Les supporters marseillais ne feront pas le déplacement à Paris. Ce soir, le Parc des Princes résonnera uniquement aux chants des parisiens. C’est le fait marquant du Clasico. Pour le reste, c’est-à-dire le sportif, rien de bien emballant. Cette « affiche » revêt désormais l’apparence d’un match ordinaire, où, si la logique est respectée, l’OM devrait repartir avec 3 points en poche et de belles perspectives au classement, en alignant une quatrième victoire de rang.
Le PSG vit une énième saison de doute, d’approximations, de maladresses et de déconvenues. Cet effectif bâti par Paul Le Guen, et renforcé par Antoine Kombouaré, n’est en fait pas taillé pour le plus haut niveau national. L’attaque Erding-Hoarau est porteuse d’espoirs, au regard de leur complémentarité et de leur âge respectif, mais le reste du onze type du Kanak est tout juste digne d’un club en lutte pour le maintien. Pas de latéraux officiels : Jallet à droite est plus proche d’un attaquant que d’un défenseur ; Ceara à gauche est un spécialiste à droite. La défense centrale ressemble à une association comique avec Zoumana Camara et ses jambes en carton, et Sammy Traoré, l’énigme de la Ligue 1. Enfin, au milieu, le seul « bon » joueur est suspendu : Sessegnon. Les autres oscillent entre irrégularité (Chantôme, Clément) et carte vermeil (Makélélé, Giuly).
C’est dire si ce déplacement dans la capitale est motif à espérance. L’OM enchaîne les résultats et les prestations de haut vol depuis quelques semaines. Valenciennes, Monaco, Copenhague par deux fois, et Nancy. Les hommes de Didier Deschamps emportent tout sur leur passage avec une aisance déconcertante. Les cadres cartonnent puis soufflent (Niang, Lucho, Cheyrou). Les ex-pestiférés revivent (Ben Arfa, Valbuena, Koné). Et pour ce PSG-OM, Deschamps aura l’embarras du choix. Avec le retour de Mbia et la bonne forme d’Edouard Cissé, c’est tout bonnement Taiwo qui devrait faire les frais des choix du Basque. Tout comme Abriel, meilleur phocéen jusqu’à la trêve mais peu à peu éclipsé par le retour au premier plan de l’Argentin Lucho Gonzalez. Et même Brandao, érigé au rang d’incontournable en janvier, devrait pâtir du repositionnement d’un étincelant Mamadou Niang dans l’axe.
Si le terme de « Merdico », évoqué par Pierre Ménès pour évoquer un match éventuellement décevant est un peu fort, il est clair que ce Clasico n’est plus très bandant, pour reprendre une formule chère à un grand Olympien. Mais un résultat positif permettrait de maintenir la pression en tête du classement. Et à ce rythme, Bordeaux ne résistera pas longtemps !