Occulté par une presse obnubilée par l’affaire sur les transferts de l’OM, le Clasico PSG – OM est pourtant le grand rendez-vous de la saison et ce d’autant que les deux clubs sont aux avant-postes. Avec 5 points d’avance, le Paris Saint-Germain n’est pas à l’abri d’un retour des Lyonnais et des Marseillais tandis que l’OGC Nice, lui, met la pression sur le trio de tête après sa victoire vendredi face à Reims (2-0). Outsiders pour cette rencontre, les Olympiens ne sont pas dans les meilleures conditions pour aborder cette rencontre mais demeurent sans pression pour ce choc de la 26ème journée. Ce qui n’est pas le cas de Paris et de ses stars gominés.
Le football populaire face à un football qui sent le gaz ?
En jouant sur l’antagonisme historique entre Marseille et Paris, Bernard Tapie avait réussi à créer ce choc médiatique et à renforcer l’importance de cette rencontre. Depuis les relations entre les deux clubs se sont apaisées mais la rivalité entre les deux villes demeure. Voulant peut-être remettre ce match sur les rails médiatiques, Elie Baup lui a misé sur un duel de style entre les deux équipes : le PSG, l’équipe de l’establishment et l’OM l’équipe « populaire« . Reste que si les salaires pratiqués dans le club Qatari n’ont rien à voir avec ceux de l’OM, le club phocéen demeure le troisième budget de Ligue 1. Populaire peut-être mais avec des gros moyens. Alors certes André Pierre-Gignac avec ses 330.000 euros par mois est moins payé que Zlatan Ibrahimovic (1 250.0000 euros/mois)Thiago Silva (820.000 euros/mois) ou qu’Ezequiel Lavezzi (550.000 euros/mois) mais Marseille n’est tout de même pas à plaindre même si le club phocéen n’évolue clairement plus (comme la plupart des clubs européens) dans la même sphère que le PSG
L’OM toujours dominateur en terme de popularité
Bien que la distorsion de moyens entre les deux clubs (masse salariale de 2,2 millions d’euros par mois pour l’OM contre 5,5 millions pour le PSG, une valeur de joueurs de 212 millions pour le club parisien contre 68 millions pour Marseille), le club phocéen demeure toujours le club le plus apprécié des Français. Dans un sondage publié cette semaine par L’Equipe, l’OM est en effet toujours en tête avec 9.5% des sondés contre le PSG (8.3%) qui n’est que troisième après l’OL (8.5%). Mais la domination de Marseille s’érode puisqu’en août 2012 (lors d’un sondage IFOP) Marseille disposait de 20% des voix, soit 5% de moins qu’en 2011. En 2007, dans un sondage France Football, l’OM recueillait 17.2% des votes contre 4.6% pour Paris. L’écart se resserre même si, et c’est à retenir, les millions déversés par le Qataris ne profitent pas au PSG comme on le voit. L’afflux d’argent et l’arrogance de Leonardo (comme celle par le passé d’Aulas) peuvent aussi être un handicap en France. Les Qataris ont peut-être sous-estimé cet aspect d’autant que le matraquage médiatique dont les spectateurs font l’objet sur Beckham, Zlatan and co agace de plus en plus.
Un Clasico en toc ?
Sans plus la pression et l’engagement d’antan, ce Clasico enthousiasme désormais plus les chaines de télévision que les supporters qui, la plupart du temps, ont vu dans ces oppositions plus de médiocrité que de brio. Pour Josip Skoblar, cette appellation est aussi usurpée. « Un clasico, c’est un match de prestige. Et le prestige ne s’achète pas avec des transferts, mais avec des résultats. (…) On a essayé d’imiter – mal – les standards de l’étranger et notamment ce qui se fait en Espagne entre le Barça et le Real, mais cette opposition est politique, géographique et sportive. » L’opposition existe pourtant entre la capitale du sud et celle de la France, entre le club de l’establishment et celui d’une ville populaire, entre la Provence qu’on moque et la capitale hautaine. Après nous avoir vendu ce Clasico pendant des années, on veut désormais nous faire croire qu’on nous a pris pour des cons. Merci les gars on apprécie d’autant qu’à l’instar de Charles Biétry qui crache un peu dans la soupe, elle a été servi par ces gens-là durant 2 décennies.