Quand Joey parle de Barton

Dans un entretien accordé au quotidien L’Equipe, Joey Barton a bien voulu parler de ce fameux « bad boy » anglais que tout le monde a décrié lors de sa venue en France. Probablement aligné pour la première fois ce week-end en Ligue 1, le milieu anglais s’est confié aux journalistes sur ce que le petit Joey […]

Dans un entretien accordé au quotidien L’Equipe, Joey Barton a bien voulu parler de ce fameux « bad boy » anglais que tout le monde a décrié lors de sa venue en France. Probablement aligné pour la première fois ce week-end en Ligue 1, le milieu anglais s’est confié aux journalistes sur ce que le petit Joey a pu vivre, ses conditions, son environnement, et ce qui façonnera plus tard le Barton.

Élevé dans une classe moyenne ouvrière, dans la banlieue de Liverpool, le petit Joey a six ans quand il découvre ses premiers amours du football. « Mon enfance, c’était foot vingt-quatre heures par jour. On grimpait au mur pour voir les entraînements d’Everton, on attendait les autographes après. A 6 ans, j’étais sûr que je deviendrais joueur de foot ! On m’a dit que j’étais trop petit, pas assez bon, mais je le crois pas ! »

Si le tableau dépeint ici ressemble a ce que beaucoup d’enfants ont pu vivre, pour le milieu anglais, le cadre est moins idyllique que ce qu’il n’y parait. Le milieu ouvrier anglais souffrait déjà à cette époque d’un sentiment de déconsidération, se sentant lésé dans des quartiers abandonnés, laissant ainsi ce développer une certaine forme de violence juvénile. « C’était un environnement normal de classe ouvrière je pense, où la violence était la norme. D’où je viens, un homme doit être un homme. Pleurer, montrer des émotions peut être perçu comme une vulnérabilité qui sera forcément exploitée par les autres. Alors tu développes un mécanisme de défense pour te protéger. Pour nous, c’était tout à fait normal. »

En décembre 2007, après avoir été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour une violente bagarre avec Ousmane Dabo, l’ancien joueur de Newcastle déclenche une nouvelle bagarre dans les rues de Londres. Le verdict tombe, ça sera 6 mois de prison ferme (il ne fera que 77 jours). Dans son passage en maison d’arrêt, le milieu de terrain expliquera avoir manqué des choses les plus élémentaires. « Au-delà des barreaux de la fenêtre qui t’empêchent de sortir, les choses qui me manquaient vraiment, c’était mon propre oreiller, mon lit, prendre une douche quand je voulais. Ces petites choses-là. Les voitures, les filles, les boîtes de nuit, ça ne vous manquera jamais. Pas un instant. J’ai hiérarchisé mes priorités » Le début d’une rédemption ?

Toujours est-il qu’aujourd’hui, Joey Barton regarde le football moderne avec les yeux de l’expérience et de la maturité. Et son avis se rapproche malheureusement de celui qui se répand et se confirme de plus en plus : une jeunesse business. « « Aujourd’hui, le problème avec certains jeunes, c’est qu’ils veulent être des footballeurs, mais ils ne veulent pas tout ce que cela implique. Et ça implique de bosser comme un fou tous les jours pour réussir. Parfois je me demande s’ils aiment vraiment le jeu. Certains d’entre eux sont simplement heureux d’être sur le banc ! » analyse-t-il dans les colonnes de l’Equipe.

Dépeint comme la pire des ordures à son arrivée, Joey Barton a su se retrouver au sein des chants des supporters de l’OM, déjà séduit par le joueur. Et pour l’homme, rappelons juste que le milieu de terrain a récemment refusé de se rendre aux obsèques de son grand-père pour ne pas manquer un match d’Europa League avec l’OM. A l’heure où certaines « pépites » françaises préfèrent se perdre dans des virées nocturnes, son geste reste à méditer.