PSG-OM: au jeu des petites phrases

Après une bonne prestation contre les joueurs off-shore de Deschamps, les Olympiens se déplacent en grande pompe dans la grande ville pour y rencontrer le seul club financé par le ministère de l’économie (*). Si la tradition veut que les phrases assassines fusent durant la semaine de préparation de la rencontre, il n’en a rien […]

Après une bonne prestation contre les joueurs off-shore de Deschamps, les Olympiens se déplacent en grande pompe dans la grande ville pour y rencontrer le seul club financé par le ministère de l’économie (*). Si la tradition veut que les phrases assassines fusent durant la semaine de préparation de la rencontre, il n’en a rien été jusqu’à présent. La venue au soleil de deux « traitres » parisiens Frédéric Déhu et Fabrice Fiorese a concentré la diarhée verbale des deux camps durant l’été. Fort heureusement, les protagonistes du classico français se sont quand même laissés aller à quelques réflexions. N’attendez pas des révélations fracassantes. La langue de bois est désormais au programme du cours moyen du footballeur professionnel. Fini les Mc Enroe de l’interview. Bienvenu aux Lendl du micro.

Un match pas comme les autres
Les enfonceurs de portes ouvertes sont dans la place. Les joueurs sont en tout cas conscient de l’enjeu psychologique (plus que mathématique) des matches contre les poulains de Vivendi. « Un match contre Paris est toujours différent. On le sait dès le début du championnat, même moi qui ne suis pas d’ici » s’écrie Benoit Pedretti. Les plus vieux ne s’en laissent pas compter. « C’est le match le plus médiatique de la saison avec un stade plein et toute la France devant sa télé » poursuit Bixente Lizarazu. Quant à Eduardo Costa, il n’est pas en reste: « cette affiche a une tradition, il y a une rivalité, un contexte« .

Le retour des « traîtres »
Ce sont finalement les plus affûtés dans l’exercice du « je crache dans la soupe » ou du « je ne fais qu’un seul geste, je retourne ma … « . Déhu et Fiorese ont été très actifs sur le terrain médiatique et on ne peut pas dire qu’ils se soient distingués par la sagacité de leurs propos.
Fabrice Fiorese dans le texte: « Je peux regarder tout le monde dans les yeux. Je vais voir justement ceux qui ont des choses à se reprocher et qui baisseront les yeux lorsqu’ils me rencontreront. (…) Il y aura pas mal de personnes qui m’aiment… et qui vont se faire une joie de me siffler. A part mettre des boules quiès, je ne peux pas faire grand chose. Je préfère le prendre à la rigolade. En fait, j’aimerais voir si les gens sont bêtes ou pas, voir s’ils sont capables de faire la part des choses« .

Stopper l’hémorragie
Le supporter marseillais n’est pas comptable. Peu lui importe les résultats dans l’avenir si son club corrige le onze parigot. Abdoulaye Meïté en est bien conscient : « Il faut faire quelque chose. C’est le moment que cela s’arrête. Les gens en ont marre. Ils veulent une révolte et moi aussi. (…) On a voulu trop bien faire et au final, on a perdu à chaque fois. Il faut normaliser ce genre de match, même si cela reste une rencontre avec une énorme pression« . « Après six défaites **, il est grand temps de changer la donne. Supporteurs ou pas, les joueurs sont conscients de l’importance de ce match » poursuit Pape Diouf

Comment les jouer ?
Six mois que le supporter phocéen travaille ses insultes et ses chansons à texte. Il veut du spectacle, du tacle à la gorge et des buts. Vivement dimanche comme dirait le vieux Drucker.
« Le PSG joue différemment (ndlr: que Monaco). Mais si on joue comme on l’a fait contre Monaco, on va prendre des points au Parc des Princes. Même si le PSG est une équipe qui a des joueurs de qualité et qu’il est normal de la respecter, je crois qu’il faut aller là-bas pour s’imposer. » Eduardo Costa
« Il faut bien entrer dans le match, prendre le jeu à notre compte et marquer des buts. Il faut aussi surveiller Pauleta, un attaquant très malin qui sait se faire oublier » Abdoulaye Meïté

Comme à son habitude, le Parc des subventionnés sera rempli de « supporters » plus ou moins fréquentables et de leurs meilleurs amis: les policiers. 1200 d’entre eux seront mobilisés pour l’occasion. Un heureux hasard pour qui souhaiterait faire le casse du siècle dans la capitale.

* L’Etat a fait une « ristourne » fiscale à hauteur de 5 millions d’euros par an pendant 5 ans à Vivendi.
** Les six victoires du PSG:
25 avril 2004 (33e journée de L1, saison 2003-04) Paris SG 2-1 Marseille
24 janvier 2004 (Coupe de France, 16e de finale) Marseille 1-2 Paris SG a.p.
30 novembre 2003 (15e journée de L1, saison 2003-2004) Marseille 0-1 Paris SG
9 mars 2003 (30e journée de L1, saison 2002-2003) Marseille 0-3 Paris SG
25 janvier 2003 (Coupe de France, 16e de finale) Paris SG 2-1 Marseille a.p.
26 octobre 2002 (12e journée de L1, saison 2002-2003) Marseille 0-3 Paris SG