller le maillot car, dans un match où il était le seul attaquant, il a du courir, presser, sauter sans avoir la moindre occasion. Il est aussi souvent revenu défendre sur les coups de pied arrêtés et a très bien encadré tous les jeunes, leur parlant, les conseillant.
Le coup de force de Pape Diouf s’est transformé, grâce à cette prestation inoubliable de la part de ces 14 courageux garçons, en coup de maître faisant un gigantesque pied de nez (pour ne pas dire plus) au PSG, à la Ligue, à Canal+ et à tous ceux qui prévoyaient une large défaite à ces Minots qui viennent de rentrer dans l’Histoire de l’OM.
Les » têtes pensantes » du football, des médias sportifs, des instances sportives françaises, contrairement à tout ce qu’on entend et ce qu’on veut nous faire croire, devraient se rendent compte qu’aujourd’hui Marseille est fière de ce qu’elle vient de vivre et surtout de ce qu’elle vient de faire vivre à la France parisienne du football.
Marseille se nourrit de défiance, de rébellion, de fronde envers le » pouvoir » central et parisien. Ainsi, l’OM et ses supporters remercient le PSG, la Ligue, le Ministre des Sports, Canal+, l’Equipe et tous les autres pour leur avoir permis de vivre cette semaine inoubliable et, en bouquet final, ce match mémorable.
Pour revenir au match en lui-même, Cédric Carrasso, Andre Luis et Renato Civelli ont été les meilleurs et ont sereinement emmené leurs jeunes coéquipiers.
Après avoir savouré cette incroyable jouissance, il faut maintenant que tout l’entourage du club redescende sur terre et prépare sereinement la venue de Saint-Pétersbourg jeudi.
Néanmoins, personne n’oubliera que ce soir, Cédric Carrasso, Gary Bocaly, Alain Cantareil, Renato Civelli, Andre Luis, Alexis Pradié, José Delfim, Vincent Gastine, Mohamed Dennoun, Mame N’Diaye, Christian Gimenez mais aussi Anthony Flachi, Papa Moustapha Diop, Djim N’Gom ainsi que Yannick Quesnel et Marek Amiri ont écrit une page mémorable de la très longue histoire olympienne, redonnant un peu de fierté à des supporters sevrés d’émotions depuis trop longtemps.