Eindhoven. Destination ambivalente. Ce mercredi, l’OM se déplace aux Pays-Bas pour un match crucial dans sa perspective européenne. Une défaite ou un match nul face au PSV condamnerait quasiment à coup sûr les Marseillais. Une victoire, et toute ambition deviendrait à nouveau légitime. C’est du quitte ou double. La Ligue des Champions, si belle dans son intensité, est parfois cruelle dans l’achèvement des rêves les plus fous. Mais nul sentiment de fatalisme ne doit pour le moment envahir la tête de nos phocéens. Le match est à jouer. Et, à l’heure actuelle, le PSV est à la portée de l’OM.
Bête noire des Lyonnais, les Hollandais ont affiché une belle régularité en Coupe d’Europe ces dernières années. Equipe solide, difficile à bouger, qui repose sur un gros bloc équipe, elle possède des bons joueurs offensifs capables de la mettre à l’abri, même dans les situations difficiles. Le » Boeren « , surnom attitré du PSV, a, dans un passé récent, abrité de nombreux talents comme van Nistelrooy, Robben, Kezman, Stam, ou plus anciennement Cocu, Ronaldo, Romario ou Koeman. Désormais, la mode n’est plus au clinquant : le PSV s’appuie sur des joueurs de devoir. Battu à NAC Breda ce week-end (1-2), le PSV est quatrième de son championnat avec 12 points en 6 journées (4 victoires, 2 défaites). Pas au mieux donc. En Ligue des Champions, l’urgence est d’autant plus grande. Le PSV va mal. Battus à deux reprises, il compte un zéro pointé au classement. Etrillés par l’Atletico en ouverture au Philips Stadium, les hommes de Huub Stevens ont ensuite subi la loi de Liverpool. L’OM est dans la même situation. D’où l’importance de ce match.
Très à l’aise en Ligue 1, avec zéro défaites en neuf matchs et 19 points glanés (soit 2,1 point de moyenne par match), l’OM est pour le moment dans son tableau de marche. Distancé d’un point par Lyon, les hommes d’Eric Gerets sont à l’affût et n’ont absolument pas grillé leur ambition de titre. Cependant, en Coupe d’Europe, ce n’est pas la même rengaine. Battu par Liverpool dès l’entrée en lice, les Marseillais ont ensuite perdu à Madrid, dans un match qui ne restera pas dans les annales… sauf peut-être pour la désormais connerie légendaire des flics et supporters de l’Atletico. Dos au mur, l’Olympique de Marseille n’a plus le choix. Il faudra faire un résultat au pays des tulipes et des moulins (pour ne pas citer autre chose) pour rester en course. Ce départ, diamétralement opposé à celui de l’an dernier, ne doit décourager personne. Les olympiens trouveront peut-être la force morale de renverser la situation pour un parcours inverse à la saison dernière. Qui sait ?
Mais, comment aborder ce match sans parler de la relation qui unit l’entraîneur de l’OM à ce club adverse. Eric Gerets a joué au PSV. Le Belge a entraîné ce même club à une époque, en ayant notamment Zenden sous ses ordres. Comme le monde du foot est petit. Etroit, pardon. Il a aimé le PSV et la ville d’Eindhoven. Il les aime probablement encore. Mais, mercredi, pas de sentiment. On connaît trop bien l’intégrité de King Eric pour en douter. Il a certes gardé beaucoup d’amis mais seule la victoire marseillaise sera belle pour lui. Ego de compétiteur, sentiment de professionnel, passion pour son » nouveau » club, son chez lui.
Tout le monde l’aura compris, c’est une finale avant la lettre. Pas une grande, non. Juste quatre-vingt dix minutes pour ne pas sortir de la compétition. Un match nul n’arrangerait personne finalement. Les deux équipes se battront donc avec envie pour ramener ce premier succès cuvée 2008-2009. Le jeu en vaut la chandelle. Alors, lâchez-vous !