PSG – OM : le classico du pauvre

Nous avons tous, quand nous étions petits, fait plus ou moins de bêtises. Et quand celles-ci se retournaient contre nous, soit par de petites blessures ou par des punitions qui nous arrachaient quelques larmes, la même rengaine revenait sans cesse…  » C’est bien fait pour toi, tu l’as bien mérité « . A quelques heures d’une […]

Nous avons tous, quand nous étions petits, fait plus ou moins de bêtises. Et quand celles-ci se retournaient contre nous, soit par de petites blessures ou par des punitions qui nous arrachaient quelques larmes, la même rengaine revenait sans cesse…  » C’est bien fait pour toi, tu l’as bien mérité « . A quelques heures d’une superbe affiche que Canal + vend encore comme le match de l’année, il suffit de regarder le jeu proposé par les 22 acteurs depuis le début de la saison pour se demander légitimement ce qu’on a pu faire pour mériter ça. Les espagnols se délectent avec un Real – Barcelone où évoluent plus de talents que dans toute la L1. En Italie, le retour de la Juventus en première division va rendre aux tifosi l’affiche Milan – Juve. Les britanniques auront eux droit aux joutes verbales entre Ferguson et Mourinho avant de voir Drogba, Rooney et leurs coéquipiers se rendre coup pour coup. A 18 heures, prenons tous place devant ce spectacle entre deux équipes de milieu de tableau. Si une d’entre elles l’emporte, le cumule des points de l’OM et du PSG sera égal au total du leader nancéen avec un match de retard. La classe…

Les années peuvent se suivre et ne pas se ressembler, ce n’est pas nouveau. La saison passée, l’OM était venu en leader mettre une raclée à son meilleur ennemi. En cette fin d’après midi, les protégés d’Albert Emon arrivent en position bien peu confortable. Surtout pour le protecteur. Le départ piteux et l’indigence du jeu proposé depuis 6 journées ne semblent pas assez menaçants pour le coach, qui a toute la confiance de son directeur sportif. Ce dernier sait pourtant qu’une défaite contre le PSG est toujours celle de trop. Perdre au Parc équivaudrait pour Emon à appuyer sur le bouton du siège éjectable. Il paraît improbable de le voir encore en place lors de la prochaine journée si Pedro Miguel et Peguy font trembler les filets de Mandanda à plusieurs reprises. Beaucoup espèrent même une contre performance des olympiens afin d’avoir du changement aux rênes de l’équipe. Didier Deschamps semble emporter tous les suffrages, mais son profil ferait peut être trop d’ombre dans la hiérarchie du club phocéen.
Bien entendu, certains faits viennent atténuer la responsabilité de Bebert et de son staff. Les pépins physiques ont fragilisé le onze type. La méforme d’un Nasri qui a manqué quasiment toute la préparation estivale et les absences de Niang et de Cissé ont montré les lacunes et les dépendances d’une équipe qui a besoin d’être au top pour asseoir son jeu rapide. Ajoutez à cela la lenteur de l’adaptation des Zenden et Ziani, ainsi qu’une équipe type où 75% de l’entre jeu a changé, et vous obtenez un mélange détonnant où un prétendant au titre se perd dans un jeu stéréotypé et franchement mou. Chercher un successeur à Emon et pointer du doigt son staff n’a pas vocation à redonner confiance à un groupe qui doute. Mais certaines composition tactique (celle qui a débuté face à Nice mériterait quelques explications…) et un état de forme catastrophique à la fin de l’été peut légitimement amener des questions quant à la réelle compétence des hommes en places. Quand le préparateur physique s’étonne du manque de peps alors que la préparation a été la même que l’année dernière, on peut s’étonner de la logique qui a été la sienne, alors que l’équipe n’a ni les mêmes ambitions, ni le même programme sportif, surtout a quelques semaines de débuter la Ligue des champions…

C’est une partie de l’avenir de l’OM qui se jouera sur le terrain. Le fait de voir ce tournant important se dérouler au Parc des Princes n’est pas un hasard, tant les deux équipes ont plus en commun que les média veulent bien le laisser croire. Car en face, c’est un Paris faible et qui n’a de réels objectifs qu’à moyen terme (dixit son président qui vise le titre pour… 2012 !) qui va se mesurer à l’OM. Bien triste spectacle pour une affiche qui était le summum de la défunte Division 1. La nouvelle réalité, c’est là L1 du moustachu. Celle là même où la signature d’un Patrick Kluivert archi-cramé fait l’effet d’une bombe et où le sextuple champion en titre affiche des carences rarement atteintes. Ce n’est pas l’OM ou le PSG qui peuvent sombrer dans quelques heures, c’est le niveau d’un championnat où toute la médiatisation repose sur leurs bien mornes épaules. Vous êtes supporters, nous aussi, telle est la devise de la LFP pour cette saison. Désolé, nous n’avons décidément pas la même passion.